Université d’été du Parti socialiste

Le gouvernement Valls II critiqué

1er septembre 2014, par Céline Tabou

L’université d’été du Parti Socialiste à La Rochelle a tenu sa promesse d’être le moment propice pour les frondeurs et les anti-Hollande d’exprimer leurs inquiétudes face à la ligne libérale prise par le gouvernement.

A la Rochelle, Manuel Valls, Premier ministre a appelé les socialistes à l’unité derrière le gouvernement. La pression contre les voix divergentes s’accentue.

A l’université d’été du Parti socialiste, la journée de samedi 30 août 2014 aura été un condensé de critiques contre le gouvernement de Manuel Valls et François Hollande, de la part des frondeurs socialistes mais également de certaines personnalités de la Gauche comme Robert Hue, Jean-Michel Baylet, Jean-Christophe Cambadélis, Emmanuelle Cosse, Jean-Luc Benhamias, et Pierre Laurent.

La colère reste vive

Chez les frondeurs socialistes, les discours étaient offensifs, samedi 30 août. Ces derniers se sont réunis dans un amphithéâtre de l’université de La Rochelle. Ils étaient entre 600 et 700 pour 400 places. Salle bondée par les élus, militants et les cadres, tous s’accordaient à dire « Nous sommes le parti socialiste », en réponse aux critiques lancées par Manuel Valls, lors de l’université d’été du Medef.

La grande surprise de cet événement à La Rochelle, c’est la venue de Christiane Taubira, ministre de la Justice du nouveau gouvernement de Manuel Valls, à la réunion des frondeurs du PS. Cette dernière est venue parce que « je crois qu’on peut entendre les débats. Je ne vois vraiment pas où est le problème. Je comprends que vous ayez besoin de dramaturgie... ». Pour cette dernière, il s’agissait de « prendre (sa) part » au débat politique.

Sachant que le précédent gouvernement avait été démissionnaire suite aux positions contestataires d’Arnaud Montebourg et Benoit Hamon, la ministre a assuré qu’elle assumera les conséquences de sa visite. Si conséquence, il y a. En quittant la salle, Christiane Taubira a lancé : « Nous n’avons pas le choix, nous devons refaire place à la politique. La politique, c’est le courage de s’interroger, dans la vie et dans la cité, sur les espaces que nous créons pour nous entendre, pour nous comprendre, pour nous disputer et pour nous rassembler ».

Les communistes dénoncent l’attitude de François Hollande

A l’occasion d’une conférence de presse, Paul Vergès, sénateur de La Réunion, avait évoqué la volonté du gouvernement d’imposer sa politique aux frondeurs. Les frondeurs ont deux voies possibles, soit le maintien de la contestation, soit « ils se plient, mais les conséquences sur le plan politique français seront un véritable tournant dans le quinquennat de François Hollande », a expliqué Paul Vergès.

Cette analyse a également été posée par le secrétaire national du Parti Communiste Français, Pierre Laurent, qui a assuré que François Hollande « veut les faire céder à un chantage : ou sa politique au service de la finance ou le chaos politique ». Pour le secrétaire national, François Hollande « crée tous les jours les conditions de la crise. Tous ceux qui contestent cette politique sont en train de prendre conscience que ce chantage mène la France et la gauche dans le mur ».

De manière acerbe, Pierre Laurent a assuré que « le contrat de 2012 a été rogné jour après jour. Aujourd’hui, il n’est pas rogné bout par bout, il vient d’être déchiré cette semaine devant les Français ». Au cours de son allocution, il a tenu à « tenir un langage de vérité » aux socialistes qui sont encore « sous le choc du nouveau gouvernement », a-t-il expliqué au Monde, la veille de sa venue à l’université d’été, samedi 30 août. Pour ce dernier, « la politique du nouveau gouvernement conduit par Manuel Valls est une voie sans issue ».

Les écologistes ajoutent leurs critiques

Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe-Écologie Les Verts (EELV) a surpris, avertissant la salle qui clamait « unité, unité, unité » après le discours de Pierre Laurent. Ce dernier a expliqué que « si c’est pour défendre un programme social-libéral à la fin, je ne vois pas pourquoi faire l’unité (.../...) En revanche, nous serons toujours présents pour appliquer le programme de 2012 ».

Cette dernière a axée son intervention sur la loi ALUR défendue par Cécile Duflot, remise en cause par le gouvernement. « Les annonces d’hier sur le logement m’ont mises extrêmement en colère. Camarades, vous devez empêcher que la loi ALUR soit détricotée ». Quelques temps avant, la maire de Lille, Martine Aubry, avait attaqué Manuel valls dans un communiqué de presse, assurant que « Paris n’est pas la seule ville de France à avoir besoin d’une régulation de ses loyers (…) Comme Paris, Lille a besoin d’une régulation de ses loyers. La loi ALUR le permet ». Cette dernière a rappelé que cette mesure de la loi ALUR constituait « l’engagement 22 de François Hollande » pendant la campagne.

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