Le Parti communiste réunionnais et l’entrée en vigueur de la ZLECA et du RCEP

Le PCR pour la liberté de commerce et d’approvisionnement au meilleur prix

15 janvier 2022, par Manuel Marchal

Lors d’une conférence de presse tenue en ligne ce 14 janvier, le Parti communiste réunionnais alerte sur les rapides changements dans le monde qui vont faire revenir dans l’océan Indien les principaux courants d’échanges commerciaux. Ces changements peuvent être des opportunités. Face à ces bouleversements, le PCR rappelle qu’il revendique depuis sa création en 1959, la liberté du commerce extérieur et la liberté de s’approvisionner partout et au meilleur prix. « Nous ne pouvons plus modifier, nous pouvons simplement constater et voir comment s’adapter à la situation et voir les opportunités que nous pouvons en tirer. »

L’entrée en vigueur l’an dernier de la Zone de libre échange continentale africaine et depuis le 1er janvier du RCEP vont replacer l’océan Indien comme l’océan le plus actif en termes d’échanges commerciaux, car il relie les deux plus importants groupes économiques en termes de population -1,3 milliard pour la ZLECA, 2,2 milliards pour le RCEP compte l’Inde, future superpuissance économique, parmi ses riverains. La Réunion est donc dans une situation inédite, avec des changements toujours plus rapides compte tenu de la forte croissance démographique dans notre région.

Revendication du PCR depuis 1959

Lors de la conférence de presse tenue ce 14 janvier par le Parti communiste réunionnais, Ary Yée Chong Tchi Kan rappelle qu’au lendemain de la seconde guerre mondiale, les États-Unis se sont imposés comme puissance dominante. La décolonisation a tout bouleversé, un mouvement s’est réveillé pour prendre la responsabilité de son peuple.
L’OMC est chargée de l’intégration de l’économie mondiale, cela se passe mal car les États-Unis veulent tout régenter.
A La Réunion, le statut colonial a été aboli par la loi du 19 mars 1946 qui prévoyait l’alignement des lois sociales existant en France au 1er janvier 1947. Pourtant votée à l’unanimité, cette loi n’a pas été appliquée.
La déception était telle qu’un mouvement d’autonomie a émergé : création en 1956 du Parti socialiste guyanais, des Partis communistes martiniquais et guadeloupéens et 1957-58, puis en 1959 du Parti communiste réunionnais.

Plus de 75 % des importations viennent d’Europe

Le PCR voulait faire respecter la loi de 1946, et le droit du peuple réunionnais à la décision concernant l’avenir de son pays. Dans son programme économique, le PCR stipulait clairement la nécessité de la liberté du commerce extérieur et la liberté de s’approvisionner partout et au meilleur prix.
75 ans après l’abolition du statut colonial, la situation est la suivante : 5,3 milliards d’importations, et 0,293 milliard d’exportations. Dans les années 1950, la balance commerciale était encore équilibrée. L’essentiel de l’importation vient de France, 62 %, et des autres pays de l’Union européenne pour 14 %. Pour ses besoins, La Réunion se ravitaille à plus de 75 % sur les marchés français et européens, une région éloignée, avec un coût de production élevé et qui est dans une relation exclusive avec La Réunion.

Échanger avec nos voisins pour faire baisser les prix

En 2020, les échanges de La Réunion avec ses voisins représentent 1 % de son commerce extérieur. Comment alors s’étonner de la vie chère puisque dès le départ on achète cher. En s’approvisionnant au plus près et au moins cher, La Réunion échange avec la Zone Afrique où s’appliqueront les règles de l’union douanière africaine. « Nous ne pouvons plus modifier, nous pouvons simplement constater et voir comment s’adapter à la situation et voir les opportunités que nous pouvons en tirer. » Ceci remet également en cause une COI où la représentation de La Réunion est assurée par un fonctionnaire en poste à Paris.
« La Réunion se trouve à un moment crucial de son développement et nous ne pouvons pas regarder que dans un sens alors que La Réunion est un carrefour où se croisent des flux importants », conclut Ary Yée Chong Tchi Kan.

La solidarité entre peuples voisins

Julie Pontalba conclut en rappelant que « nous sommes entrés dans un monde nouveau. Au moment où nous devons bâtir une société bas carbone, chacun doit prendre sa part de responsabilité. Devant tous ces facteurs, le PCR appelle les Réunionnaises et les Réunionnais à la concertation.
Cela fait très longtemps que le PCR lutte pour que soient réunies les conditions permettant la construction d’un plan de développement global pour notre pays. Pour le PCR, ce plan global doit tenir compte de la situation d’enclave qu’est celle de La Réunion au milieu de la ZLECA.
« Comment s’insérer dans ce voisinage où les règles du jeu ont déjà été mises en place ? Comment profiter et se protéger de la libre-circulation des marchandises, des finances, des services et des hommes ? Comme nous peuple réunionnais garder ce lien de solidarité dans la lutte avec les peuples voisins ? »

M.M.

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