Réunion de travail à Saint-André : la fin d’une cycle de l’Histoire de La Réunion

Le début d’une nouvelle ère : tous ensemble pour le développement

21 mars 2009, par Manuel Marchal

En mars 2008, la victoire de l’équipe conduite par Eric Fruteau à Saint-André a rendu possible hier un événement dont la portée rejailli sur toute La Réunion. Hier, la Mairie a accueilli une réunion de travail sur le thème ’Le développement durable au cœur de l’unité saint-andréenne’. Hier, l’entrée de Paul Vergès dans la Mairie de Saint-André a symbolisé la fin d’un cycle de notre Histoire, car voici 51 ans, c’est à Saint-André qu’avait été lancée la répression contre toute forme de démocratie à La Réunion.

Hier à Saint-André, la Mairie a accueilli une réunion de travail. Elle accompagnait la signature d’une convention entre la commune représentée par son maire Eric Fruteau, et l’ARER par son président Paul Vergès. Cette réunion visait à évoquer des projets de développement pour Saint-André. Étant donnée l’importance de cette commune, autant dire que ce sont des projets qui concernent toute La Réunion.
Il a donc été question du "Développement durable au cœur de l’unité saint-andréenne". Ce type de rencontre dans la cité de l’Est est devenu possible depuis mars 2008. Lors des dernières municipales, la liste conduite par Eric Fruteau distançait largement celle de Jean-Paul Virapoullé, mettant fin à près de 40 ans de pouvoir communal pour l’ancien dirigeant de la Fédécanne.
Cet élan populaire plaçait aux responsabilités pour la première fois depuis 51 ans des dirigeants dont l’élection est le reflet fidèle de la volonté populaire.
Durant toute cette période, Saint-André a représenté pour les Réunionnais le symbole de l’arbitraire et de la répression. C’est en effet dans cette commune que, profitant du décès du Docteur Raymond Vergès survenu deux mois plus tôt, le pouvoir parisien et ses alliés locaux allaient organiser la première fraude électorale massive de l’après-abolition du statut colonial.
Elle se situe au lendemain de la victoire du Parti communiste aux élections législatives à La Réunion. À ce scrutin, les Réunionnais votèrent à bien plus de 50% pour la liste conduite par Paul Vergès et Raymond Mondon. À cette époque, Paris refusait aux Réunionnais l’égalité inscrite dans la loi du 19 mars 1946 et qui devait s’appliquer le 1er janvier 1947. Ministre de l’Intérieur, François Mitterrand décide alors de nommer Jean Perreau Pradier préfet de La Réunion. L’arrivée de ce fonctionnaire allait marquer un recul considérable pour la démocratie dans le pays.
Le 15 septembre 1957, des hordes de nervis submergent les bureaux de vote et les lieux de dépouillement lors de l’élection municipale de Saint-André. Ces violences électorales marquent le point de départ du retour de la fraude électorale massive à La Réunion. Les opérations de répression feront de nombreuses victimes. Lors de ces sept numéros précédents, "Témoignages" a rendu hommage à sept Réunionnais qui ont payé de leur vie leur engagement pour la défense de la démocratie dans un pays qui sortait à peine du régime colonial. Durant toutes ces années, un lieu a symbolisé pour les Réunionnais cette répression : la mairie de Saint-André, siège du pouvoir de Jean-Paul Virapoullé qui avait pris la direction de la répression lancée par le préfet Péreau Pradier.
L’élection 2008 a marqué la défaite sans appel de Jean-Paul Virapoullé et de ses idées. Et 51 ans après le coup de force de Saint-André, en entrant dans la mairie de cette ville, Paul Vergès a marqué symboliquement la fin de ce cycle de violences, ce qui ouvre la voie à la réconciliation du peuple réunionnais, rassemblé autour des objectifs du développement et des revendications pour faire face à l’urgence sociale.
Le moment est venu de travailler ensemble à des projets d’avenir pour le pays, comme hier à Saint-André.

Manuel Marchal


L’homme qui a mis La Réunion en retard

Les médias ont récemment relaté les propos d’un élu qui vient à nouveau occuper l’espace que l’on veut bien lui accorder. Jean-Paul Virapoullé part à nouveau dans une campagne contre les projets de développement du pays, ce qui n’est guère étonnant de la part de celui qui a fait perdre tant de temps à La Réunion.
En 1969, il est celui qui a provoqué la ruine de milliers de planteurs en provoquant le changement structurel de la filière canne. Si le planteur n’est pas rémunéré sur la bagasse et les alcools, c’est le résultat d’une décision de Jean-Paul Virapoullé.
Durant la période pendant laquelle il dirigeait la commune de Saint-André, il a pris la tête de la lutte contre les démocrates réunionnais, prenant le relais de l’offensive lancée par le préfet Péreau Pradier. À chaque élection, il devait sa victoire à la fraude, et jamais il n’a été inquiété pour ses méfaits.
Alors en mars dernier, quand il est battu par la liste conduite par Eric Fruteau, sa défaite raisonne comme le désaveu de plusieurs décennies d’une politique qui n’avait qu’un seul but : diviser les Réunionnais et empêcher le développement du pays afin de faire fructifier les intérêts des maîtres de Jean-Paul Virapoullé.

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