Solidarité avec les victimes de la scandaleuse agression de samedi

Le nœud du problème : être capable de respecter une opinion différente

18 septembre 2012, par Manuel Marchal

Le chômage est une injustice très grave. Le sous-effectif des TOS dans les écoles n’arrange rien. Mais en posant ces questions de la sorte, le député-maire de Saint-Leu est à l’origine d’un très grave dérapage qui soulève un problème de fond dans notre société, celui du respect de la liberté d’opinion. Didier Robert continue de s’illustrer dans ce domaine en boycottant ’Témoignages’, tout simplement parce que ’Témoignages’ n’a pas la même opinion que lui.

Un mois après la rentrée scolaire, l’État n’a rien réglé alors que la dernière Commission transparence devait apporter aux maires une réponse à la diminution du nombre de contrats aidés dans les communes. Saint-Leu fait partie de ces collectivités concernées par la pénurie. Et comme tous les Réunionnais, les Saint-Leusiens sont lourdement frappés par le chômage. Aussi quand lundi des parents manifestent pour dénoncer la dégradation du service public, le maire promet d’écrire au préfet pour lui demander 50 emplois, et d’aller manifester devant la préfecture s’il n’obtient pas satisfaction.
Vendredi, il se présente donc à la préfecture et manifeste. Il est ensuite expulsé de la représentation de l’État. L’élu est venu poser un problème réel, à sa façon. Mais il y eut ensuite le dérapage qui amena sur une autre question essentielle à notre pays : le déficit de dialogue et le manque de respect de la démocratie.

Deficit de dialogue et de démocratie

Parce qu’ils n’étaient pas d’accord avec un article, des proches du député-maire de Saint-Leu ont agressé des journalistes pourtant invités à une conférence de presse de l’élu. Sans que ce dernier ne les arrête, ils se sont rués sur notre confrère du "Quotidien", Edouard Marchal, intervenu pour protéger sa consœur de "Clicanoo", Maïmouna Camara.
L’emploi de la violence physique est condamnable, il démontre l’incapacité à dialoguer et à admettre qu’il puisse exister une opinion différente de la sienne.
Car c’est bien là que se situe un des nœuds de la crise que traverse notre pays. Il n’est donc guère étonnant que la liberté de la presse soit un acquis si fragile et constamment remis en cause. Cet ostracisme, "Témoignages" l’a toujours combattu. Il a donc affirmé sa totale solidarité avec les victimes de très graves agressions de samedi.

Didier Robert contre la liberté de la presse

En tant que journal d’opinion, "Témoignages" connaît toute la valeur de ce combat. Et pas besoin de remonter très loin dans le temps, cette bataille a lieu en ce moment même.
Notre journal a son opinion clairement affichée sur l’actualité.
On peut ne pas être d’accord avec une opinion, c’est le jeu de la démocratie. Certains n’arrivent pas à accepter cette règle. C’est le cas des agresseurs des journalistes samedi qui ont utilisé la violence physique. Mais c’est aussi celui de tous ceux qui tentent d’utiliser un pouvoir délégué par le peuple pour mettre en difficulté un journal qui a une opinion différente de la leur.
Didier Robert est l’exemple typique de cette catégorie d’adversaire de la liberté de la presse. Son communiqué de soutien aux journalistes ne manque donc pas d’humour quand ses mots sont mis à l’épreuve de la réalité.
"Témoignages" n’est pas invité aux conférences de presse de Didier Robert. De plus, la Région Réunion refuse systématiquement de publier des annonces légales dans "Témoignages". Autrement dit, à la différence des deux autres quotidiens, la Région Réunion a décidé de priver "Témoignages" de recettes publicitaires financées par l’argent public dont elle dispose.
Voilà qui démontre bien que le combat pour le respect de la liberté de la presse est loin d’être terminé.

Manuel Marchal

Après avoir manifesté pour avoir des contrats aidés vendredi

Les jeunes satisfaits de leur entretien avec la mairie de Saint-Denis

Suite à la manifestation d’une quinzaine de jeunes vendredi 14 septembre devant la mairie annexe du Moufia à Saint-Denis, une délégation de quatre d’entre eux a été reçue ce lundi 17 septembre 2012 par Joël Périgaud, directeur de cabinet de Gilbert Annette, maire de la commune. Il leur a été proposé de monter un projet pour le développement et la promotion de leur quartier et de le présenter le 22 octobre. Si le projet est validé, une embauche pourrait être proposée en novembre. Les jeunes sont ressortis satisfaits de cet entretien.
Pour rappel, ce vendredi 14 septembre, une quinzaine de jeunes sans emploi s’était rassemblée devant la mairie annexe du Moufia à Saint-Denis pour réclamer l’attribution de contrats aidés.

(Source Imaz Press Réunion)

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