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La fabrique de l’ignorance : arme du néocolonialisme français à La Réunion
26 octobre 2024, par
Le néocolonialisme français a aussi pour but de faire des Réunionnais des outils de la politique étrangère française alignée sur celle des États-Unis. Il s’agit pour l’Occident d’espérer maintenir son hégémonie face au retour sur le devant de la scène de grands pays jadis colonisés par les Européens, les Etats-Uniens ou les Japonais. Il est donc essentiel de mettre d’importants moyens sur La Réunion qui sera le dernier bastion de la stratégie anti-BRICS de l’Occident dans les océans Indien et Pacifique. Cela passe par la fabrique de l’ignorance : les Réunionnais ne doivent pas savoir que le monde a changé et que les BRICS peuvent être des partenaires du développement de notre pays.
Du 22 au 24 octobre, les principales puissances économiques de l’avenir étaient réunies à Kazan en Russie. C’était le 16e Sommet des BRICS qui accueillait de nouveaux membres. Beaucoup de ces pays ont de nombreux points communs avec La Réunion, notamment la colonisation par un pays occidental et la tentative de l’Occident d’y maintenir sa domination via une politique néocoloniale s’appuyant sur des autochtones qui acceptaient d’être payés pour « faire le sale boulot ».
Les BRICS sont désormais le moteur de l’économie mondiale, le monde a changé. A cela s’ajoute des changements politiques de taille. La Chine et l’Inde actent un rapprochement pour mettre fin à un vieux conflit frontalier. A part « Témoignages », personne ne parle de cet événement comme il se doit. Concernant les informations du monde, les Réunionnais sont soumis à longueur de journée à un bombardement d’informations de l’actualité française et ignorent tout de ce qu’il se passe tout près de chez eux, ainsi que de ce monde qui a changé. C’est un des aspects du néocolonialisme français à La Réunion.
La manifestation la plus connue du néocolonialisme français est d’exclure les Réunionnais de la propriété des principaux outils créateurs de richesse dans notre île. Ainsi, les transferts publics versés sous forme de salaires, d’aides aux entreprises et de prestations sociales sont dépensées dans des succursales de sociétés principalement françaises. Ceci permet à Paris d’aider indirectement ses entreprises : le néocolonialisme transforme des aides publiques venues de France en profits privés qui sont rapatriés en grande partie vers la France.
Ce néocolonialisme a aussi pour but de faire des Réunionnais des outils de la politique étrangère française alignée sur celle des États-Unis. Il s’agit pour l’Occident d’espérer maintenir son hégémonie face au retour sur le devant de la scène de grands pays jadis colonisés par les Européens, les États-uniens ou les Japonais.
Face à ce rééquilibrage du monde qui ferme la parenthèse de 500 ans de colonisation, « l’Occident ne veut pas tomber sans combattre », a rappelé le Professeur Habiyaremye tirant les enseignements du succès du Sommet des BRICS en Russie. Pour cela l’Occident multiplie les conflits. Le coup d’État en Ukraine en 2014 pour en faire un vassal de l’OTAN a réveillé la guerre en Europe, 30 ans après la destruction de la Yougoslavie qui rendit bien service à des États membres de l’Union européenne. Le dernier en date de ces conflits lancés par l’Occident est le bombardement de Gaza puis du Liban par Israël, avec des agressions perpétrées par le régime de Tel-Aviv en Syrie, au Yemen et en Iran. Le but de l’Occident est de déstabiliser le Moyen-Orient qui commence à adhérer aux BRICS. Après les Émirats arabes Unis devenus membres de cette organisation, l’Arabie Saoudite a participé aux travaux du Sommet de Kazan et le président de la Turquie, pays pourtant membre de l’OTAN, y a assisté.
Dans l’océan Indien et le Pacifique, cette stratégie s’appuie sur un réseau de bases militaires dont La Réunion fait partie : c’est l’axe indo-pacifique. Son but est de contrer le retour de la Chine comme première puissance économique mondiale. Cette stratégie connaît là aussi un sérieux revers avec le rapprochement entre la Chine et l’Inde. Cet axe indo-pacifique s’inscrit dans l’idée de « l’Occident ne veut pas tomber sans combattre ». La Réunion est le seul territoire de cette grande partie du monde où la souveraineté d’un pays occidentaux n’est pas contestée : la Kanaky Nouvelle-Calédonie va redevenir indépendante à plus ou moins brève échéance, tout comme la Polynésie ; l’administration française de Mayotte et celle des îles malgaches du Canal du Mozambique sont illégales et font l’objet de nombreuses contestations.
Il est donc essentiel de mettre d’importants moyens sur La Réunion qui sera le dernier bastion de la stratégie anti-BRICS de l’Occident dans les océans Indien et Pacifique.
Le néocolonialisme français agit alors sur le plan intellectuel. Il faut persuader les Réunionnais qu’ils sont naturellement des Occidentaux, que les chefs de l’Occident sont les gentils alors que les Chinois et les Russes sont les méchants.
Cette vision simpliste et inexacte transpire dans le traitement de l’actualité du monde à La Réunion. Ce n’est pas étonnant, elle découle en grande partie de dépêches de médias de l’État français ou fortement liés aux intérêts économiques de ce pays. Les milliardaires propriétaires des principaux médias en France défendent leurs intérêts qui coïncident avec ceux de l’Occident car pour eux, les pays des BRICS sont des concurrents.
Tout ceci fait de la fabrique de l’ignorance une des armes du néocolonialisme français. Le monde a changé, l’hégémonie de l’Occident se termine mais les Réunionnais ne doivent pas être informés. Ils doivent être maintenus dans un monde imaginaire où dominent des valeurs d’un passé qui est révolu. Ceci contribue au maintien de notre pays dans le sous-développement, car il empêche les Réunionnais de voir que les pays des BRICS peuvent être des partenaires bien plus réactifs et solidaires que Paris et Bruxelles pour accompagner le développement de La Réunion dans tous les domaines : reconstruction du train, autonomie énergétique, transformation d’une économie de dépendance en une économie autosuffisante visant le plein emploi…
M.M.
L’eau n’est pas une ressource illimitée, elle doit être justement partagée
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