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63e anniversaire du congrès fondateur du PCR -2-
18 mai 2022, par
Alors que le système néocolonial mis en place depuis l’intégration de La Réunion à la France en 1946 a rejeté la moitié de la population dans la précarité, l’importation de l’épidémie de coronavirus et les conséquences de la guerre en Ukraine rappellent aux Réunionnais l’importance d’en finir avec un système qui fait dépendre l’essentiel de Paris. L’appel à la responsabilité lancé depuis 63 ans par le Parti communiste réunionnais a maintenant imprégné la société réunionnaise, ainsi qu’une grande partie de la classe politique qui ne peut plus qu’admettre l’impasse de ce système. Reste à proposer une feuille de route pour qu’une politique prenant en compte le monde du 21e siècle. Sur ce plan, le PCR continue d’inspirer la réflexion, et souligne que le choix du modèle de développement de La Réunion ne peut relever que de la responsabilité des Réunionnais.
Ce 18 mai marque le 63e anniversaire de la création du PCR. Le 18 mai 1959, les délégués de la 6e conférence fédérale de la Fédération départementale du PCF ont en effet décidé de transformer leur organisation en Parti communiste réunionnais. Cette 6e conférence fédérale est devenue le 1er congrès du Parti communiste réunionnais, son acte fondateur.
13 ans après l’abolition du statut colonial en 1946, les structures du système avaient été préservées tandis que Paris refusait d’appliquer la loi permettant l’égalité des Réunionnais avec les citoyens de la France. La Réunion était alors un des pays les plus pauvres du monde, gravement touché par la malnutrition et les maladies tropicales. Pour sortir de cette situation, le PCR proposait « pour les Réunionnais le droit de gérer eux-mêmes et démocratiquement leurs propres affaires par l’intermédiaire : d’une Assemblée locale jouissant d’un pouvoir législatif pour toutes les affaires d’intérêt local, d’un Exécutif élu par cette Assemblée et responsable devant elle ».
1959 se situait au moment où s’écroulaient les empires coloniaux. C’était la vague des indépendances, notamment en Afrique. C’était aussi l’année de la victoire de la Révolution à Cuba, qui allait aboutir à la création d’un État socialiste aux portes des États-Unis. Aussi était-il facile pour le pouvoir de faire croire que l’objectif du PCR était de rompre définitivement les liens avec la France pour faire de notre île un État allié de l’URSS.
Or, la revendication d’indépendance n’était pas celle du PCR, pour la simple raison qu’elle ne pouvait être comprise par les Réunionnais compte tenu de leur Histoire découlant de la colonisation française. Mais pendant plus de 20 ans, le pouvoir parisien et ses alliés à La Réunion abusèrent de leur monopole sur la radio et la télévision pour faire croire aux Réunionnais que l’autonomie revendiquée par le PCR, c’était l’indépendance. Sur cette base, tous les coups étaient permis. Nombreux furent les Réunionnais tués, mutilés, emprisonnés sans jugement, mis au chômage, exilés… au prétexte qu’ils étaient membres ou sympathisants du Parti communiste réunionnais.
Cette période de répression allait être la base du soutien des Réunionnais au PCR.
Car le PCR militait pour faire prendre conscience aux Réunionnais qu’ils étaient autre chose que des personnes sans Histoire condamnées à vivre dans un complexe d’infériorité, devant tout à la France. Une scène du film « Sucre amer » symbolise cette lutte : Paul Vergès y rappelait que les Réunionnais sont des descendants d’Africains venus d’Afrique, d’Indiens d’Inde, de Malgaches de Madagascar, de Français de France, de Chinois de Chine, et qu’ils pouvaient être fiers d’être Réunionnais. Et à partir du moment où les Réunionnais sont un peuple, avec une langue, une culture et une Histoire, alors ils ont le droit de décider de leur avenir, au même titre que n’importe quel autre peuple. L’égalité n’est donc pas que sociale, elle est aussi politique : le peuple réunionnais a les mêmes droits que n’importe quel autre peuple. Il a donc la responsabilité de définir lui-même l’organisation institutionnelle qu’il juge la plus efficace pour diriger le pays, et qui n’est pas forcément la même que celle d’un autre peuple, quand bien même des peuples différents font le choix d’être des citoyens d’un même État, la République française.
L’appel à la responsabilité lancé depuis 63 ans par le Parti communiste réunionnais a maintenant imprégné la société réunionnaise, ainsi qu’une grande partie de la classe politique qui prend conscience de l’impasse de ce système. Les avancées obtenues en matière de liberté d’expression et de promotion du créole sont révélatrices de la justesse des thèses des fondateurs du PCR, que les luttes de plusieurs générations de militants ont réussi à faire prospérer.
Faire de La Réunion un territoire de transformation de fonds publics distribués sous forme de salaires et de prestations sociales en profits privés, pour des filiales qui rapatrient ensuite cet argent principalement en France, est un système qui aboutit au résultat suivant : la moitié de la population est condamnée à enchaîner chômage et contrats aidés, un coût de la vie plus élevé qu’en France alors que le SMIC et les prestations sociales et les retraites sont les mêmes qu’en France, la majorité des Réunionnais sont sous le seuil de pauvreté ou juste au-dessus, et depuis plusieurs années, la majorité des citoyens refuse de participer à la plupart des élections. La Réunion permet à la France de compter sur le plan international, car elle lui permet d’avoir une base militaire, économique et culturelle dans l’hémisphère Sud. Mais l’enchaînement des crises internationales et l’impact grandissant du changement climatique rendront toujours plus coûteux l’achat de la paix sociale, surtout si la France et l’Union européenne décident d’augmenter considérablement leurs dépenses militaires au détriment d’autres secteurs. Deux événements actuels doivent encore amplifier l’imprégnation des idées du PCR dans la société réunionnaise.
Toujours dans le cadre d’un modèle institutionnel hérité de la période coloniale avec des changements au rythme de l’évolution de la société française, La Réunion subit actuellement les effets de deux crises liées à sa dépendance politique et économique envers la France.
En 2020, une épidémie de coronavirus a été importée car Paris a considéré que maintenir le pont aérien avec la France était plus important que protéger la population de cette nouvelle maladie mortelle. Officiellement, moins de 800 décès sont à déplorer car ne sont dénombrés car à La Réunion, on ne meurt de la COVID-19 qu’à l’hôpital et pas dans un EHPAD ou à domicile. Mais la comparaison du nombre de décès avec 2019 laisse apparaître une surmortalité de 40 % sur les trois premiers mois de l’année. A cette catastrophe humaine s’ajoutent les conséquences économiques et donc sociales d’une épidémie dont La Réunion aurait pu être préservée, si les Réunionnais avaient eu le pouvoir de décider d’appliquer des mesures analogues à celles de leurs voisins.
Depuis deux mois, la guerre en Ukraine a souligné la dépendance alimentaire de La Réunion aux importations venues d’Europe. Comme le fret maritime est désorganisé, et que les prix des matières premières et des produits de première nécessité augmentent, le risque de pénurie est réel alors que la flambée des prix dans l’alimentation et l’énergie est une réalité. La Réunion paie le prix de son intégration exclusive à l’Europe, qui a marginalisé les échanges avec les voisins et affaibli voire détruit de nombreuses productions locales livrées à la concurrence européenne.
Alors que va se terminer le premier quart du 21e siècle, La Réunion est à la croisée des chemins. L’Afrique et l’Asie construisent de nouvelles organisations afin de reprendre leur leadership mondial confisqué par l’Occident depuis l’expansion coloniale de l’Europe voici 500 ans. La Zone de libre-échange continentale africaine est créée depuis le 1er janvier 2020. Elle contribuera à construire une unité africaine en dépassant les divisions créées par les frontières tracées par les colonisateurs. D’ici 2050, plus de 2 milliards d’Africains seront à nos portes. De l’autre côté de l’océan Indien, le RCEP a été créé le 1er janvier 2021. Il intègre notamment la Chine et le Japon qui font déjà partie des trois premières puissances économiques mondiales. Les liens entre l’Asie et l’Afrique se renforcent chaque année, alors que La Réunion continue de regarder exclusivement vers l’Europe, pourtant située au-delà de l’Afrique. Or, comme le rappelle son peuplement, La Réunion se situe au carrefour de l’Afrique et de l’Asie. De cette situation doit découler la responsabilité pour les Réunionnais de définir leur relation au nouveau monde qui se construit autour de l’océan Indien. Un nouveau monde qui amènera l’Europe à redevenir une région ultrapériphérique, éloignée du centre des échanges mondiaux : l’océan Indien.
Pour préparer La Réunion à ces changements, la position du PCR est claire : c’est aux Réunionnais de proposer et mettre en œuvre. Le PCR considère qu’il n’y a pas d’autre possibilité que de faire confiance au peuple réunionnais pour trouver lui-même des solutions d’avenir pour répondre aux défis spécifiques auxquels il doit et devra faire face. C’est en effet le peuple réunionnais qui vit à La Réunion, et c’est ce peuple réunionnais qui vit les conséquences des décisions prises pour La Réunion, pas un autre peuple. C’est le message fondamental des communistes réunionnais depuis 63 ans. Ainsi le PCR porte la seule revendication d’avenir : la responsabilité du peuple réunionnais.
De cette orientation idéologique constamment réaffirmée depuis plusieurs générations découle sa proposition de réunir au plus vite une Conférence territoriale élargie à toutes les forces vives, celles qui ont la volonté de faire avancer La Réunion sur la voie du progrès face à des défis sans précédents dans l’Histoire de notre île.
Nul doute que dans la concertation, sur la base d’une analyse claire de l’avenir, les Réunionnais proposeront des solutions pour, entre autres, mettre fin à la pauvreté, atteindre le plein-emploi, produire l’énergie qu’ils consomment et reconstruire un chemin de fer. Il incombera alors à Paris d’adapter lois et règlement pour laisser libre cours à l’initiative réunionnaise. Ainsi se concrétisera le rêve d’une Réunion développée et solidaire porté par les Réunionnais qui ont décidé, le 18 mai 1959, de donner à leur peuple l’instrument pour libérer leur pays du sous-développement : le Parti communiste réunionnais.
M.M.
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