Un grand chantier de 20 milliards repoussé pour raisons budgétaires

Le métro du Grand Paris en retard

4 octobre 2012, par Céline Tabou

La construction du réseau de métros du Grand Paris va prendre du retard dans sa réalisation, ce qui va entrainer une saturation des métros et RER existants et remettre en cause des investissements. Cet épisode met en exergue les difficultés que peuvent rencontrer les investissements massifs de ce type, comme la nouvelle route du Littoral voulue par Didier Robert.

Le gouvernement a décidé de retarder l’inscription au budget de la première tranche de la dotation en capital de la Société du Grand Paris (SGP). La société doit construire le nouveau réseau de 205 kilomètres desservant 72 gares dont le coût dépassera 20 milliards d’euros financés par des taxes et l’emprunt.
En janvier 2010, le gouvernement souhaitait mettre en service d’ici à 2025 ce futur métro. Le montage financier arrêté à cette époque comprenait une part de recettes fiscales, 5 milliards d’euros de taxes sur les entreprises et les particuliers de la Région, ainsi qu’un grand emprunt de 10 à 12 milliards souscrit auprès de la Banque européenne d’investissement.

Moins 1 milliard d’euros

Il manque 1 milliard à la Société du Grand Paris pour la construction du Grand Paris Express. Le Ministère du Budget a mis son veto à l’inscription de cette somme dans l’enveloppe budgétaire de Cécile Duflot, Ministre de l’Égalité des territoires, pour 2013-2015. Cette somme devait financer le métro automatique autour de la capitale.
En avril 2012, le candidat socialiste François Hollande s’était engagé à « ne prendre aucun retard » dans le projet tout en affirmant que le gouvernement précédent n’avait pas « su trouver les financements pour atteindre l’objectif final ». Malgré cet engagement, le gouvernement a décidé de ne pas allouer la somme de 1 milliard nécessaire au bouclage du financement du premier tronçon du métro entre Pont-de-Sèvres et Noisy-Champs et, dans la foulée, la ligne entre Noissy-Champs et Saint-Denis Pleyel.
Certains élus parisiens demandent au gouvernement de revoir ce veto. A l’instar du sénateur et président (PCF) du Conseil général du Val-de-Marne, Christian Favier, qui a demandé « solennellement au gouvernement de réintégrer dans le projet de programmation budgétaire les crédits nécessaires à l’engagement » du projet.
Cet exemple montre que malgré les signatures d’engagement, le gouvernement peut décider de couper ses subventions. La nouvelle route du Littoral pourrait elle aussi subir la volonté du gouvernement de réduire le déficit public à 3% du PIB et remettre en cause les engagements financiers actés par le passé.

 Céline Tabou  

Des conséquences pour la route en mer de Didier Robert

À la différence de la route que veut Didier Robert, le métro du Grand Paris n’est pas une simple infrastructure faite pour aller d’un point à un autre. C’est un axe structurant du développement économique de la région française la plus riche. Au moins 40.000 emplois supplémentaires sont prévus dans de nouvelles zones d’activité prévues à proximité des nouvelles gares du futur métro. Mais le gouvernement vient de demander de repousser ce projet de 20 milliards qui n’était pas financé. Verra-t-il le jour et sous quelle forme ?

Cette remise en cause, c’est une conséquence de la politique d’austérité que devra mener le gouvernement s’il veut respecter ses engagements.

À La Réunion, certains s’amusent à croire que Didier Robert fera construire une route en mer au coût inconnu et à la faisabilité plus que douteuse. Il y a même une campagne de pub financée par des fonds publics pour appuyer cette thèse irréaliste.

La décision du gouvernement ne peut que faire réfléchir toute l’opinion. S’il est obligé de retarder un projet qui créera au bas mot 40.000 emplois pérennes, ce n’est pas pour jeter des milliards d’euros à la mer pour Didier Robert.
A la Une de l’actuRoute du littoralDidier Robert

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