C’est au moment où les services de l’État préparent la venue de la ministre de l’Outre-mer que tombe la nouvelle : le gouvernement n’a pas prévu la paie de décembre des fonctionnaires d’État de plusieurs ministères.
C’est un fait sans précédent, reconnu d’ailleurs comme tel par les sénateurs qui doivent voter en catastrophe une rallonge budgétaire de plus d’un milliard. Cette somme est prélevée sur le budget 2011.
Cette situation incroyable s’explique par l’imprévoyance du gouvernement. Lorsqu’il a fait voter le budget 2010, il n’avait pas prévu un crédit suffisant pour payer les fonctionnaires tout au long de l’année.
La conséquence de cette imprévoyance est considérable. Pour 2011, le gouvernement décide d’appliquer le plan de rigueur. Et d’entrée, plus d’un milliard d’euros sont retirés du budget 2011 pour rembourser l’avance consentie pour payer les fonctionnaires au mois de décembre 2010.
Ce qui signifie que la rigueur sera encore plus forte, puisque les caisses de l’État sont amputées de plus d’un milliard.
Tout cela se passe au moment où le gouvernement multiplie les visites de ces membres à La Réunion. Marie-Luce Penchard était attendue au mois de décembre. Elle est revenue à la fin du mois de janvier suivie quatre jours plus tard par Roselyne Bachelot.
Les cantonales approchent, les ministres viennent en mission dans les communes UMP, et le gouvernement oublie de prévoir la paie des fonctionnaires. C’est un phénomène révélateur qui montre que pour l’UMP, l’État est d’abord là pour servir des intérêts partisans. Car comment expliquer qu’il y ait moins de problèmes pour financer les voyages des ministres à La Réunion que pour assurer la paie de tous les fonctionnaires ?

M.M.