Une initiative face aux conséquences de la baisse drastique des dotations de l’État

Le PCR propose un rassemblement des maires : interpeller le gouvernement

17 avril 2015, par Manuel Marchal

Lors de la conférence de presse du PCR, Maurice Gironcel a expliqué les conséquences de la politique d’austérité sur les finances des collectivités. L’impact se propage au BTP, car ces institutions représentent 80 % du chiffre d’affaires de ce secteur.

Maurice Gironcel, secrétaire général du PCR.

Maurice Gironcel est revenu sur le défi des collectivités locales. « Nous sommes les élus à portée de gifles. Le chômeur, le jeune, familles en difficulté ne pourra jamais prendre rendez-vous avec le président de la République. Il vient voir l’élu local qui a de moins en moins de possibilité de répondre à ceux qui souffrent de la politique d’austérité ».

L’austérité qui a un impact sur la population, et sur l’économie, soutient le secrétaire général du PCR. L’État verse ainsi chaque année une subvention aux communes, elle s’appelle la dotation globale de fonctionnement, DGF.

L’État décide mais ne paie pas

« Quand le gouvernement décide de saigner la DGF, ce sont 11 milliards de moins dans le budget des collectivités : CINOR perd 12 millions de DGF, Saint-Denis 10 millions, Sainte-Suzanne 4 millions d’euros de moins, tout cela en 4 exercices. En même temps, on transfère des charges aux collectivités ».
Maurice Gironcel donne l’exemple de la réforme « décidée unilatéralement » des rythmes scolaires. Elle oblige les communes à mettre en place un accompagnement. Cela grève le budget, car ce complément ne peut pas être de la garderie, explique le maire de Sainte-Suzanne. C’est pourquoi les communes ont créé des activités qu’il faut bien payer.

80 % du chiffre d’affaires du BTP

La situation spécifique de La Réunion amplifie ce besoin financier. Le dirigeant du PCR explique qu’une commune comparable en termes de population à Sainte-Suzanne a, en France, 3 écoles sous sa responsabilité. Sainte-Suzanne en a 15, cinq fois plus.
Face à cette situation, la commune dirigée par Maurice Gironcel a choisi d’augmenter les impôts, mais cela ne couvre pas la perte de DGF. C’est pourquoi le secrétaire général du PCR annonce une initiative : « Nous allons demander que l’ensemble des maires puisse interpeller l’État pour dire que l’on ne peut pas appliquer mécaniquement des baisses drastiques de subvention alors qu’à La Réunion la situation est pire qu’en France »

Dans le secteur du BTP, les collectivités locales représentent 80 % du chiffre d’affaires. Conséquence de la baisse des dotations de l’État et du transfert de compétences, « beaucoup de communes vont retarder les commandes d’équipement. La solution n’est pas de demander d’augmenter les impôts ». Du fait de la pauvreté, le rendement de l’impôt est inférieur de 40 % à celui de la France.

« Le 18 avril à Quartier Français, nous réunissons militants pour leur donner tous ces éléments pour qu’ils aillent sur le terrain expliquer », a-t-il conclu.

Comment intégrer les contrats aidés ?

Ary Yée Chong Tchi Kan rappelle que les collectivités ont pris des contrats aidés. Il reste deux ans pour intégrer les contrats d’avenir. Ils sont des centaines voire des milliers. Ce sont des contrats subventionnés à 90 %, mais au bout des trois ans ?
« On ne peut pas mentir aux gens. 175.000 chômeurs, une élection ne peut pas régler leur problème. Mettons-nous d’accord sur l’essentiel », ajoute le responsable communiste.

Pour cela, « affrontons-nous autour d’une table, que chacun sorte ses propositions. Nous appelons à une politique nouvelle, car la situation est catastrophique ». « Nous ferons le travail d’explication, une campagne commence ».

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