
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Retour sur la conférence-débat de Témoignages
19 octobre 2017, par
Mardi soir à Saint-Denis, Témoignages invitait à participer à une conférence-débat sur le thème du centenaire de la Révolution de 1917 en Russie. Il a été notamment question des répercussions de cet événement à La Réunion, et des perspectives qui s’ouvrent dans un contexte mondial structuré par la croissance de la population, le changement climatique, l’innovation technologique et la mondialisation des échanges.
Plusieurs dizaines de personnes avait répondu à l’invitation de Témoignages. Au premier rang des invités se trouvait Maurice Gironcel, secrétaire général du PCR. Elie Hoarau, président du PCR, était dans la salle, ainsi que plusieurs membres du secrétariat : Camille Dieudonné, Ginette Sinapin et Ary Yée Chong Tchi Kan. Gélita Hoarau était également venue avec une délégation de Saint-Pierre. Jean-Pierre Técher, militant de la lutte contre le chômage, et André Oraison, professeur des Universités, avaient également décidé de participer au débat.
La conférence-débat s’est ouverte par une intervention d’Ary Yée Chong Tchi Kan, secrétaire du PCR. Il a souligné qu’« après les études de Marx et de Lénine sur le Capitalisme, le PCR estime qu’une nouvelle synthèse est nécessaire pour prendre en compte les nouvelles connaissances dans au moins 4 domaines aux caractéristiques décisifs et inéluctables : le changement climatique, la démographie, la mondialisation et l’innovation technologique ».
Manuel Marchal, rédacteur en chef de Témoignages, a ensuite exposé la première partie de la conférence : du Manifeste du Parti communiste au Parti communiste de Russie. Il a tout d’abord décrit l’émergence du capitalisme, « le plus perfectionné mode d’exploitation de l’homme par l’homme », conséquence de la Révolution industrielle. Ce système s’est construit à la charnière des 18e et 19e siècle. La Révolution industrielle a amené la prise de pouvoir par la bourgeoisie, la construction de marchés nationaux par l’abolition des frontières intérieures, et la substitution de la propriété féodale par la propriété bourgeoise. Cette brusque évolution avait besoin d’une main d’œuvre nombreuse et spécialisée. Ces ouvriers allaient constituer le prolétariat, classe la plus nombreuse dans les villes. Ces changements ont alors été analysés, notamment par Karl Marx et Friedrich Engels, co-auteur du Manifeste du Parti communiste en 1848. Le Manifeste considérait le prolétariat comme seule classe révolutionnaire, car il n’avait rien à perdre. Il lui fixait la responsabilité historique de mener la transformation vers une société plus juste, en se redressant pour faire sauter toute la superstructure de la société.
Plusieurs événements ont précédé la Révolution de 1917. La Commune de Paris et la première révolution russe de 1905 ont été des défaites, mais elles ont permis de tirer des enseignements qui allaient être précieux pour la Révolution d’Octobre.
Cette dernière a été menée par les bolcheviks, un parti créé sur les bases de l’analyse marxiste en 1903. Les privations de la guerre favorisèrent la Révolution de février 1917 à Petrograd, capitale de la Russie. Elle allait marquer la chute du tsarisme, monarchie absolue qui dominait le pays, et aboutir à la mise en place d’un gouvernement provisoire dirigé par la bourgeoisie. Ce nouveau pouvoir s’est avéré incapable de répondre aux revendications sociales des travailleurs, et a voulu poursuivre la guerre. Il s’est heurté à l’opposition de Lénine, revenu d’exil avec comme programme l’insurrection. Au fil des mois, les idées des bolcheviks ont alors gagné du terrain au point que ce parti est devenu majoritaire dans les Soviets, conseils d’ouvriers, de paysans et de soldats, qui avaient essaimé dans toute la Russie. Programmée dans la nuit du 24 au 25 octobre, l’insurrection fit tomber le gouvernement provisoire. Le lendemain, le Congrès des Soviets confiait le pouvoir au Conseil des commissaires du peuple dominé par les bolcheviks. La dissolution de l’assemblée constituante allait marquer la victoire de la république démocratique et sociale sur l’ancien ordre bourgeois. Les thèses de Marx et de Lénine avaient triomphé, et en 1918, le parti des bolcheviks devenait le Parti communiste de Russie. Pour la première fois au monde, un pays était dirigé par un parti basé sur l’analyse de Marx.
Cet événement eut alors des répercussions dans le monde entier. Le second exposé, présenté par Julie Pontalba, enseignante, allait décrire l’impact sur La Réunion.
Notre île était alors une colonie organisée autour de l’industrie du sucre. Cette société était composée d’un prolétariat nombreux : dockers, cheminots, ouvriers d’usine, journaliers agricoles. Ces travailleurs s’organisent en syndicats et s’unissent avec les fonctionnaires pour participer à la lutte pour l’extension à La Réunion des conquêtes du Front populaire. C’est la naissance du mot d’ordre Réunion département français, l’abolition du statut colonial et l’intégration à la France étant les moyens permettant l’application des lois sociales.
« A la fin de la 2e guerre mondiale, en 1945, 10 ans après les acquis de 1936, les travailleurs de la colonie n’ont toujours pas les droits cités, mais en plus l’île sort complètement meurtrie de 6 années de guerre, d’embargo et de rationnement. Malgré les efforts, les rationnements, l’ingéniosité et la solidarité des Réunionnais, la situation est désastreuse. Ces années de misère sont encore dans les mémoires des anciens », a rappelé Julie Pontalba. La Réunion a alors un des taux de mortalités parmi les plus élevés au monde, « une espérance de vie de 48 ans, alors qu’aujourd’hui elle est de 82,7 ans pour les femmes et de 74,9 pour les hommes ». « C’est dans ce contexte économique et social avec tout le poids historique cité précédemment, que nait en mars 1945, le CRADS. Le Comité Républicain d’Actions Démocratique et Sociale, animé par le docteur Raymond Vergès et de nombreux syndicalistes et intellectuels. Ce comité rassemble les forces progressistes, les syndicalistes, ainsi que la ligue des droits de l’Homme et du citoyen (…) le peuple suit largement ce projet puisqu’en octobre 1945, les réunionnais décident d’élire largement les deux candidats du CRADS, députés de La Réunion. A l’assemblée constituante ils s’inscriront dans le groupe communiste et très rapidement, avec les députés de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane, ils font faire voter en mars 1946 la loi dite de départementalisation qui met fin au régime colonial ».
Mais les promesses de la loi ne sont pas tenues. Dans les années 1950, c’est toujours l’impasse et la misère.
« C’est donc dans ce contexte, à partir de ce constat de l’échec de l’application de la loi du 19 mars et de la nécessité d’affirmer l’existence d’un peuple victime, que le Parti Communiste Réunionnais est crée les 9 et 10 mai 1959. Le PCR fait de la bataille sociale, identitaire et l’émancipation politique le cœur des préoccupations. Il le résume dans le mot d’ordre d’Autonomie, mais le combat est le même que celui de nos aînés, il s’agit toujours sortir La Réunion des séquelles coloniales. Et, il fallait lutter sur 2 fronts : puisque la loi de 1946 avait été votée, il fallait se battre pour la faire appliquer. Parallèlement, il fallait renforcer la lutte pour la reconnaissance de l’identité Réunionnaise ».
À cela s’est ajouté une nouvelle orientation. « Le tournant eu lieu en 1996. Paul Vergès et Philippe Berne tiennent une conférence de presse sur les changements climatiques et ses conséquences ». Cinq ans plus tard, Paul Vergès proposait une loi “tendant à conférer à la lutte contre l’effet de serre et à la prévention des risques liés au réchauffement climatique la qualité de priorité nationale et portant création d’un observatoire national sur les effets du réchauffement climatique…”. Elle fut adoptée à l’unanimité. La Réunion était alors dans le peloton de tête de l’expérimentation d’une nouvelle société, avec comme objectif l’autonomie énergétique.
Cette liaison entre communisme et protection de l’environnement était l’objet du dernier exposé présenté par Manuel Marchal. Les observations montrent en effet une coïncidence entre l’extension du capitalisme dans le monde et le réchauffement climatique. Dans le Chapitre 15 du Livre Premier du Capital, Karl Marx soulignait ceci dès 1867 :
« Dans l’agriculture moderne, de même que dans l’industrie des villes, l’accroissement de productivité et le rendement supérieur du travail s’achètent au prix de la destruction et du tarissement de la force de travail. (…) La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du procès de production sociale qu’en épuisant en même temps les deux sources d’où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur ».
« Devant la dégradation de l’environnement, une prise de conscience s’opère au plus haut niveau. Sa manifestation la plus avancée est la ratification de l’Accord de Paris sur le climat. Il fixe comme objectif une limite de 1,5 degré de plus qu’en 1850, et rend tous les États responsables de l’action ». Mais agir seulement sur l’aspect énergétique ne suffit pas. Le capitalisme amène également des inégalités qui deviennent de plus en plus criantes avec l’augmentation de la population du monde. Les réfugiés qui arrivent massivement en Europe depuis quelques années sont une conséquence.
« La mondialisation ultra-libérale pousse à l’extrême la logique du salariat. La mise en concurrence des travailleurs se fait désormais à l’échelle du monde. Elle entretient le chômage qui fait basculer des millions de salariés dans la pauvreté. Elle pousse à la surexploitation des matières premières, et au réchauffement de la planète à cause des émissions de gaz à effet de serre ».
D’où cette conclusion : « L’idéologie communiste apporte des réponses à cette crise. Elle propose une société libérée de l’exploitation de l’homme par l’homme, une société où chacun contribue selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. Le communisme est la promesse d’une société sans classe. Ainsi il peut contribuer à relever le grand défi du siècle : sauver la planète grâce à un mode de production permettant l’égalité à l’échelle du monde. »
Suite à ces exposés, plusieurs interventions ont enrichi un débat fructueux. Elles seront détaillées dans une prochaine édition. Ary Yée Chong Tchi Kan a ensuite conclu la conférence-débat.
M.M.
« Dans l’agriculture moderne, de même que dans l’industrie des villes, l’accroissement de productivité et le rendement supérieur du travail s’achètent au prix de la destruction et du tarissement de la force de travail. (…) La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du procès de production sociale qu’en épuisant en même temps les deux sources d’où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur ».
Karl Marx, Chapitre 15 du Livre Premier du Capital |
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