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Les conseillers municipaux de la majorité municipale à Cilaos et une très grande partie des Cilaosiennes et des Cilaosiens ne savent très certainement pas que les parcelles proches du restaurant "Les Sentiers" numérotées au cadastre AH 866 et AH 868 appartiennent maintenant à Rieul-Charles Técher, le propre fils du maire, Paul-Franco Técher.
Et pour cause, le Conseil municipal, le 27 août 2004, a adopté l’échange de ces terrains municipaux contre une parcelle voisine AH 864 appartenant à Nicole Rivière. L’acte notarié constatant cet échange a été établi devant un notaire de Saint-Benoît, le 3 novembre 2004. Il y a pourtant des notaires dans le Sud, que l’on sache !
Ce que la population ne sait pas, c’est que le même jour, devant le même notaire, un deuxième acte a été rédigé. Un acte de vente qui concerne ces mêmes parcelles auxquelles s’ajoute la parcelle AH 865 appartenant à la même Nicole Rivière.

Tour de passe-passe

Un beau tour de passe-passe orchestré par le maire, Paul-Franco Técher. Ce dernier a signé une fois en tant que maire pour l’échange des parcelles incriminées et une autre fois pour la vente de ces mêmes parcelles, au lieu et place de son fils, Rieul-Charles Técher alors en dehors de l’île.
Mais la réalité sautera au yeux des uns et des autres. Le maire Paul-Franco Técher a vendu à son fils ou à lui-même des terrains municipaux. N’en déplaise ceux qui ne voudraient pas voir que cette double opération n’est qu’un écran de fumée pour camoufler une opération immobilière s’apparentant à une prise irrégulière d’intérêt.
Mais pourquoi prendre un tel risque ?
Pour comprendre, il faut en revenir au restaurant “Les Sentiers”. Ce dernier jouxte les parcelles échangées entre la commune et Nicole Rivière puis revendues dans la foulée au fils du maire. Or, le maire, Paul-Franco Técher, est actionnaire majoritaire de ce restaurant idéalement placé à proximité du centre-ville et de l’église. Il possède en effet, en propre, 65% des actions de la société ; le reste appartenant au gérant, Éric-Joseph Dijoux, dont l’épouse est également conseillère municipale.

Manipulation immobilière

Cette manipulation immobilière a été découverte à cause du lancement de travaux concernant la Route départementale 241 qui passe devant le restaurant. La commune y a engagé, dans la précipitation, des travaux d’envergure. Des travaux qui ont d’abord été présentés au Conseil municipal du 27 novembre 2004 pour une somme de 271.250 euros (ordre du jour du Conseil municipal). Une somme qui est passée à 388.000 euros, dans la délibération, "sans que l’on ne sache vraiment pourquoi", apprécie Jacques Técher pour l’opposition municipale. De quoi mettre la puce à l’oreille de n’importe quel opposant lambda.
D’autant, mais cela semble être la règle à Cilaos, que le chantier a démarré sans que les procédures d’appel d’offres aient été régulièrement lancées. Et qu’une grosse pression s’exerce sur l’entreprise - une des trois qui travaillent régulièrement pour la commune - retenue pour que les travaux soient réalisés très rapidement. Comme en témoigne le nombre d’hommes et d’engins qui travaillent régulièrement sur ce chantier.
Mais le pire, c’est que l’inflation concernant cet investissement n’arrête pas et l’ordre du jour du Conseil municipal de ce jour, 19 mars 2005, concerne encore cette route. Il s’agit d’entériner une rallonge invraisemblable de 600.000 euros. Ce qui porte le coût total des travaux à 986.959,40 euros.
Ces travaux vont permettre de décentrer la route départementale vers l’école des sœurs et le Trou de Pilon, sans aucun doute pour donner de l’air au restaurant “Les Sentiers” du maire, voire pour installer des parkings devant.

Un établissement hôtelier

Ce décentrage d’une route qui n’est même pas de la compétence de la municipalité, mais de celle du Département, fait partie d’un tout qui laisse à penser que Paul-Franco Técher entend agrandir son restaurant ou plutôt construire un hôtel ; son frère, il faut le rappeler, est lui-même propriétaire d’un hôtel à Cilaos.
En effet, l’acquisition “en misouk” des parcelles municipales va lui permettre de s’agrandir, comme celle située juste derrière son restaurant qu’il a acheté à un particulier ; le décentrage de la route va lui donner de l’air et permettre le stationnement. Enfin, cerise sur le gâteau, le parking actuellement en cours d’aménagement derrière le cinéma pourra servir aux clients de l’hôtel. Et il s’agit de travaux très lourds puisqu’il est nécessaire de drainer fortement le terrain.
Et s’il accélère le processus, c’est que le temps lui est compté. Chacun sait en effet que Paul-Franco Técher devrait être déféré prochainement devant les assises pour une affaire de viol.
En attendant, les Cilaosiennes et les Cilaosiens - et parmi eux une partie des conseillers municipaux de l’opposition qui se sont “faits rouler dans la farine” - ne peuvent cautionner des opérations dont l’intérêt n’est évident que pour une seule personne.

Yves Van Der Eecken

Une parcelle de 19.000 euros contre une case communale de 40.000 euros

Merci mon cousin germain !

Deux fois, la délibération municipale concernant l’échange de la parcelle appartenant à M. et Mme Maillot Alphonse a été annulée par le Tribunal administratif. À chaque fois, le maire, Paul-Franco Técher est revenu à la charge. Au final, Mme Maillot qui n’est autre que sa cousine germaine fait une bonne affaire au détriment des Cilaosiennes et des Cilaosiens.

Le Conseil municipal, dans sa délibération du 20 décembre 2001, autorise l’acquisition d’une parcelle inconstructible de 200 mètres carrés (AO 738) appartenant à M. et Mme Maillot Alphonse pour construire un nouveau chemin à Palmiste-Rouge. Mais là, il n’est pas question, comme d’habitude à Cilaos, d’une cession au franc symbolique, mais d’un échange avec la parcelle communale AH 625. Et pourtant, l’attestation en date du 13 août 2001 que fournit le maire au Tribunal administratif certifiée de sa main, conforme à l’originale, parle bien d’une cession au franc symbolique. Le Tribunal administratif annule donc une première fois la délibération municipale.
Mais Paul-Franco Técher, “néna lo koko dir”. Une deuxième délibération municipale en date du 14 mai 2002 indique que l’échange se fera, non plus avec la parcelle AH 625, mais avec la parcelle AH 22. Un nouveau recours est introduit et cette délibération est à nouveau annulée par le Tribunal administratif en date du 30 avril 2003.
Mais avant même que ne tombe la décision du Tribunal administratif, le maire change de nouveau son fusil d’épaule. Une troisième délibération municipale est approuvée le 21 janvier 2003. Elle modifie la délibération précédente et précise que l’échange de la parcelle appartenant à M et Mme Maillot Alphonse ne se fera plus avec la parcelle AH 22, mais avec la parcelle AI 1.233, une case au centre-ville . Cette fois, l’opposition laisse filer et ne conteste pas la délibération municipale.

Une bonne affaire

La quatrième délibération sur cette affaire, en date du 30 mars 2004, vient rappeler que l’acquisition de la parcelle AO 738 pour la voirie du chemin des Palmistes s’effectuera à l’euro symbolique. Or, à cette date, l’acte d’échange entre la parcelle AO 738 de Palmiste-Rouge et la parcelle AI 1.233 du centre-ville était déjà signé. Il était donc faux d’affirmer qu’elle s’effectuera à l’euro symbolique.
L’entêtement du maire n’est pas resté longtemps sans explication. En effet, l’opposition apprend que Mme Maillot Alphonse est la fille d’Alcide Técher qui n’est autre que l’oncle du maire, Paul-Franco Técher. Autrement dit, Mme Maillot Alphonse née Técher est la cousine germaine du maire.
Ainsi donc, Paul-Franco Técher, maire de Cilaos, ne souffre pas d’un quelconque syndrome du Monopoly qui le pousserait à confondre son rôle de maire avec celui de joueur du célèbre jeu. S’il a autant insisté, modifiant à trois reprises une délibération municipale suite aux annulations successives du Tribunal administratif, c’est pour faire plaisir à sa cousine germaine.
C’est que la case cédée à Mme Maillot Alphonse née Técher est évaluée par les domaines à 40.000 euros... avant les travaux réalisés par la commune. Quant à la parcelle de Palmiste-Rouge donnée en échange à la commune, inconstructible il faut le rappeler, elle est évaluée à 19.000 euros.
Dans cette affaire, Paul-Franco Técher montre qu’il a l’esprit de famille, sa cousine germaine réalise une bonne affaire et les deux ensemble considèrent les Cilaosiens et le Cilaosiennes comme des “cochons de payants”.
L’opposition municipale n’a pas l’intention de laisser l’affaire en l’état. Cette fois-ci, ce n’est plus au Tribunal administratif qu’elle va s’adresser, mais au Tribunal pénal qu’elle va porter plainte.

Y.V.D.E.

Le calendrier de la Justice

Ces affaires particulièrement graves parce qu’elles touchent à l’utilisation du patrimoine communal, donc à celui des Cilaosiennes et des Cilaosiens éclairent d’un jour particulier les agissements de la municipalité et particulièrement de son maire, depuis 2001.
Elles arrivent après une succession d’affaires qui ont contraint l’opposition à de multiples recours devant le Tribunal administratif. Comme l’affaire du saucissonnement des marchés ne concernant pas moins d’une dizaine de chantiers. Une affaire qui devrait être prochainement examinée par le Tribunal administratif.
Ce n’est pas de gaieté que l’opposition a dû employer cette méthode d’action. C’est parce que sa voix est systématiquement étouffée, banalisée, tournée en dérision par le maire.
Nous ne citerons pas la longue liste des décisions du Conseil municipal annulées par la Tribunal administratif, ni les fois où le maire a été obligé de rapporter telle mesure de licenciement ou de mutation.
Mais aujourd’hui, on a atteint le bout de l’intolérable. La machine à bafouer la loi s’est emballée. On sait que le maire de Cilaos est un impulsif. Des propos, des attitudes antérieures, par ailleurs condamnés, sont là pour le prouver. Mais dans ce cas-là, il ne s’agit pas d’une impulsion incontrôlée.
Le maire est poussé par un calendrier : celui de la Justice. Il a en effet été renvoyé devant les assises sous le chef d’inculpation de viol. Et le temps approche où il devra rendre des comptes. Alors, pressé par le temps, il tente de protéger ses arrières, d’élargir son patrimoine personnel et/ou celui de ses proches, dans la perspective d’investissements hôteliers.
Mais le peuple de Cilaos veille et ses agissements sont aujourd’hui révélés au grand jour.

Y.V.D.E.