Pour désenclaver un tiers des Réunionnais, et pour développer la région allant de Stella aux Lianes à Saint-Joseph

Le PCR relance le projet de route de moyenne altitude

26 janvier 2013

Le cyclone Dumile a montré une fois de plus la fragilité des infrastructures à La Réunion et en particulier dans le Sud. Dans le cadre de l’aménagement du territoire, l’urgence est de désenclaver la population a mi-pente. Le but : mettre fin à la prise d’otages des Réunionnais situés dans les hauts à chaque intempérie. Cette proposition du Parti communiste Réunionnais a été argumentée hier par des représentants de sections communistes du Sud et de l’Ouest de l’île — Krishna Damour (Saint-Pierre),Benoît Blard (Le Tampon) Jean-René Vaïtilingom (Saint-Leu), Jean-Hugues Suzanne (Petite Île) — aux côtés de deux représentants du secrétariat — Yvan Dejean et Fabrice Hoarau.
Cette présentation a eu pour cadre une conférence de presse tenue au nouveau siège de la section PCR de Saint-Pierre.

Le passage de Dumile a eu pour conséquences deux problèmes qui mirent plus d’une semaine à être résolus : les radiers emportés dans la rivière Saint-Etienne et les coupures d’eau au Tampon (voir ci-après). Pour que le premier ne se reproduise plus, le Parti communiste réunionnais propose le prolongement de la route des Tamarins depuis Stella pour aller jusqu’aux Lianes dans les eaux de Saint-Joseph. Lancée et achevée sous la mandature de Paul Vergès à la Région, la route des Tamarins constitue le premier maillon de la route de moyenne altitude qu’il importe désormais de relancer. Bien avant la fin de ce chantier, Paul Vergès avait rappelé cette perspective.

C’est ce projet que des dirigeants de sections du Sud et de l’Ouest ont présenté hier, en compagnie de deux représentants du secrétariat. Tous ces membres du Conseil de la reconstruction se sont fait les porte-parole d’une solution qui concernera Saint-Leu (Piton Saint-Leu, La Chaloupe), l’Etang–Salé (Le Lambert, Les Canots), les Avirons, La Rivière l’Entre-Deux, Le Tampon (Ligne 400, Les Trois-Mares), de Saint-Pierre (La Ravine des Cabris, Bois d’Olives, La Ligne Paradis, La ligne des Bambous) ; de Petite–Île et de Saint-Joseph (Les Lianes, Carosse). Quasiment un tiers de la population de l’île réside dans le sud et à mi hauteur. Elle doit impérativement se diriger vers le littoral pour rejoindre l’Ouest ou le Nord par la route des Tamarins.

Un pont sur le Bras de Cilaos

« Nous observons une réelle densification de la population sur cette zone comprise entre Saint-Leu et Saint-Joseph. Ces agglomérations, de la micro région sud, constituent l’arrière pays de La Réunion : le seul espace qui laisse encore des possibilités pour accueillir de nouvelle population », précise Yvan Dejean, « la micro région Est ainsi que celle du Nord n’offre pas les mêmes possibilités d’habitation comme le sud. Prenons un exemple : l’arrière pays de Saint-Denis, avec La Montagne et Saint-François, est d’ores et déjà largement densifié » .

Après le passage du cyclone Dumile c’est tout le Sud-Ouest qui a été pénalisé en raison de la fragilité des infrastructures actuelles. (Le Radier du ouaki, la radier de Manapany les hauts, la route Hubert Delisles qui n’est pas fiable en période de forte pluie)

« C’est pourquoi et plus que jamais la solution que nous préconisons c’est la réalisation d’un pont au niveau du Ouaki sur le Bras de Cilaos qui rejoint le pont sur le Bras de la Plaine offrant ainsi un accès confortable et rapide à La Rivière par les hauts de la Ravine de Cabris, la ligne des bambous et la 4 voies du Tampon. Et vice versa ! » , précise le membre de la direction collégiale.

Pour le PCR, cette solution c’est l’amorce du désenclavement et du développement de tous les quartiers a mi pente.

Maires et collectivités interpellés

C’est le projet déjà énoncé d’une nouvelle liaison routière de Stella jusqu’au Lianes a Saint-Joseph. Le prolongement de la route des Tamarins, c’est la revendication du PCR.

L’urgence des urgences c’est donc la création d’un pont sur le Bras de Cilaos. Et les sections communistes du Sud ont décidé de se lancer dans une pétition pour réclamer la réalisation de cet ouvrage.

Dans le même temps, les représentants de la Direction collégiale présents hier vont collectivement solliciter audience auprès du Conseil général, du Conseil régional, des maires du Sud et de l’Etat pour prendre des initiatives concernant dans un premier temps ce pont qui devra enjamber le bras de Cilaos, et dans un deuxième temps une route de moyenne altitude.

C’est vrai, c’est une situation que l’on peut qualifier de provisoire. Le radier de la rivière Saint-Etienne entre Saint-Louis et Saint-Pierre trouvera sa solution définitive avec un nouveau pont qui sera livré prochainement suite à la destruction de l’ancien ouvrage par le cyclone Gamède en février 2007.

Mais de toute évidence :

1 - Même avec un nouveau pont, quasiment 1/3 de la population de l’île résidant dans le sud à mi hauteur doit impérativement descendre vers le littoral pour rejoindre l’Ouest ou le Nord par la route des Tamarins.

Ce qui n’est pas pour arranger les problèmes d’embouteillages.

2 - Même avec un nouveau pont, malgré tout il reste le problème du désenclavement de La Rivière et de Cilaos.

A l’horizon 2020, l’Insee nous indique deux choses :

- premièrement que les 200.000 habitants supplémentaires habiteront à mi hauteur,

- deuxièmement La Rivière comptera 27.000 habitants soit 4.000 de plus qu’aujourd’hui.

Cette agglomération va être érigée en commune et il se pose alors le problème de l’accès à cette nouvelle commune. Il se posera également le problème du développement économique autonome de la 25ème commune de La Réunion.

Dans l’état actuel des choses l’accès à La Rivière se fait par l’Ouest par la route Hubert Delisles qui n’est pas confortable et qui n’est pas sécurisée. Il y a un autre accès par l’Est c’est le radier du Ouaki qui est très aléatoire et qui saute a la moindre pluie. Et le troisième accès c’est par Saint- Louis.

Les cyclones Dumile cette année comme Gamède ou Firinga à l’époque ont provoqué une situation catastrophique à la fois pour La Rivière comme pour Saint-Louis.
Le blocage de l’économie et de la vie sociale

Fabrice Hoarau est revenu d’autres conséquences liées au passage du cyclone Dumilé et à l’absence de route de moyenne altitude.

Toute l’économie et la vie sociale ont été bloquée. C’est le fait des heures perdues dans les embouteillages pour franchir la journée la rivière Saint-Etienne.

Le passage d’un cyclone, ce sont aussi des radiers submergés. Tant que le problème du franchissement des ravines ne sera pas réglé par la construction d’ouvrages d’art, le franchissement des radiers ne sera pas sécurisé. En période cyclonique, c’est la mise en danger des personnes.

Enfin, Dumile a laché sur La Réunion des quantités d’eau importante. Se pose alors la question de savoir comment retenir tout ce trésor tombé du ciel. Car en l’absence de réservoirs, la majeure partie glisse vers la mer.
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