L’UCL devient la Droite sociale

Le gouvernement doit écouter les Réunionnais

22 novembre 2008, par Manuel Marchal

L’Union centriste libérale change de dénomination et devient la Droite sociale. Un bureau rajeuni et féminisé, et une liberté de ton d’un mouvement qui s’affirme sarkosyste tout en étant très critique vis à vis des mesures prises par le gouvernement pour La Réunion, qui font « le lit de la crise sociale ».

La Droite sociale constate que les réponses du gouvernement à la situation de La Réunion sont insatisfaisantes et « destabilisatrices ». (photo M.M.)

« La question sociale est indissociable de la question économique : pour distribuer des richesses, il faut d’abord les créer, être dynamique » : l’idéologie du mouvement présidé par Ibrahim Dindar est de concilier le développement économique et la protection des plus démunis en s’appuyant sur le libéralisme.
Le changement de nom de l’UCL en Droite sociale s’accompagne d’un renouvellement du bureau, plus jeune et plus féminisé afin d’être plus représentatif de la réalité réunionnaise, indique Ibrahim Dindar. La Droite sociale se fixe d’abord comme objectif de poser « les bonnes questions », comme par exemple « comment maintenir les acquis sociaux dans un contexte de mondialisation économique ».
Ce parti affiche sa liberté de ton par rapport aux partis parisiens. « Nous restons sarkosystes mais nous devenons très critique par rapport au gouvernement qui ne répond pas aux attentes des Réunionnais », indique le président de la Droite sociale. Ce parti se démarque des députés élus sous l’étiquette UMP : « on ne peut pas faire de la politique si on est cireur de chaussures ». Ibrahim Dindar regrette que ces derniers ne défendent pas mieux l’intérêt de La Réunion, en réclamant par exemple une étude d’impact avant toute réforme de la défiscalisation.
Les critiques concernant le gouvernement concernent des « réponses qui ne sont pas satisfaisantes et destabilisatrices ». Ibrahim Dindar cite le plafonnement de la défiscalisation, l’examen de cette défiscalisation lors du collectif budgétaire avant celui de la loi-programme pour l’Outre-mer. Cela amène les investisseurs à « être frileux et attentistes ». Or, « les 5% de croissance sont intimement liés à la défiscalisation », précise la Droite sociale.
Ibrahim Dindar déplore également que Paris ne fasse rien pour anticiper sur une aggravation de la crise, qui se traduira en 2009 par une augmentation du chômage. La Droite sociale attend de la part de l’Etat des mesures de soutien, d’autant plus que les finances des collectivités locales sont mises à mal par le désengagement de l’Etat, et par des décisions fiscales prises à Paris, mais qui diminuent les recettes des collectivités réunionnaises. Ibrahim Dindar cite la diminution de la taxe professionnelle. L’Etat décide mais ce sont les collectivités qui paient.
Quant au RMI, le différence entre les dépenses du Conseil général et la somme transférée par l’Etat au titre du transfert de compétence est de 70 millions d’euros pour une année.
La Droite sociale craint une crise sans précédent dans le BTP pour 2009.
Tout cela contribue à faire « le lit de la crise sociale l’an prochain ». Avec cette question : « que va-t-on faire pour éviter l’explosion ? »
La Droite sociale souhaite que le Réunionnais ne soit pas passif, et qu’« il exprime clairement le modèle qu’il veut ».

Manuel Marchal 


« Discrédit des partis politiques nationaux »

« On constate un discrédit des partis politiques nationaux », déclare Ibrahim Dindar qui salue la naissance d’Entente Réunion et d’Emergence Réunion. « Cette floraison le prouve », ajoute-t-il. Le président de la Droite sociale est inquiet de la situation de la fédération locale de l’UMP, ce qui pose des problèmes pour faire entendre la voix de La Réunion. Car « qui mieux que la fédération UMP peut relayer les préoccupations des Réunionnais auprès d’un gouvernement UMP ».


Logement : l’Etat doit agir plus efficacement

La Droite sociale constate une aggravation de la situation sur la question du logement. « C’est une compétence de l’Etat qui doit mettre en œuvre des mesures plus efficaces », rappelle Ibrahim Dindar qui met l’accent sur des paramètres de la LBU à revoir. « La relance du logement social à La Réunion doit être une priorité du gouvernement », conclut-il.


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