L’année 2008 s’est terminée. Une nouvelle année débute. En août 2007, personne n’aurait imaginé que les soubresauts du marché des crédits immobiliers américains seraient le prélude à l’une des plus grandes crises financières de l’Histoire. Plus d’un an après, celle-ci n’est toujours pas terminée.
Les marchés financiers connaissent des moments de panique. Des banques font faillite. Les banques centrales doivent régulièrement intervenir pour tenter de rétablir la confiance. Et les conséquences de la crise continuent à se faire sentir partout dans le Monde. Les banques ont peur de prêter et accroissent le coût du crédit. Les taux d’intérêts continuent de progresser avec des conséquences sur les investissements et l’emploi.

L’OIT prévoit 20 millions de chômeurs supplémentaires

Le directeur général de l’OIT, Juan Somavia, a indiqué que les estimations préliminaires de son organisation montraient que le nombre de chômeurs pourrait passer de 190 millions de personnes en 2007 à 210 millions à la fin de 2009.
Sur la base des estimations révisées de la croissance mondiale par le Fonds monétaire international (FMI) et de rapports suggérant une hausse des pertes d’emplois dans la plupart des données disponibles, le directeur général de l’OIT a déclaré : « le nombre de travailleurs pauvres vivant avec moins d’un dollar US par jour pourrait augmenter de 40 millions et ceux avec deux dollars US par jour de plus de 100 millions ».
Selon lui, la crise actuelle va toucher surtout les secteurs de la construction, de l’automobile, du tourisme, des finances, des services et de l’immobilier.
Ce modèle économique reposant sur l’excès du crédit a montré sa vulnérabilité. C’est ce même modèle qui met également en péril la pérennité écologique de la planète. Ce modèle où l’Homme n’a toujours pas trouvé la solution pour faire partager à tous les fruits du progrès.
Rappelons que près de 6 millions d’enfants dans le monde meurent chaque année de maladies liées à la faim et à la malnutrition et 923 millions de personnes sont actuellement sous-alimentées selon l’agence des Nations Unies pour l’alimentation (FAO). Quelques cent millions de personnes viennent grossir chaque année les rangs des sous alimentés. En 2009, notre monde devrait dépasser le triste cap du milliard d’hommes, de femmes et d’enfants touchés par la malnutrition.
Et à La Réunion ?
Pour notre île également, les perspectives ne sont guère réjouissantes. Le dernier bulletin trimestriel de l’IEDOM fait état d’une progression du taux de chômage à La Réunion. Les prévisions pour l’année 2009 sont pessimistes. L’évolution des différents indicateurs fait apparaître une dégradation de la situation.
Le nombre de travailleurs privés d’emploi a progressé de 13,5% sur une année avec 7.169 demandeurs d’emploi de plus. Les perspectives ne sont guère réjouissantes car les offres d’emploi déposé à l’ANPE sont en recul de 8,2% en 1 an. Et ces offres sont plus précaires. Le nombre d’emploi durables (contrats dont la durée est supérieure à 6 mois) proposés par l’ANPE ont chuté de 20% tandis que les offres d’emplois occasionnels (contrats inférieur à un mois) ont augmenté de 15,9 %. L’enquête fait également ressortir une progression du nombre de bénéficiaire du RMI (Revenu Minimum d’Insertion) avec près de 74.000 allocataires.

28% de chômage chez les bacheliers

Le taux de chômage des moins de 25 ans atteint les 49% ! Ce taux est à peu près stable depuis 3 ans. Cette étude fait aussi ressortir que chez les jeunes de moins de 30 ans, le baccalauréat ne suffit plus à éviter le chômage. En effet, même si le niveau de diplôme contribue à réduire les risques puisque 57 % des jeunes de moins de 30 ans non diplômés sont au chômage, le taux chômage chez les bacheliers atteint les 28 %.

Faible taux d’emploi à La Réunion

Autre élément important que l’on peut tirer de cette enquête est le faible taux d’emploi sur notre île. Le taux d’emploi mesure la proportion de personnes en emploi dans le population en age de travailler (15 à 64 ans). Ce taux est de 45,1 % en 2008 contre 65% en France.

Risham Badroudine