Le PCR et la visite du Premier ministre

Le Parti communiste réunionnais appelle l’État à accompagner l’accélération des projets

8 juillet 2009, par Manuel Marchal

Dans la perspective du développement durable du pays, un large rassemblement comprenant le PCR a proposé des projets. L’aggravation de la crise appelle à l’accélération de la réalisation de ces projets. Le PCR appelle l’État à accompagner ces propositions réunionnaises. Il a rappelé que le plan de relance réunionnais est mis en place depuis deux ans.

Fabrice Hoarau, Emilie Assati, Maurice Gironcel, Julie Pontalba et Risham Badroudine ont exprimé le point de vue du Parti communiste sur les enjeux de la visite de François Fillon demain et après-demain dans notre île.
Maurice Gironcel rappelle que cette visite a lieu dans un contexte social difficile : le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 18,6% en un an pour atteindre 115.000, 52% de la population en dessous du seuil de pauvreté, la pénurie de logement sociaux. Le PCR constate qu’au cours des six premiers mois, 300 logements sociaux ont été construits, alors qu’il en faudrait 6.000 par an pour voir le bout du tunnel. « Nous avons des propositions, et en tant que parti réunionnais nous disons surtout : qu’elles soient entendues », précise Maurice Gironcel. Il rappelle que ces propositions ont été acceptées par Nicolas Sarkozy quand il était candidat à l’élection présidentielle. Elles donnent des moyens pour que La Réunion gagne le pari du développement durable, un point sur lequel le dernier Congrès du PCR a insisté. « Nous attendons que l’État accompagne ces projets », précise le PCR.
Fabrice Hoarau rappelle quelques réalisations prévues, en constatant que La Réunion a mis déjà sur les rails « un plan de relance avant la lettre ».
C’est le protocole de Matignon signé le 19 janvier 2007, et contresigné par Nicolas Sakozy le mois suivant à La Réunion. Il prévoit le financement du tram-train et de la Route du littoral, soit plus de 2,6 milliards d’euros d’investissements. Ce sont des milliers d’emplois assurés pour plusieurs années.
Dans l’immédiat, d’autres chantiers sont prévus : 70 millions d’euros pour la MCUR, 80 millions d’euros pour le nouveau pont de la rivière Saint-Etienne, plus de 40 millions d’euros pour la contournante de Saint-Joseph. Mis bout à bout, tout cela représente deux fois plus d’investissements que la Route des Tamarins. Fabrice Hoarau insiste sur un enjeu de la visite de François Fillon : « la confirmation de ces projets et leur mise en œuvre rapide ». « Tous ces projets participent au développement durable et solidaire de La Réunion, ils façonnent l’aménagement durable du territoire », poursuit-il en substance. « Il est possible que certains tentent de freiner la relance, l’opinion jugera le moment venu », conclut-il.
Concernant le plan de relance initié par Paris, Maurice Gironcel indique que les collectivités ont déposé pour 675 millions d’euros de projet sur les bureaux des services de l’État. L’État a décidé de retenir des projets pour un montant de 45 millions d’euros, financés à hauteur de 15% et non pas 75% comme cela pouvait être attendu. D’où des difficultés pour les communes à monter des projets dans un contexte très difficile.
Ces chantiers d’infrastructure s’inscrivent dans un projet global proposé par le PCR. Il repose sur le développement de la production locale, l’autonomie énergétique, l’amélioration du dialogue social et la création rapide de milliers d’emplois grâce à la création de deux services d’intérêt public dans les services à la personne et l’environnement. Dans tous les domaines, un partenariat institutionnel entre les collectivités et l’État accélèrera la mise en œuvre de ces projets qui peuvent permettre à La Réunion de sortir par le haut de la crise structurelle.

Manuel Marchal

Maurice Gironcel. (photo MM)
Fabrice Hoarau. (photo MM)

Émilie Assati

Des milliers d’emplois avec l’autonomie énergétique

Émilie Assati. (photo MM)

Emilie Assati revient sur un constat : l’intégration de La Réunion à la France puis à l’Europe fait que 60% de nos importations viennent d’un continent lointain. L’application des Accords de partenariat économique (APE) se traduit par « aborder les échanges d’une manière nouvelle ». « Le PCR fait le pari d’un développement davantage basé sur nos propres forces », poursuit-elle, en s’appuyant sur deux axes : autosuffisance alimentaire et autonomie énergétique.
Dans le contexte des APE et plus largement de la mondialisation, l’autosuffisance alimentaire implique une réflexion sur le moyen de faire baisser le coût de production. Quant à l’autonomie énergétique, elle est évoquée publiquement depuis 1975 par le PCR dans le "Plan de survie". Si aujourd’hui, 37% de l’électricité produite vient des énergies renouvelables. « D’autres ressources sont à explorer » notamment dans la mer. L’autonomie énergétique, c’est une économie annuelle de 500 millions d’euros, et des milliers d’emplois à la clé, précise Emilie Assati.


Risham Badroudine

Deux grands services d’intérêt public

Risham Badroudine. (photo MM)

La Réunion est confrontée à une urgence sociale. Elle est la région de l’Union européenne la plus touchée par le chômage, d’où cette proposition du PCR : « appliquer en même temps le RSA et le RSTA ».
Autre proposition, la création de deux grands services d’intérêt public pour répondre aux demandes dans trois aspects : social, économique et environnemental.
Ces deux services, ce sont les métiers de l’environnement et de l’aide à la personne. Ils sont capables de créer des dizaines de milliers d’emplois. Au passage, Risham Badroudine rappelle que pour le traitement des déchets, le PCR soutiendra la solution qui créera le plus d’emplois.
Dernière condition sociale du développement citée par Risham Badroudine : la croissance du secteur de l’économie de la connaissance, de celui des TIC et plus largement de valoriser tout ce qui fait La Réunion.


Julie Pontalba

Ne pas aggraver la situation sociale

Julie Pontalba. (photo MM)

Il est important « que les acteurs de l’économie n’aggravent pas la situation », dit Julie Pontalba. Et de citer les difficultés rencontrées par les assistants d’éducation, par les travailleurs du Crédit agricole et par les entreprises touchées par la crise.
« Les assistants d’éducation sont des jeunes diplômés réunionnais menacés de licenciement par l’État. Il appartient au Premier ministre d’intervenir à ce sujet », souligne-t-elle.
Au Crédit agricole, la direction a décidé de poursuivre des grévistes. 19 seraient menacés de licenciement ce qui amène à s’interroger sur les conditions du dialogue social. Dans l’immédiat, le PCR demande à la direction d’être « raisonnable ».
Enfin, pour aider des sociétés à passer un cap difficile, le PCR demande un moratoire sur les dettes fiscales et sociales des entreprises.

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