« Le coup de grâce à la filière »

Le photovoltaïque : une filière en perte d’avenir

11 mars 2011, par Céline Tabou

En janvier dernier, juste avant de se rendre au Tampon avec Didier Robert, Nicolas Sarkozy avait inauguré une ferme photovoltaïque. Ceci était un gage d’optimisme pour la filière. Mais quelques mois après, l’UMP a tout cassé, et le photovoltaïque, alors en pleine expansion à La Réunion, est désormais en perte d’avenir.

Le Gouvernement a annoncé les mesures dans le cadre de la nouvelle régulation du photovoltaïque en France qui s’applique en Outre-mer. Elles vont entraîner une diminution des demandes et un surcoût pour les foyers. Pour les professionnels, le prix est passé à 12 centimes pour les projets de moins de 100 kW, ce qui représente un tarif divisé par trois.
« Depuis six mois, les 1.700 emplois, dont 500 directs, de la filière réunionnaise ont été divisés par deux. Il reste encore quelques projets à réaliser en 2011, mais cela ne durera pas longtemps. Si on en reste là, c’est la débâcle assurée », a déclaré Denis Legallais, porte-parole du groupe PV Run réunissant neuf solaristes locaux, dans le "Journal de l’île de La Réunion" d’hier. Cette déclaration met en avant le sentiment de désespoir suscité par des mesures inspirées par la direction de l’UMP, dont fait partie Didier Robert.
Face aux interrogations des acteurs de la filière, à aucun moment le président de la Région n’est allé expliquer les raisons de ces mesures. Effectivement, Nicolas Sarkozy a annoncé un plan de rigueur dans tous les domaines, mais celui-ci a été élaboré par le bureau politique de l’UMP, dont Didier Robert est l’un des membres actifs. Autrement dit, ce dernier a été l’un des instigateurs et décideurs de la réforme sur le photovoltaïque. Et en tant que député, ne prenant pas en compte les spécificités Réunionnaises et la dynamique mise en place depuis des années, il n’a pas voté contre les propositions visant à réduire de moitié (de 50% à 25%) le crédit d’impôt sur les installations photovoltaïques.
Autre exemple de sa participation à la fin du développement des énergies renouvelables à La Réunion, Didier Robert a décidé de supprimer les projets relevants du développement durable, tels que la géothermie ou le tram-train. Le président de la Région aurait pu utiliser son statut de membre du bureau politique de l’UMP pour faire entendre des alternatives ou exceptions pour La Réunion, mais il n’a pas défendu l’intérêt réunionnais. Conséquence, il porte désormais une lourde responsabilité dans la suppression des 15.000 emplois qui auraient dû être créés avec la poursuite de la marche vers l’autonomie énergétique.

Céline Tabou

Didier Robert

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