3ème circonscription : Paul Vergès et les jeunes

Le début de l’ère de la responsabilité

4 juin 2007

De l’esclavage à son abolition, la fin du statut colonial suivi de la lutte pour l’égalité à la bataille pour le développement : autant de thèmes abordés samedi à l’occasion de la rencontre de Paul Vergès avec la jeunesse du Sud.
Une rencontre avec plus de 200 jeunes placée sous le signe de la transition intergénérationnelle, car au cours des vingt prochaines années, c’est la jeunesse qui mènera les combats pour le développement de La Réunion du million d’habitants.

L’emploi, le logement, le développement durable, la reconnaissance de l’Histoire réunionnaise : autant de sujets qui, pour les jeunes, appellent à des réponses. Samedi à Saint-Louis, Paul Vergès a apporté son éclairage à ceux qui feront partie des forces vives de La Réunion du million d’habitants. La rencontre de Saint-Louis était placée sous le signe de l’échange intergénérationnel. Elle se situe dans le prolongement de l’appel des jeunes à Paul Vergès : transmettre l’expérience aux nouvelles générations pour que celles-ci puissent pleinement prendre leurs responsabilités d’une part dans le respect des engagements pris pour le socle du développement du pays et d’autre part dans la direction des luttes.
De Saint-Leu à Saint-Louis, en passant par les Avirons, l’Entre-Deux, l’Étang-Salé, Cilaos, Le Tampon : de toutes les communes de la 3ème circonscription les jeunes ont répondu présent à l’invitation à la réunion-débat organisée samedi à Saint-Louis. Pendant plus de deux heures, ils ont pu échanger avec Paul Vergès, candidat dans la 3ème circonscription, aux côtés de Catherine Gaud, vice-présidente du Conseil Régional, Claude Hoarau, membre de la direction du PCR, Fabrice Hoarau, de l’opposition municipale de l’Étang-Salé, et Yvan Dejean, de la section de La Rivière Saint-Louis.

Le contexte réunionnais

Après avoir écouté toutes les questions posées par les jeunes, Paul Vergès a posé comme préalable de situer La Réunion dans son contexte particulier. Tout d’abord sur le plan de l’accroissement de la population, la transition démographique est, à La Réunion, le facteur qui s’impose à tous, pour les vingt prochaines années.
Paul Vergès a tout d’abord rappelé en substance que lorsque les pays d’Europe occidentale ont connu leur transition démographique, leur contexte était différent : ils ont pu compter sur le développement de leur économie à travers l’industrialisation, et également sur la création de colonies de peuplement sur plusieurs continents.
Cette hausse rapide de la population est commune à tous les peuples de la région et plus largement en Asie, en Afrique et dans les pays du Sud. Il signifie des changements rapides. Paul Vergès a dit en substance que cet accroissement se traduira à La Réunion par une population d’un million d’habitants, au moment de la stabilisation de la transition démographique vers 2025-2030. Cette augmentation se poursuivra dans de nombreux autres pays jusqu’en 2050, date de la stabilisation, avec une planète devant être peuplée par 9 milliards d’habitants, soit 3 milliards de plus qu’aujourd’hui. L’exemple de Madagascar est révélateur : 19 millions aujourd’hui, 32 millions en 2025, 43 millions en 2050.
Quant à la Chine, de 500 millions d’habitants en 1950, elle passera à plus d’1,4 milliards à la fin de transition démographique, alors que l’Inde atteindra une population de plus d’1,5 milliards d’habitants.
Autrement dit, le monde que connaîtront les jeunes d’aujourd’hui n’aura rien à voir avec le monde de maintenant.
Parallèlement avec cette croissance démographique, le monde est également confronté à l’impact des changements climatiques. Des phénomènes que personne ne remet maintenant en cause, et face auxquels il est nécessaire d’anticiper.

Le million d’habitants

Ces phénomènes globaux ont une traduction concrète à La Réunion. La croissance de l’économie réunionnaise est largement supérieure à celle de la Métropole. Depuis 10 ans, elle est d’environ 5%, mais cela ne suffit pas à créer suffisamment d’emplois à La Réunion. Le taux de chômage de 30% montre l’ampleur de la crise. Un autre indicateur est le nombre de personnes éligibles à la CMU : 330.000. C’est La Réunion de la précarité, qui n’a pas accès à un emploi stable. Or, jusqu’en 2030, la population réunionnaise en âge de travailler augmentera de 140.000 personnes, soit un total de 440.000. 440.000 personnes qui auront droit à un travail.
L’augmentation de la population aura aussi des répercussions sur le logement. Aujourd’hui, plus de 25.000 familles attendent un logement social, des dizaines de milliers vivent dans des habitats insalubres, inadaptés, exigus. Dans moins de trente ans, ce sont 200.000 nouveaux habitants qu’il faudra accueillir, loger, éduquer, former.
Et en parallèle, il faudra tenir compte des impacts des changements climatiques. Paul Vergès a évoqué l’effondrement du pont de la rivière Saint-Etienne lors du passage de Gamède, et a souligné que sur plusieurs centaines, une seule ravine est endiguée jusqu’à son embouchure. Et de rappeler une proposition du Conseil régional : la mise en place d’un syndicat mixte comprenant l’État et les collectivités locales chargé notamment de l’endiguement des cours d’eau et de la construction de nouveau pont.

Ouverture sur le monde

Pour Paul Vergès, ce sont autant de données qu’il faut avoir à l’esprit. Le président du Conseil régional a ensuite fait le point sur la politique mise en œuvre pour répondre à ces défis. Il a notamment été question des énergies renouvelables, et des grands chantiers contractualisés dans le socle du développement. Après la route des Tamarins, le tram-train et nouvelle route du littoral pourront créer des milliers d’emplois dans le domaine de la construction, mais aussi pour assurer le fonctionnement de ces nouveaux équipements. D’autres gisements d’emplois se situent en particulier dans l’environnement, les services aux personnes, et aussi dans l’émergence d’un pôle d’excellence. Ce dernier commence à se concrétiser en particulier par la création du cyclotron, et du prochain centre hospitalier universitaire. Par ailleurs, Paul Vergès a rappelé les avancées obtenues dans le co-développement. Des jeunes réunionnais occupent des responsabilités à Madagascar, au sein de l’Alliance française. D’autres suivent des études en Inde, dans des instituts de technologies mondialement renommés dans le domaine de l’informatique. Les accords avec Madagascar, l’Inde, la Chine, et le Québec sont autant de possibilités qui s’ouvrent aux jeunes réunionnais pour voir reconnaître leurs compétences à leur juste valeur.

L’ère de la responsabilité

Cette ouverture est un indicateur d’une nouvelle étape du développement. Après deux siècles d’esclavage, après un siècle de statut colonial, après la bataille pour l’égalité sociale entamée au lendemain du vote de la loi du 19 mars 1946 qui a permis aux Réunionnais au bout de plus de cinquante ans de lutte d’obtenir les mêmes droits qu’en France, une nouvelle ère commence.
C’est l’ère de la responsabilité, a souligné Paul Vergès, au sein de laquelle la jeune génération est amenée à prendre toute sa place dans la bataille. Des jeunes qui pourront s’appuyer sur l’expérience qui leur sera transmise à travers une transition intergénérationnelle dont le scrutin du 10 juin prochain marquera le début.
Après l’adoption à l’unanimité d’une motion condamnant l’attitude du maire de Cilaos utilisant les outils de sa commune pour faire la promotion de la candidature de Didier Robert, les jeunes ont vivement salué l’intervention de Paul Vergès. Une jeunesse enrichie de l’expérience de ses aînées, prête à relever les défis de La Réunion de demain, condition essentielle pour le développement de La Réunion.

Manuel Marchal


Les jeunes et Paul Vergès

Lors de cette rencontre, les jeunes ont mis en accent particulier sur les problèmes d’éthique et de probité en politique et ont profité de cette rencontre pour adopter une motion sur le respect des dispositions de la loi sur les financements des campagnes électorales que nous reproduisons ci-dessous (en encadré). Les jeunes de l’Alliance se sont félicités de cette rencontre et ont souhaité renouveler ce genre de rencontre. Aussi, après le succès de ce premier échange, faut-il s’attendre à ce que de tels événements se reproduisent avec d’autres jeunes ?

Respect des dispositions de la loi sur les financements des campagnes électorales

« Nous, jeunes de la troisième circonscription, participant ce jour à une réunion de travail avons appris que dans la commune de Cilaos, le Maire et conseiller Général utilise ostensiblement les moyens publics pour le soutien à la campagne du candidat Didier Robert et qu’il exerce des pressions sur le personnel communal.

- Considérant qu’il s’agit de violations flagrantes des dispositions de la loi sur les financements des partis politiques et des campagnes électorales,

- Considérant qu’il s’agit également de méthodes d’un autre âge, dénoncées par les candidats eux-mêmes,

- Considérant que le Candidat Didier Robert, qui bénéficie de ces pratiques, a placé sa campagne sous le signe de la jeunesse et de la modernité, et qu’il ne peut donc rester silencieux, et complice, devant ces faits.

Appelons les candidats et leurs soutiens dans les collectivités à un respect strict des dispositions de la loi.
Constatons que de telles pratiques sont en totale contradiction avec la volonté proclamée par tous de rénovation de la vie politique.
Par conséquent demande à Didier Robert de condamner ses pratiques dont il est le bénéficiaire potentiel.
Demandons aux autorités chargées du bon déroulement de la campagne et du respect de la légalité de prendre toutes les dispositions pour faire cesser ces agissements.
En tant que jeunes, affirmons que personnes ne peut se réclamer des valeurs que veut incarner jeunesse dans le débat démocratique en recourant à des pratiques à une période que l’on croyait révolu.

Didier Robert

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