Après la mise au point de Christian Estrosi

Le complot contre le tram-train déraille

9 octobre 2007, par Manuel Marchal

Lors de la visite du secrétaire d’État à l’Outre-mer, le sénateur-maire de Saint-André a une nouvelle fois manifesté sa volonté de casser un projet au service de l’intérêt général de La Réunion.

Mercredi dernier, lors d’une conférence de presse, Paul Vergès révèle que des élus de La Réunion sont intervenus auprès du gouvernement pour remettre en cause le financement du tram-train, un contrat signé à Matignon par le Premier ministre, contresigné par l’ancien Ministre de l’Intérieur et aujourd’hui Président de la République, Nicolas Sarkozy. Ce dernier a même, dans sa réponse écrite au président du Conseil régional, confirmé qu’il ne remettra pas en cause l’accord signé sur le financement du tram-train.
Pour casser le tram-train, les élus en question ont rencontré le secrétaire d’État aux Transports, Dominique Bussereau, et ont organisé une réunion au Conseil général pour étudier la faisabilité de ce projet. Demande a été faite aux services de l’État de faire un rapport. Mercredi dernier, le Conseil général démentait la tenue de cette rencontre. Mais ce démenti n’allait pas peser lourd face à une autre révélation publiée le lendemain dans la presse. Dans le "JIR" de jeudi, Jean-Paul Virapoullé confirmait les tenants et les aboutissants de la fameuse rencontre qui, selon ses propres mots, a bien eu lieu au Conseil général.

Plusieurs précédents

Jeudi dernier toujours, Christian Estrosi apportait la clarification : pas question de remettre en cause un engagement de l’État. Le lendemain, Jean-Paul Virapoullé était le seul parlementaire présent à La Réunion à boycotter la seule étape outre-mer du Grenelle de l’Environnement. Un geste qui n’est pas passé inaperçu.
Une nouvelle fois, le sénateur-maire de Saint-André a montré quelle était sa stratégie : casser des projets réunionnais conçus pour sortir La Réunion du sous-développement.
Et pour cela, il n’a pas hésité à vouloir impliquer un gouvernement dans son projet. Ce n’est pas la première fois.
Lors de la campagne présidentielle de 1988, Jean-Paul Virapoullé avait demandé à Jacques Chirac de soutenir l’idée d’inscrire dans le droit la possibilité de traiter les Réunionnais en inférieurs : c’est la parité. C’est un piège qui s’est refermé sur Jacques Chirac, largement battu par François Mitterrand à La Réunion, car le président sortant s’était engagé à réaliser l’égalité durant son nouveau mandat. Sept ans plus tard, Jacques Chirac ne commet pas la même erreur.
Mais c’est un de ses ministres qui sera aussi piégé par Jean-Paul Virapoullé. Lors d’une visite à La Réunion, Jean-Louis Debré, alors Ministre de l’Intérieur, promet aux communistes la "déportation" à La Plaine des Cafres sur les conseils du maire de Saint-André.

Un boycott remarqué

Devenu président de l’Assemblée nationale, Jean-Louis Debré est l’invité d’honneur des cérémonies du 60ème anniversaire de l’abolition du statut colonial. Cette visite a été marquée par l’accolade entre Paul Vergès et Jean-Louis Debré, un geste symbolique marquant l’ouverture d’une nouvelle étape pour La Réunion. Mais Jean-Paul Virapoullé n’était pas présent.
Dans sa volonté de "faire dérailler" le tram-train, le sénateur-maire de Saint-André a voulu s’appuyer sur le gouvernement, mais Christian Estrosi n’est pas tombé dans ce piège. Et le lendemain, Jean-Paul Virapoullé brillait par son absence à la seule étape ultramarine de la concertation préalable au Grenelle de l’Environnement. Une étape conclue qui plus est par un discours d’un membre du gouvernement.
Cette manœuvre est là pour rappeler l’importance de la démarche du président de l’Alliance lors de la campagne présidentielle. Elle consistait à obtenir l’engagement écrit des candidats à ne pas remettre en cause les grands investissements déjà contractualisés. Le tram-train en fait partie.

M. M.


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