« Nou lé la », « larg pa », « vive Vergès »

Le peuple réunionnais appelle à poursuivre les combats de Paul Vergès

18 novembre 2016, par Manuel Marchal

En transformant les funérailles de Paul Vergès en un événement historique, le peuple réunionnais a placé la barre très haut. Il a rendu massivement hommage aux luttes de Paul Vergès et de son Parti, et a montré sa volonté de voir le combat se poursuivre. Répondre à cet appel est une responsabilité que les communistes se doivent de relever.

Mardi dernier, quelques instants avant que le cercueil de Paul Vergès quitte la salle Rwa Kaf de Sainte-Suzanne, Maurice Gironcel a pris la parole. Il a notamment souligné la lourde responsabilité qui pèse sur les épaules des militants communistes depuis la disparition du fondateur du PCR.

Quelques instants plus tard, après une émouvante Internationale, le convoi s’est ébranlé, direction Le Port en passant par Sainte-Suzanne, Sainte-Marie, Saint-Denis et La Possession. Tout au long du trajet, les paroles du co-secrétaire général du PCR trouvaient une illustration concrète. Nombreux étaient en effet les Réunionnais à se rendre sur les points de passage du cortège. À Sainte-Suzanne, puis sur les ponts surplombant la 4 voies à Sainte-Marie, le long de la route nationale traversant Saint-Denis, des groupes s’étaient formés. Ils brandissaient des drapeaux rouges, levaient le poing ou faisaient le V de la victoire. Puis au Port, la foule s’est faite plus nombreuse à mesure que le convoi traversait la ville. Et très souvent, les mêmes messages : « nou lé la », « larg pa », « vive Vergès ».

Au même moment, ils étaient très nombreux à suivre à la télévision ce moment qui marquera l’histoire de La Réunion. Certains étaient émus jusqu’aux larmes, sentant remonter à la surface les souvenirs des combats menés avec Paul Vergès et les communistes.

« Nous nous engageons résolument »

Tous ces messages de sympathie venaient de Réunionnais qui n’appartiennent pas aux classes les plus aisés. C’est le cœur des masses populaires qui a parlé. Il reconnaît les acquis des combats, il est fier de pouvoir se dire aujourd’hui Réunionnais, et il demande que la lutte se poursuive.

Cet appel a trouvé un écho dans l’hommage rendu par Elie Hoarau au nom du PCR lors des funérailles de Paul Vergès :

« Aujourd’hui son message est clair : partir toujours de la réalité concrète, analyser les causes des échecs notamment depuis mars 1946, répondre aux urgences sociales dans une société en crise, prendre en compte les grands évènements qui vont marquer les décennies à venir comme la démographie, le changement climatique, les échanges capitalistes mondiaux, les progrès scientifiques et technologiques. Telles sont les pistes qu’il nous a ouvertes. Il n’a eu de cesse et ce jusqu’à son dernier souffle, je puis le témoigner, d’appeler les Réunionnais, les Réunionnaises de bonne volonté, à s’unir au-delà des clivages importés, pour ensemble, bâtir et maîtriser leur devenir.

Pour nous Communistes, répondre à cet appel est le meilleur hommage qu’on puisse rendre au Camarade Paul. Part en paix Camarade nous nous engageons résolument à le faire ».

Le peuple a besoin de son parti

En transformant les funérailles de Paul Vergès en événement historique, le peuple réunionnais a placé la barre très haut. Cela donne la mesure du sentiment qui s’est exprimé à la suite du décès de notre camarade. Les commentateurs ont d’ailleurs été surpris de cette ferveur, croyant qu’elle appartenait au passé. C’est un lien profond, créé au plus dur de la lutte qui est remonté à la surface.

Cette clameur surgie des classes populaires rappelle que le peuple réunionnais a besoin de son parti pour défendre ses intérêts, le rassembler et lui donner l’espoir qu’un avenir différent du chômage et de la pauvreté est possible. Elle demande que les combats menés par Paul Vergès soient poursuivis. C’est l’engagement que les communistes ont pris le 15 novembre dernier quand le fondateur du PCR a rejoint sa dernière demeure.

M.M.

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