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Michel Robert
16 septembre 2013
Militant communiste, depuis 1967, Michel Robert est une figure emblématique du Parti Communiste Réunionnais à Bras-Panon. Cultivateur de vanille, Michel Robert a connu les grandes années de lutte du PCR pour le Maloya, les planteurs, les travailleurs et les élections. Il revient sur son histoire au sein du parti.
Né en 1947, j’ai quitté Bras-Panon à l’âge de 7/8 ans, pour aller à Saint-Denis. J’ai alors commencé à militer en 1967, dans les années phares du parti. À l’époque sur Saint-Denis, ma première réunion s’est déroulée au boulevard La Source, chez Clotagatilde Théophane, où j’ai rencontré Laurence Vergès qui mettait en place la cellule du parti, avec Isnèle Amelin et Simon Amourdom.
Pour les droits des Réunionnais
J’ai milité dans une période où la situation était difficile, mais tous les camarades de la direction du parti avaient pris à bras le corps le problème des travailleurs, car ils étaient vraiment sans défense. Lors des évènements de mai 1968, j’ai entendu pour la première fois Élie Hoarau, parler d’autonomie. À ce moment, on militait pour reconnaître les droits syndicaux sur le chantier. À cette époque, on n’avait pas le droit d’être syndiqué. Pendant plus de 22 jours, nous avons fait grève, ce qui aboutit au renforcement de la CGTR. On a alors mis en place les bureaux à la Cour Basil, à la place du parking du petit marché à Saint-Denis.
On avait une petite case en bois, avec Bruny Payet. Après 1968, on a continué à mener la lutte pour les planteurs, mais aussi les femmes. Il y avait une grande solidarité au niveau des militants et même après plusieurs luttes menées, je me rappelle que la direction et les militants étaient solidaires les uns avec les autres. Je me rappelle que le parti avait dénoncé le Bumidom. À l’époque, il n’y avait pas de religieux qui tenaient compte de ce drame humain et tous disaient que le parti mentait. Je me rappelle quand je faisais de la vente militante tous les samedis pour Témoignages. Je me suis fait agressé par des gens qui disaient que “Témoignages” mentait parce qu’il titrait sur le Bumidom et la dureté de la vie des jeunes en France. Les gens disaient qu’on mentait et maintenant on voit que c’est nous qui avions raison.
Michel Debré est artisan de ce drame, mais il avait ses ouvriers comme les élus locaux, les administrateurs et les journalistes dans les médias radio/télévision et presse écrite. À ce moment, le PCR n’avait pas le droit de passer à la télévision ou à la radio. Même certains grands sorciers de l’époque de Saint Denis, étaient favorables à la droite d’Augustin Legros et Michel Debré. Ils ont soutenu ce drame humain.
La responsabilité des socialistes
Je suis revenu à Bras-Panon en 1978, c’est que là que j’ai connu les nervis. À Saint-Denis, c’était trop grand pour que je puisse réellement savoir ce que c’était les nervis. Je me souviens quand on faisait le 20 décembre, on se rassemblait et cotisait pour fêter la Fèt Kaf et les nervis venaient tout désordre. Le maire disait alors les communistes faisaient leur Fèt kaf et ce sont des Kaf qui mettent le désordre. À cette époque, les gens avaient peur de participer aux réunions, c’est pourquoi on les faisait en misouk, avec Ramaye, Mussard ou encore Picard. Bras-Panon était vraiment un territoire difficile pour militer au quotidien et pour les élections.
Dans les années 1980, le parti avait bien progressé, parce qu’en 1981 lors des élections législatives, les socialistes avaient fait voter Michel Debré, ce qui nous a fait perdre entre 115 et 120 voix. Je me souviens que Jean-Claude Fruteau n’avait pas donné de consignes de vote, ni pour Bruny Payet, c’est pourquoi Michel Debré avait gagné. Le 10 mai 1981, les socialistes n’avaient pas d’assesseur pour tenir les bureaux. Ils avaient alors envoyé deux personnes venues de l’extérieur. Elles avaient peur parce que la droite annonçait Giscard quand c’était un bulletin de Mitterand. Les socialistes avaient tellement peur qu’ils ne disaient rien, il a fallu que les communistes protestent et dénoncent la fraude.
Le 10 mai 1981, il n’y avait pas de socialiste, mais le 11 mai 1981, médecins, professeurs, notaires et tout le monde étaient devenus socialistes. Les gens sont socialistes quand c’est la bonne occasion, sinon ils ne sont pas socialistes.
Bras-Panon, bastion du PCR
Après 1981 à Bras-Panon, on n’avait pas de bon candidat, c’est pour ça qu’on n’a pas pu reprendre la commune, depuis Roger Vidot. Je remarque que la direction du parti ne s’est pas trop intéressée par Bras-Panon. Après Paul Moreau, c’est dommage que Jean-Marie Foudrain a pris la commune alors que cela aurait dû être nous car Bras-Panon était un bastion du PCR. Mais aujourd’hui, il n’y a plus rien. Si La Réunion veut s’en sortir, il faut que toutes les forces de gauche se rassemblent, en un bloc, pour faire quelque chose.
Dans les années 1990, le PCR était fort, notamment après la mobilisation à Gillot en 1988, lors de la venue de François Mitterand. Cette mobilisation organisée par le parti pour l’égalité sociale. Les socialistes de l’époque à La Réunion étaient contre l’égalité sociale, c’est pour ça que Jacques Chirac a achevé l’égalité sociale. Aujourd’hui, François Hollande refait les mêmes erreurs que François Mitterand en 1981, quand il a privatisé beaucoup d’entreprises. Là, on voit que François Hollande fait pareil, dommage que la gauche ne s’unisse pas. Il faut aussi qu’à l’Assemblée nationale, il n’y a plus de travailleurs, ni d’ouvriers, pour parler d’une même voix.
Aujourd’hui, je pense qu’il faut trouver un jeune de trente ans environ, qui se lance dans la population et émerge à Bras-Panon. Nous, les anciens, on l’accompagnera, l’aidera et le soutiendra. Je me souviens qu’à l’époque quand on était militant, le parti nous apprenait à prendre la parole en public, à tenir un micro, on était formé. Mais aujourd’hui, on ne fait plus ça, c’est pour cela que c’est difficile de trouver quelqu’un qui veuille s’investir et émerger.
Ginette Sinapin « Je ne conçois par l’avenir du pays sans le PCR et sans les anciens » • Née en 1956 à Rivière du Mât les Hauts, je suis au PCR depuis toujours. À l’âge de 15/16 ans, j’ai milité avec le FAJR pour ensuite intégré le parti. Mes grands-parents ont participé à la création du PCR, mes parents étaient des sympathisants et j’ai officiellement pris ma carte au parti au début des années 1970. Le PCR représente le parti de La Réunion, elle-même, car les luttes menées pour les planteurs, la culture, l’identité… tout a été fait par le PCR, tout comme les syndicats, qui ont été créés par le parti. Le PCR est une page de l’Histoire de La Réunion, d’ailleurs des pages entières de notre Histoire ont été faites par le parti. Être communiste réunionnais, c’est partager des valeurs de solidarité, de fraternité, de respect et de défense des intérêts des Réunionnais. Le parti m’a transmis ses valeurs tout comme mes parents. Mais le parti m’a surtout marqué pour ses luttes pour les planteurs et la défense de l’agriculture réunionnaise. Le parti aidait et soutenait les planteurs, il y avait une vraie solidarité, un désintérêt qui m’a profondément marqué. Tout comme lorsque les membres du parti donnaient du lait et de la nourriture aux familles qui faisaient la grève. Ces valeurs ont fait du PCR un grand parti et le parti restera toujours un grand parti. Je ne conçois pas l’avenir du pays sans le PCR et sans les anciens aussi. Quand le PCR a été fondé, alors que la misère et les inégalités étaient insoutenables et que nous étions en pays colonisé, le CRADS a pris naissance pour améliorer la situation et mettre en place la départementalisation et l’égalité. Le but était alors de faire avancer les Réunionnais. C’est à partir de là, après des décennies d’attente qu’on a eu l’égalité sociale, mais aujourd’hui il s’agit de justice sociale. Le CRADS était un moment de rassemblement, toujours prôné par les communistes réunionnais, pour développer La Réunion, aujourd’hui encore, plus que jamais, il faut le rassemblement et l’unité pour abolir cet apartheid social. Le respect et l’égalité doivent être donnés aux Réunionnais. |
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