Succès de l’assemblée générale préparatoire du Port

Le PCR cultive la richesse du débat

13 janvier 2017, par Manuel Marchal

Après Saint-Suzanne la veille, une seconde assemblée générale préparatoire au 9e Congrès du PCR avait lieu hier au Port. Elle a regroupé les Sections de l’Ouest. Les débats vont permettre d’enrichir les thèses qui fixeront les orientations du Parti communiste réunionnais.

Hier au Port, les sections de l’Ouest et le secrétariat général du PCR ont participé à la seconde assemblée générale préparatoire au 9e Congrès. Les sections du Port, de Saint-Paul et de Trois-Bassins/Saint-Leu étaient là. Les trois co-secrétaires généraux du PCR, Yvan Dejean, Maurice Gironcel et Ary Yée Chong Tchi Kan, étaient présents.

L’assemblée générale du Port a commencé par une présentation des sections de l’Ouest par leurs secrétaires. Sabine Le Toullec pour Le Port, Philippe Yée Chong Tchi Kan pour Saint-Paul et Simone Yée Chong Tchi Kan pour Trois-Bassins/Saint-Leu ont tour à tour pris la parole.

Maurice Gironcel est ensuite intervenu. Il a tout d’abord souhaité que le 9e Congrès soit marqué par un débat fraternel et constructif. Puis le co-secrétaire général du PCR a présenté les deux projets de thèse. Il a situé le contexte, avec l’arrivée d’un nouveau pouvoir en France prochainement. Il a souligné l’existence d’un constat partagé, affirmé dans les discours prononcés lors des obsèques de Paul Vergès. C’est le constat d’une situation bloquée, d’où la proposition d’un nouveau cadre. Pour cela, le PCR appelle les Réunionnais à s’unir pour parler d’une seule voix.

Cette volonté de changement est inscrite dans les gènes du PCR. Le Parti représente la force de plusieurs générations et catégories sociales. « Ce combat a transformé la vie de tous les Réunionnais », a déclaré Maurice Gironcel. « Après l’ère de la liberté et celle de l’égalité, l’ère de la responsabilité est devenue une évidence », poursuit-il. En effet, « l’assimilation et l’intégration ont démontré qu’elles n’étaient pas des solutions. La situation continue de se dégrader ». Face à cela, « comment s’unir et se rassembler pour l’intérêt de La Réunion avant tout ».

Maurice Gironcel a ensuite décrit les différentes propositions inscrites dans les deux projets de thèse. Place ensuite au débat.

Débat sur les projets de thèse

Jean-Yves, de La Possession, a souligné que ce rassemblement doit aller au-delà des échéances électorales. C’est une condition pour que les Réunionnais puissent parler d’une seule voix pour avancer.

Pascale du Port a demandé comment dépasser la contradiction de vouloir faire partie de la délégation qui négocie l’accord de partenariat économique, tout en souhaitant que La Réunion puisse discuter directement avec les pays voisins. Elle indique également que les innovations technologiques ne doivent pas seulement être présentées comme une menace.

Simone du Port a voulu savoir qu’elle était la position du Parti sur le tri sélectif, et sur le projet d’incinérateur de déchets ménagers.

Patrick de Saint-Paul a mis en évidence la difficulté d’échanger avec la jeunesse. Comment responsabiliser ? Il a également noté qu’il est difficile de dissocier jeunesse et innovation technologique. Car cette dernière fait partie de la culture des jeunes.

Alain du Port a fait part de plusieurs propositions de simplification des textes. Il a rappelé que le PCR ne veut pas que l’on touche aux avantages des fonctionnaires actuels. La réforme progressive de la politique des revenus ne concernera en effet que les nouveaux arrivants dans la fonction publique, ce qui mettra fin progressivement à une injustice.

Sabine du Port a déclaré que dans une gouvernance démocratique, il est important de développer l’aspect économie sociale et solidaire, en soulignant que chaque porteur de projet pourra trouver une écoute.

Céline du Port a dit qu’il est important de mettre en avant le privé dans la question de l’emploi. Cela passe par un soutien aux PME qui créent de l’emploi. Elle est également revenue sur le problème du RSI, dont le montant des cotisations équivaut au salaire d’un travailleur. Sur la question du RSI, « qu’un parti politique prenne la main dessus ».

Firose du Port a rappelé que la population vit beaucoup de souffrance et de misère. D’où l’idée d’affirmer la solidarité comme centrale. Elle a proposé de mettre en place un réseau de solidarité, point d’ancrage de l’action du Parti, pour renouer le contact avec les personnes les plus vulnérables.

La question des emplois aidés

Mémouna du Port a souhaité que le Parti choisisse un point qui soit le fil conducteur de son action pendant une période de trois ans. Cela pourrait être l’illettrisme ou l’éducation. Car elle a indiqué que « notre rôle est aussi de conduire un projet ».

Jean-Yves du Port est revenu sur la question des emplois aidés. Il a rappelé que dans une mairie, on ne peut pas donner satisfaction à tous les besoins. D’autres utilisent ces emplois pour faire du clientélisme. La lutte contre le chômage est de la responsabilité de l’État, mais nous en subissons les conséquences. Il a donc proposé que la gestion des emplois aidés soit de la responsabilité de Pôle emploi.

Concernant les indemnités des élus, Jean-Yves a indiqué que le problème qui se pose est celui du cumul. D’après lui, la règle du non-cumul, ainsi que la limitation des mandats à un seul renouvellement, permettront de régler le problème des indemnités.

Enfin au sujet de la coopération, Jean-Yves a plaidé pour la valorisation de la coopération décentralisée. Des liens peuvent se tisser au niveau des communes, grâce à des activités sportives et culturelles qui peuvent rapprocher les gens.

Lucien du Port a demandé pourquoi le PCR proposait une Université francophone de l’océan Indien, et non pas une Université de l’océan Indien.

Thérésien de Trois-Bassins est revenu sur la communication. Comment faire pour que les idées du PCR touchent la population ? Il a rappelé que si le maloya était interdit, c’est parce qu’il disait la vérité. D’où la proposition d’utiliser le maloya pour propager les idées du Parti.

Accord sur l’orientation générale

Au terme du débat, c’était l’heure des réponses et de la synthèse. Ary Yée Chong Tchi Kan a précisé que les points soulevés seront repris pour améliorer les documents. Philippe Yée Chong Tchi Kan a indiqué que l’innovation technologique peut devenir une menace en fonction des choix politiques. Il a cité l’exemple des parapets construits au bord des routes. Les services de l’Equipement préfèrent recourir à une utilisation intensive de la main d’œuvre plutôt qu’à une machine.

Concernant l’Université francophone de l’océan Indien, Ary Yée Chong Tchi Kan a précisé que le but est d’éviter l’isolement de La Réunion dans sa région. En effet, au moment de la décolonisation, l’usage du français était la norme chez nos voisins. Depuis, le français recule au profit de l’anglais. La création de l’Université francophone de l’océan Indien permettra notamment de contrebalancer ce phénomène.

Yvan Dejean est ensuite intervenu pour donner quelques éléments d’organisation du 9e Congrès. Il a ensuite demandé si l’assemblée générale était d’accord sur l’orientation générale du 9e Congrès. La réponse affirmative de l’assemblée a clôturé les débats.

Les débats se poursuivront ce soir à Saint-Pierre lors de la 3e assemblée générale préparatoire.

M.M.

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  • Égalité, solidarité et responsabilité. Jusqu’à présent le slogan de chaque citoyen, y compris à la Réunion était liberté, égalité et fraternité. Pour la liberté, quelques chaînes ont sautées. Dans le respect des lois, le Réunionnais a la liberté de s’exprimer, notamment de profiter de sa culture, de sa musique et de l’ensemble des infrastructures réunionnaises ; chose impossible avant les années 80. Tout n’est pas parfait, mais la liberté est dans de bonnes voies. L’égalité, faut pas rêver. Il faut être réaliste. La route est encore longue et le combat doit être amplifié pour réduire les inégalités. La fraternité, elle est menacée. Ici, elle se résume surtout par la solidarité familiale. Kan y fo partager, moune ici nana lo ker sur la main. Mais ça c’était avant, lorsque un tel soutenait l’autre dans son moment de détresse. Maintenant, avec la modernisation, domoune y devient un peu égoïste et indifférent. "Chacun sa croix", on entend dire dans les familles. Donc, on compte sur les amis. Malheureusement, ces derniers sont souvent absents ou bien dépourvus de solutions...financières la plupart du temps. Pour faire face à tous ces aléas, il est temps que chaque Réunionnais réagisse et s’approprie toutes les responsabilités leur permettant de décider de l’avenir de l’île,notamment pour son développement et la protection de son environnement. Pour 2017, notre slogan doit être ÉGALITÉ,SOLIDARITÉ et RESPONSABILITÉ.
    Michel M


Témoignages - 80e année


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