Le Parti communiste réunionnais et le projet de loi sur l’égalité réelle

Le PCR pour « une réforme statutaire fondamentale »

22 septembre 2016, par Manuel Marchal

Ce mercredi matin, la direction du PCR représentée par Johnny Bacary Lagrange, Nadine Damour, Philippe Yée Chong Tchi Kan et Yvan Dejean, co-secrétaire général, a tenu une conférence de presse sur plusieurs sujets d’actualité. Le projet de loi sur l’égalité réelle commence à être abordé dans les commissions à l’Assemblée nationale avant un débat le 4 octobre prochain. Pour le PCR, si cette loi ne permet pas l’existence d’un pouvoir réunionnais capable d’assurer l’insertion de notre île dans son environnement régional, alors elle est vouée à l’échec.

Johnny Bacary Lagrange, Nadine Damour, Philippe Yée Chong Tchi Kan et Yvan Dejean.

Plusieurs thèmes étaient à l’ordre du jour de la conférence de presse organisée hier par le PCR et présidée par Philippe Yée Chong Tchi Kan. Nadine Damour a tout d’abord évoqué les problèmes liés au changement climatique et à la protection de l’environnement. Face à la prolifération des pestes végétales, l’ONF manque de moyens. La création d’un grand service d’intérêt public dans l’environnement permettrait de créer des milliers d’emplois dans ce secteur et de faire reculer les espèces invasives. Ces dernières menacent la riche biodiversité de La Réunion, qui est une des raisons qui explique le classement de notre île sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Johnny Bacary Lagrange a interpellé la ministre des Outre-mer, bien silencieuse sur l’affaire de l’éviction de la directrice du Parc national de La Réunion. Il a également apporté le soutien du PCR aux mobilisations contre les projets de carrière à Bois-Blanc et à Menciol, destinées à alimenter en galets le chantier de la route en mer.

Yvan Dejean a ensuite apporté la ferme condamnation des propos tenus par François Fillon et Nicolas Sarkozy lors de la campagne des primaires de la droite. Puis le co-secrétaire général du PCR a donné la position du parti sur le débat qui s’annonce à l’Assemblée nationale sur l’égalité réelle dans l’outre-mer.

Echec d’une politique d’intégration

« L’accélération des événements montre que le parti a vu juste dans son analyse et ses propositions. Si on change pas de politique, on va droit dans le mur », indique le co-secrétaire général du PCR pour qui la situation est la conséquence directe de décisions politiques qui durent depuis 70 ans. Vouloir poursuivre dans la même voie, c’est aboutir aux mêmes conséquences : l’échec d’une politique qui ne marche pas, poursuit-il.

Au sujet de l’égalité réelle, le PCR constate qu’au bout de 70 ans de départementalisation, l’égalité n’est toujours pas là. Le PCR a fait connaître sa position : à Victorin Lurel, à la ministre des Outre-mer, au CESE, au Conseil d’État. Le 8 septembre, la contribution ultime a été transmise au gouvernement par le biais de la consultation sur Internet. « Aucun parti politique n’en a fait autant. La loi engage La Réunion sur 20 ans, pourquoi un tel désintérêt ? », interroge le responsable communiste.

La situation de La Réunion est connue, elle relève d’une politique d’intégration qui ne marche pas. Pour le PCR, on a pas tiré les leçons des 70 dernières années.

Si l’égalité était possible dans les années 50, est-elle possible aujourd’hui avec les phénomènes mondiaux qui pèsent sur La Réunion ?

La population va augmenter, et un candidat à la présidentielle dit qu’il faut supprimer 300.000 postes de fonctionnaire, mettre la retraite à 64 ans, réduire les dépenses publiques de 100 milliards d’euros. Nous sommes tous concernés. Qui peut être d’accord avec cela à La Réunion ?

Un pouvoir réunionnais

Le PCR est résolument pour une autre politique. Il appelle à donner à La Réunion des outils nouveaux, tout en conservant les acquis arrachés depuis 70 ans.

« Le projet de loi égalité réelle ne fournit pas à La Réunion ces nouveaux outils. Pour le PCR, il faut une réforme statutaire fondamentale », poursuit Yvan Dejean. Cette nouvelle politique se décline au travers d’un objectif : un pouvoir réunionnais pour permettre d’insérer La Réunion dans son bassin de vie naturel « sans rejeter ce qui a été positif par nos luttes pour arracher des avancées qui bénéficient à la population ».

Autrement dit, si la loi égalité réelle ne prend pas en compte ses données fondamentales, elle est vouée à l’échec, estime le PCR qui précise que ce point de vue est partagé à La Réunion et aux Antilles. « Il faudra se battre, car ce qui importe est notre avenir commun.

À quelques mois de la présidentielle et des législatives, le PCR ne fait pas de l’électoralisme, car il n’y a pas d’autres solutions ».

M.M.

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