9e Congrès : rapport du PCR sur les moyens —1—

« Le communiste réunionnais est armé de son idéologie »

15 février 2017

Après l’adoption du rapport politique présenté par Yvan Dejean, le 9e Congrès s’est poursuivi l’après-midi du 5 février par le rapport sur les moyens exposé par Philippe Yée Chong Tchi Kan, intitulé « De chacun selon ses moyens ». Voici la première partie, portant sur l’idéologie.

Philippe Yée Chong Tchi Kan a présenté le rapport sur les moyens au 9e Congrès du PCR.

Ce matin, le 9e Congrès du PCR, nous, avons adopté les orientations politiques qui guideront les communistes réunionnais jusqu’au prochain congrès. La question à laquelle le rapport que je présente tentera de répondre est : Avec quels moyens les communistes réunionnais mettront-ils en œuvre ces orientations ?

Nous allons donc essayer d’identifier les moyens souhaitables à employer et, ceci fait, nous essayerons de définir les conditions pour développer ces moyens.

1. Le premier moyen dont dispose le communiste réunionnais pour mettre en œuvre les orientations adoptées par le congrès est :

L’idéologie

C’est quoi l’idéologie ? L’idéologie, c’est cet ensemble d’idées et d’opinions qui fait que le communiste réunionnais se sent fort, inébranlable. L’idéologie fonde la conviction. La conviction forge la résilience. C’est-à-dire la capacité de résister à l’adversité ou de se relever si on a reçu un coup.

Le PCR est connu pour la constance de ses fondamentaux idéologiques. C’est d’ailleurs sur cette base que le PCR est reconnu comme un grand parti.

Je vais donner 2 exemples internationaux où le PCR a agi par idéologie et où l’Histoire lui a donné raison. Et je terminerai sur un exemple réunionnais où l’Histoire n’a pas encore tranché mais où nous pensons avoir encore une nouvelle fois gain de cause.

La condamnation de l’invasion de Prague par les troupes du Pacte de Varsovie

Le PCR a été l’un des seuls parti communiste à avoir condamné ce que l’histoire retient sous le nom du Printemps de Prague.

Imaginez la délégation réunionnaise, composée de 3 membres, arriver face aux partis communistes du monde entier, dont le puissant Parti communiste d’Union soviétique. Là la délégation apprend ce qui se prépare : les Soviétiques envisagent d’envahir la Tchécoslovaquie, et ils expliquent pourquoi. Ils ont des arguments.

Mais cela ne convainc pas le chef de la délégation réunionnaise. Il exprime sa désapprobation face à ce projet. Et il renvoie dans l’île l’un de ses camarades avec pour mission de réunir le comité central en urgence pour se prononcer sur cet événement historique, et condamner l’intervention.

Imaginez les débats alors, entre les délégations, sur 2 jours et durant la nuit. Tous les partis, sauf deux autres, soutiennent la position des Soviétiques. Et au milieu, deux Réunionnais qui disent « non » !

Le chef de la délégation était Paul Vergès et le camarade renvoyé dans l’île pour réunir le comité central, Gilbert Ramin.

Il fallait avoir une sacrée force pour ne pas se laisser attendrir par les puissances en présence et ne pas se laisser corrompre par l’ambiance d’alors. Cette force a pour origine une conviction : chaque parti est responsable devant son peuple, nulle force étrangère n’a le droit d’interférer dans les affaires internes d’un pays.

L’opposition de l’exclusion du PCC de l’Internationale Socialiste

Cette idéologie n’était pas de circonstance. Elle a été également la base de la réaction du PCR lors des débats qui opposaient le PCUS et le PCC et envisageaient la possible exclusion de ce dernier de l’Internationale Socialiste. Le PCR réaffirmait que seuls les Chinois pouvaient décider ce qui est bon pour la Chine. C’est pour avoir tenu cette position que Deng Xia Ping a déclaré que « La Réunion est un petit pays mais le PCR est un grand parti ».

Les Réunionnais doivent diriger leur pays

Depuis 1959, le PCR constate que les Réunionnais ne peuvent faire confiance à un gouvernement situé à plus de 10 000 kilomètres pour diriger les affaires de La Réunion. Plusieurs forces se sont opposées à cette idée. Des forces de droite et des forces de gauche, parfois même des forces prétendument communistes. Mais aujourd’hui, après le bilan de 70 ans de départementalisation, la très grande majorité des forces vives de La Réunion conviennent, non pas que le PCR a raison – ce serait trop d’honneur – mais que le système actuel ne peut pas, ne peut plus, répondre aux exigences de notre société.

L’Histoire n’a pas encore totalement tranché ce point. Mais je veux témoigner ici de la constance de l’analyse du PCR qui est de plus en plus partagé par de plus en plus de forces vives de La Réunion et de France.

Vous comprenez l’importance de l’idéologie pour un communiste réunionnais ? Le communiste réunionnais est armé de son idéologie.

(à suivre)

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