Echec du conclave sur les retraites

Le Parti socialiste a déposé sa motion de censure contre

27 juin

Le Parti socialiste reproche au Premier ministre, François Bayrou d’avoir refusé de déposer un projet de loi sur les retraites permettant au Parlement de « débattre de tout », y compris du retour à un âge de départ fixé à 62 ans.

Le groupe PS à l’Assemblée a déposé le 26 juin sa motion de censure contre François Bayrou, reprochant au premier ministre d’avoir refusé de déposer un projet de loi sur les retraites permettant au Parlement de « débattre de tout », y compris du retour à un âge de départ fixé à 62 ans.

La motion, signée par les 66 députés du groupe, devrait être voter par les autres groupes du Nouveau Front populaire. Mais selon certains observateurs, il n’a guère de chance d’être adoptée, car le RN a renvoyé une éventuelle censure « au moment du budget » à l’automne.

Le président du groupe PS, Boris Vallaud, avait annoncé le dépôt de cette motion le 24 juin, lors des Questions au gouvernement, en réponse aux propos du premier ministre.

La motion accuse tout simplement François Bayrou d’une « une trahison majeure de la parole initialement donnée », estimant qu’il s’était engagé à donner « le dernier mot » au Parlement et à lui permettre de « débattre de tout, et en particulier de la mesure d’âge, c’est-à-dire la retraite à 62 ans », à l’issue du « conclave » des partenaires sociaux installé en février pour réfléchir de nouveau à la question.

Il s’appuie sur un courrier de François Bayrou aux parlementaires socialistes en janvier 2025, lorsqu’il cherchait un accord politique pour faire passer les budgets de l’État et de la Sécurité sociale. Le Premier ministre plaidait pour une discussion entre partenaires sociaux « sans totem ni tabou, pas même sur l’âge légal d’ouverture des droits », mais il a verrouillé les discussions, en excluant un retour à 62 ans.

En effet, François Bayrou avait écarté mi-mars lors d’un entretien sur France Inter et franceinfo l’hypothèse d’un retour de l’âge légal à 62 ans au regard de l’équation démographique et financière, semblant préempter l’issue des discussions du « conclave ».

Les socialistes dénoncent les « différentes déclarations [qui] sont venues successivement contraindre les travaux du conclave et contredire sa propre parole ».

De plus, les troupes de Boris Vallaud n’acceptent pas que François Bayrou ait « définitivement fermé la porte à un projet de loi donnant le dernier mot au Parlement sur (...) la réforme de 2023, contrairement à [son] engagement ». Le PS a conclut sa motion de censure en accusant le gouvernement de « céder à tous les fantasmes réactionnaires et xénophobes de l’extrême droite », et a dénoncé le détricotage des « faibles acquis en matière de transition écologique ».

À gauche, après avoir salué l’annonce de cette motion de censure, dont la date d’examen n’a pas encore été fixée, LFI déplore le « sectarisme » du PS qui a déposé son texte seul, au lieu d’un texte commun à toute la gauche.

Si les élus insoumis voteront bien la censure, ce n’est pas le cas des élus du Rassemblement national, qui ont choisi de repousser à l’automne et au budget 2026 une éventuelle décision. Sans leurs voix, le texte du PS a peu de chance d’aboutir.


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