Après la visite de François Hollande et le tournant du quinquennat

Le PCR dénonce la politique libérale du gouvernement

4 septembre 2014, par Céline Tabou

Introduisant la conférence de presse du PCR ce mercredi à Saint-Denis, la secrétaire Camille Dieudonné a évoqué les nombreux événements qui se sont déroulés à La Réunion et en France, au cours de cette dernière semaine. Des événements « qui auront un impact évident sur La Réunion », a-t-elle assuré.

Yvan Dejean, Maurice Gironcel, Camille Dieudonné, Fabrice Hoarau et Ginette Sinapin ont donné la position du PCR suite au passage de François Hollande et au remaniement ministériel.

Camille Dieudonné a évoqué la venue de François Hollande dans l’île, le 21 août, assurant que « le grand décideur n’a pas apporté de réponses », face aux questions posées dans les médias avant sa venue par la population, dont les acteurs politiques, syndicaux, associatifs, sociaux et économiques.

« Il n’a rien réglé »

Pour Yvan Dejean, le constat est clair : « François Hollande n’a rien réglé du tout. Pire, il a tranché fondamentalement avec les engagements qu’il a pris à La Réunion, le 1er avril 2012 à Saint Louis ». Des engagements qui ont été les raisons du soutien du Parti Communiste Réunionnais au candidat socialiste, François Hollande.
« Le PCR n’a jamais appelé à voter pour François Hollande, mais pour le candidat qui a prit des engagements avec nous. Il se trouve que c’est François Hollande, le choix était alors clair », a expliqué le secrétaire général du PCR, Yvan Dejean. D’ailleurs, a ajouté son homologue Fabrice Hoarau, « François Hollande a déclaré ’Avec les amis du Parti Communiste Réunionnais, j’ai pris des engagements’. Cela explique tout ». Une déclaration qui explique tout et surtout l’inquiétude du PCR face à la situation économique et sociale réunionnaise.

24 mois après, des engagements non tenus

Sur le dossier de la réforme territoriale, le chef de l’Etat a annoncé que « La Réunion l’a déjà faite, donc circulez il n’y a plus rien à voir », a indiqué Yvan Dejean. Cette déclaration « tranche avec les déclarations précédentes, où il disait ’Je ne crains rien au nom de la République qu’un territoire comme le vôtre veuille déterminer son avenir’. 24 mois plus tard, il dit qu’on a notre réforme », a expliqué Yvan Dejean, ajoutant que « l’engagement est rompu » avec le Président de la République.
Concernant le Tram-train, François Hollande avait déclaré « Il nous faut aller vers le tram-train. Il appartient au nouveau président de lui donner toute sa place ». Une phrase relevée par le PCR qui indique que « 24 mois plus tard, il enterre le tram-train et la donne la priorité à un autre chantier », celui de la Nouvelle Route du Littoral, vivement contestée.
Vis-à-vis de l’octroi de mer, le chef de l’Etat a annoncé le report jusqu’en 2020 du dispositif, le mettant toutefois à la condition. « Si Bruxelles est d’accord », a précisé Yvan Dejean. Ce dernier a fustigé le silence de François Hollande sur cette question lors de son passage à La Réunion, évoquant l’absence de prise en compte des Réunionnais dans les négociations et les décisions à venir.
Le dossier de la canne à sucre, très attendu par les planteurs, aura été traité avec incertitude par François Hollande. « Il a demandé à Bruxelles 38 millions d’euros, mais cela ne règle rien parce qu’il faut l’autorisation de Bruxelles, alors que les tendances libérales pèsent sur les décisions », s’est alarmé le secrétaire général du PCR. Pour Yvan Dejean, « est ce que François Hollande la roul a nou ? », la réponse est « Il n’a pas tenu ses engagement envers les Réunionnais. On ne peut pas faire confiance à François Hollande, après tous les engagements qu’il n’a pas tenu il y a 24 mois ».

« Un grand écart »

Enfin concernant, les accords de partenariats économiques, Fabrice Hoarau a tenu à « attirer l’attention des Réunionnais sur ce problème qui n’est pas à négliger », car il pourrait remettre en cause toute l’économie réunionnaise. Ce dernier a évoqué les suppressions de droits de douane pour les produits venant d’Afrique, de Caraïbe et du Pacifique, comme Maurice, Madagascar et les Seychelles. « On va voir déferler tous ces produits détaxés. Certes ce sera moins chers pour le pouvoir d’achat des Réunionnais mais cela va créer du chômage, car la production réunionnaise est au-dessus des coûts de certaines productions des ACP », a expliqué Fabrice Hoarau.
De son côté, Maurice Gironcel est revenu sur l’université d’été du Parti Socialiste, à La Rochelle, évoquant « une grave crise au sein du PS national et au niveau local, on ne sait pas ». Pour Maurice Gironcel, « il y a un grand écart » entre les socialistes qui d’un côté contestent la politique d’austérité et de l’autre défendent la politique libérale de Manuel Valls, premier ministre. Face aux engagements pris, « François Hollande revoit totalement son programme, il y a d’ailleurs un commentateur qui avait évoqué un contrat déchiré » a indiqué Maurice Gironcel, pour qui « il y a une rupture » dans les engagements et déclarations de François Hollande.
Pour le PCR, « on retient le maintien de cap de cette politique libérale ». D’autant plus que le contexte social (chômage, pauvreté, minima sociaux, inégalité) fait de La Réunion « la championne » en la matière, à tel point que l’INSEE parle d’une situation « hors norme », a expliqué le secrétaire général. Maurice Gironcel a assuré que son parti « ne se satisfait pas des quelques déclarations tenue par François Hollande ». « Le constat a été fait, il n’y a pas de politique créatrice d’emploi, mais simplement une volonté d’inverser la courbe, voire de la stabiliser », a déploré Maurice Gironcel. Raison pour lesquelles, le PCR appelle au débat autour d’un projet, « se rassembler et s’unir sur l’essentiel pour sauver La Réunion et ainsi présenter des propositions réunionnaises ».

Céline Tabou

A la Une de l’actuParti communiste réunionnais PCR

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Messages

  • On ne peut que dénoncer toute politique dictée par la tyrannie de la finance, je ne pense pas qu’en politique le pouvoir s’exerce par procuration que se soit du champs , économique ou administratif.
    Par contre l’état peut intervenir directement et efficacement contre toute dérive ou interprétation fantaisiste des mesures , décisions, prises pour soulager la misère du peuple.


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