Aujourd’hui, arrivée du président de la République

Le contexte de la visite de Nicolas Sarkozy à La Réunion

18 janvier 2010

Après quelques heures à Mayotte, le président de la République arrive aujourd’hui à La Réunion. Deux temps forts sont prévus lors de sa visite : l’inauguration d’une ferme photovoltaïque et la présentation des vœux à l’Outre-mer. Ce séjour a lieu dans un contexte particulier.

Le Président de la République française s’adressera demain à l’Outre-Mer pour, officiellement, présenter ses vœux, une tâche jusqu’ici réservée au locataire du Medetom. Or (déjà), le 6 novembre, il avait convié près de 1.000 personnalités à l’Elysée pour commenter les résultats du premier Conseil Inter-Ministériel consacré aux EGOM. Deux mois après, qu’a-t-il à nous dire de plus ?
Nicolas Sarkozy achève la troisième année de son quinquennat ; la prochaine élection se profile dans 2 ans, dans un contexte global totalement inédit.
La crise économique issue des dérives du capitalisme a entrainé les pays riches dans des plans de relance qui ont accentué les déficits publics ; ainsi que le déficit du budget français est passé, en un an, de 66 milliards d’euros à 143 milliards ! Les grands de ce monde n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur une attitude commune. Au-delà des discours, chacun s’est replié sur sa sphère nationale. Aux Etats Unis, Obama veut taxer les grandes entreprises pour renflouer ses caisses ; en Europe, on veut faire supporter l’effort aux consommateurs qui n’en peuvent plus de payer les bêtises des spéculateurs.

Et les décisions du CIOM ?

La France qui va prendre la tête du G20 pourra-t-elle réussir sans compromettre le bilan de son Président ? Pourra-t-elle rassembler la Communauté internationale autour d’un projet novateur de sortie de crise ou va-t-elle poursuivre dans l’exacerbation des affrontements d’un autre âge ?
Les portes du Sommet de Copenhague sont à peine refermées que le séisme dévastateur de Haïti vient rappeler aux pays riches leur incurie dans l’aide aux pays pauvres, face aux phénomènes naturels extrêmes. Les Etats-Unis profitent de la situation pour s’installer dans la Caraïbe. La France a, elle, déjà abandonné la partie. Au vu de la proximité géographique entre Haïti et l’Outre-mer français, nul doute que l’attitude française sera très commentée. De plus, Haïti est un pays francophone. Le "JIR", d’ailleurs, rapporte les propos d’une jeune Réunionnaise, rescapée à Haïti ; celle-ci témoigne du sentiment de lâcheté qui l’habite après son sauvetage.
Le Président de la République arrive ce soir dans ce contexte mouvant qui domine une actualité interne marquée par l’absence de décisions concrètes au lendemain du CIOM. 
En effet, depuis deux mois, l’opinion réunionnaise se sent abusée car, durant toute cette période, les parlementaires Didier Robert et Jean-Paul Virapoullé, qui se présentent comme les porte-parole du Président, ont consacré le plus clair de leur temps à s’attaquer à la Région, au lieu d’agir pour accélérer l’application des mesures exposées à Paris. Cette incohérence a atteint son apogée lors du séjour de Marie-Luce Penchard qui a été totalement détournée de ses objectifs initiaux de faire de la pédagogie sur les mesures du CIOM.
La diversion n’en finit pas... et pousse le ridicule jusqu’à accuser Paul Vergès d’être un adepte des énergies fossiles ! Ce dernier a n’a pas eu grand mal à proposer à son auteur, Didier Robert, de profiter de la présence du président de EDF pour dénoncer son projet de centrale thermique.

Tout le monde attend la suite

C’est triste, mais voilà où on en est réduit lorsque la politique est ramenée à ce niveau. Mais après tout, le ridicule ne tue pas, et les médias parisiens seront très étonnés d’apprendre que Le Tampon est probablement la seule commune de la République qui ait reçu la visite du Président, du Premier ministre et la ministre des DOM, en 6 mois. Autant d’amabilité pour imposer le député-maire du Tampon comme porte-parole du néant ?
Le Président de la République va-t-il lui aussi descendre à ce niveau ou alors saisira-t-il l’opportunité pour inviter ses partisans à s’inscrire dans un vrai débat démocratique ?

A la Une de l’actuOutre-merNicolas SarkozyDidier Robert

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