Conclusion du 8ème Congrès

Le nouveau secrétariat du Parti communiste réunionnais

8 juillet 2013

Après les votes des résolutions, l’élection de la nouvelle direction s’est déroulée en application des statuts adoptés la veille : un vote à bulletin secret. Sur 354 délégués votant hier, 295 se sont prononcés pour la liste de la nouvelle direction, 59 ont fait un autre choix. Après l’élection des nouvelles instances de direction du Parti communiste réunionnais, les deux secrétaires puis les quatre secrétaires généraux du PCR ont pris la parole.

Sylvie Mouniata : « nous sommes des camarades »


• Élue dans la nouvelle équipe dirigeante, Sylvie Mouniata a expliqué s’être « remise en question », car « je mesure l’ampleur de la tâche. Je me pose la question, est-ce que je serais digne ? ». Cette dernière a indiqué avoir appris « les valeurs humaines dans ma famille, que j’ai tenté de transmettre à mes enfants. Je dis souvent que je parle trop avec le cœur, mais sans le cœur, on ne peut rien. Il faut se battre parce que la cause est juste. Il faut aller jusqu’au bout ». Pour la militante, le « PCR est le seul parti qui va continuer à lutter auprès des plus pauvres, des jeunes et de notre demain. Il faudra demain être solidaire et fraternel, il n’y a pas une personne plus qu’une autre, nous sommes des camarades ».

Firose Gador : « tout commence aujourd’hui, demain i komans zordi ! »


• Assumer cette mission est « une marque de reconnaissance, de confiance ». Une confiance envers « cette nouvelle génération de responsables et de militants », mais « surtout de militant parce qu’on est tous des militants. L’important, c’est de faire remonter tout ce qui se passe dans les cellules et dans les sections. La tâche est difficile, on ne pourra pas faire comme les camarades avant nous, on ne pourra pas faire mieux ». « La tâche sera difficile mais ensemble, zot i koné avèk kèl leader et ferveur je mène chaque jour pour faire avancer notre pays, notre parti. Cette mission, je m’engage avec vous, et avec la population avec laquelle on va travailler ». « Tant que le peuple aura besoin d’être en lutte alors le PCR sera à ses côtés ». Pour elle, « tout commence aujourd’hui, demain i komans zordi ! ».

Yvan Dejean : « le travail continue »


• Le nouveau secrétaire général a remercié les délégués pour « la confiance » qu’il lui a été fait. « Je trouve que ce congrès a suscité un espoir », car « nous n’avons pas dit, on arrive, on sait faire. Nous nous sommes appuyés sur notre histoire. Chacun a une histoire personnelle avec ce parti, mais aussi une histoire, collective avec ce parti, c’est ce qui est à souligner dans ce congrès ». Yvan Dejean a expliqué « ce congrès, s’il est réussi, c’est parce que l’on a su déjouer tous les pièges. Beaucoup de nos adversaires ont essayé de nous opposer les uns aux autres. Les jeunes contre les vieux, ce congrès est la détermination de la victoire de l’union de toutes les générations au sein du PCR ». Il a conclu : « Le travail continue, il y a des sections à accompagner et à créer, d’autres à consolider. On va se dévouer corps et âme à cette tâche. Je remercie Élie Haorau et Paul Vergès pour leur confiance. Plus que jamais, on a besoin d’eux ».

Fabrice Hoarau : « continuer un combat »


• Après avoir salué la réussite du Congrès, puis remercié un camarade de la diaspora, le nouveau secrétaire général a souligné que « nous sommes là pour continuer un combat, nous avons besoin de l’éclairage des camarades, et de solidarité que nous avons eu pendant deux jours et demi ».

Il prévoit que dans ses responsabilités, il compte recréer un certain nombre de relations avec les partis frères, pour que « dans l’échange et la solidarité », puisse se « bâtir la planète de demain », dans « la lutte contre le capitalisme, le changement climatique en tenant compte de la démographie galopante ».

Concernant la diaspora, Fabrice Hoarau appelle à être « solidaire de tous les Réunionnais partout dans le monde ».

Enfin, le nouveau dirigeant insiste sur l’importance de la formation des militants et des cadres, pour que « l’ensemble des militants connaisse l’histoire du PCR ». Et de conclure en indiquant que « les batailles sont à venir ».

Ary Yée Chong Tchi Kan : « merci d’avoir fait connaître votre position »


• Le nouveau secrétaire général a centré son intervention sur les 59 personnes qui n’ont pas voté pour la liste présentée. « C’est très inquiétant ».

Est-ce lié à la présence de Ary Yée Chong Tchi Kan ? Les 59 n’ont-ils pas eu les informations nécessaires ?

Il demande à « faire en sorte de rencontrer les 59 pour avoir un parti uni au service de La Réunion unie ».

Ary Yée Chong Tchi Kan rend « hommage à ces 59 en leur disant : "merci d’avoir fait connaître votre position" ».

Et de conclure en déclarant : « le travail continue, il faut croire à l’union des générations pour unir le peuple réunionnais ».

Discours de clôture

Maurice Gironcel : « indispensable de s’unir sur l’essentiel »


• C’est Maurice Gironcel qui a prononcé le discours de clôture du Congrès. Sur 59 votes pour un autre choix que la direction proposée, 41 avait porté sur Élie Hoarau, « un vote d’émotion, pas un vote de défiance ». Le nouveau secrétaire général a souligné que « les nombreuses interventions montrent que notre parti a de la ressource ».

Le nouveau secrétaire général a rappelé qu’à Sainte-Suzanne, « nous nous regardons dans les yeux en disant que nous respectons la parole donnée et nos engagements. C’est de notre 8e Congrès que va partir l’avenir de La Réunion ». « Pour être dignes de nos anciens, nous devons être modestes et dire : le plus dur est devant nous ».

Des défis immenses sont à relever, il faut en finir avec l’apartheid social à La Réunion. C’est-à-dire « lutter en menant le combat contre les inégalités criantes. Les revenus et les salaires, il faudra bien les mettre sur la table », a-t-il dit en substance.

Le discours de clôture rend ensuite hommage aux ancêtres, à l’occasion du 350e anniversaire de la naissance du peuple réunionnais. « Hommage aussi à ceux qui ont laissé leur vie, nos 7 martyrs. Nous devons saluer la mémoire de nos frères et sœurs de combat ».

Le nouveau secrétaire général a ensuite décliné le projet du PCR, « le seul parti à porter un projet réunionnais, fait par des Réunionnais, pour des Réunionnais ».

Pour l’emploi, il rappelle les deux grands services dans l’environnement et l’aide à la personne, tout en ajoutant qu’il faut aller vers l’emploi aux Réunionnais, la préférence régionale.

Le projet, c’est aussi la définition de la coopération régionale, et des moyens pour la gouvernance. Cela dans un contexte de « grands courants planétaires : croissance démographique, changement climatique, mondialisation de l’économie, progrès scientifiques, techniques et technologiques ».

Maurice Gironcel rappelle aussi que « le système actuel a montré ses limites, il est indispensable de s’unir sur l’essentiel pour créer ensemble une nouvelle société ».

« Quand le peuple s’empare d’une cause juste, personne ne peut l’empêcher de gagner. Nous devons obtenir l’égalité collective ». Maurice Gironcel est ensuite revenu sur les démissions de Paul Vergès et d’Élie Hoarau « pour exiger le respect des Réunionnais » afin d’obtenir l’égalité sociale : « nou lé pa plis, nou lé pa moin, respèkt a nou ».

Il a signalé le « besoin d’un parti fort comme l’a rappelé Yvan Dejean », et d’alimenter « notre réflexion idéologique, développer nos moyens de propagande ». « Il n’est pas normal que des congressistes ne soient pas abonnés à "Témoignages" », a-t-il dit.

Et de conclure : « à nous de prendre la responsabilité pour l’avenir de La Réunion. Le combat continue, vive le PCR, vive La Réunion ».

Les congressistes ont ensuite entonné "l’Internationale", avant que le maloya conclue les travaux.

A la Une de l’actuParti communiste réunionnais PCR8e Congrès du PCR

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus