Conférence de presse de François Hollande

Le président de la République justifie le plan d’austérité

13 novembre 2012, par Manuel Marchal

Lors de sa première conférence de presse en tant que président de la République, François Hollande a décliné plusieurs axes de sa politique. Parmi eux, le respect de la feuille de route de la Cour des comptes et l’application du rapport Gallois. C’est la confirmation de l’austérité.

« Une alternance change le pouvoir mais pas la réalité », c’est ainsi que le président de la République a lancé sa première conférence de presse au cours d’un exposé de plus d’une demi-heure de la situation, de ses 6 premiers mois d’action et des perspectives à venir.
Dans cinq ans, le chef de l’État veut être jugé sur deux points : sa capacité à redresser la croissance et la réduction du chômage. Pour cela, il mise sur le désendettement et la compétitivité pour inverser la tendance au déclin de la France. Et il affirme que dès 2013, le taux d’endettement public sera ramené à 3% du PIB.

50 milliards supplémentaires à trouver en 5 ans

Pour cela, François Hollande donne une feuille de route qui comporte une première étape : le budget 2013. Il se dit en accord avec les conclusions de la Cour des comptes, qui estimait à 30 milliards d’euros supplémentaires l’effort à faire pour contrer une aggravation de la situation budgétaire de la France. Pour cela, le gouvernement prévoit dans le budget 2013 une baisse de 10 milliards des dépenses de l’État, et une hausse de 20 milliards des prélèvements. Ce qui signifie 10 milliards d’impôts supplémentaires pour les familles, et 10 milliards pour les entreprises.
Le rythme de réduction des dépenses publiques sera maintenu tout au long du quinquennat. Le président de la République indique avoir donné mission au Premier ministre de travailler sur un plan d’économies de 50 milliards d’euros à réaliser sur les cinq années. C’est dans ce contexte que devra être lancé un outil doté d’une force de frappe de 40 milliards d’euros : la Banque publique d’investissement pilotée par les Régions.

Les restrictions vont continuer

Pour la relance de l’économie, le président de la République met en avant la compétitivité pour combattre le « décrochage productif ». Le rapport Gallois sera appliqué, précise-t-il. Rappelons que ce rapport préconise une baisse du coût du travail financée par une baisse de la contribution des entreprises à la solidarité nationale. Le rapport souhaite aussi une hausse de la TVA. D’ores et déjà, le gouvernement s’est dit favorable à ces deux mesures, en y ajoutant quelques modifications. Le taux réduit de TVA serait en baisse d’un demi-point, et le taux normal en hausse de 0,4 point.
Au fil des questions, le président de la République a confirmé sa totale solidarité avec le gouvernement. Sur le fond, cette conférence de presse de deux heures a donné l’occasion au président de la République de justifier le plan d’austérité.
Les mesures du budget 2013 ne sont qu’une étape. Les restrictions vont continuer tandis que les contributions des entreprises vont aussi baisser. Sans un bien hypothétique retour de la croissance, comment le gouvernement compensera-t-il la baisse des recettes de l’État pour réduire le déficit public ?
Pour La Réunion, c’est une question d’importance, car le système en place a construit une économie dominée à plus de 80% par les services, financée essentiellement par les transferts publics venus d’un pays situé à 10.000 kilomètres d’ici. En justifiant le plan d’austérité, le président de la République confirme bien qu’il n’y a aucune sortie de crise possible pour notre pays dans le cadre actuel.

Manuel Marchal

« Le tournant c’est maintenant ? »

C’est l’expression utilisée hier par le premier journaliste à interroger François Hollande, un représentant de l’Agence France Presse. Ce dernier constatait qu’après plusieurs mesures sociales passées en tout début de mandat, le gouvernement a manifestement pris un virage plus libéral. Et d’interpeller François Hollande par un « le tournant, c’est maintenant ? » avant de lui poser une question.

Images de notre HistoireFrançois Hollande

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • Martine Aubry avait dit que Hollande représentait la gauche " molle " elle avait bien raison ! pour être élu il a fait comme Sarkozy il a menti aux Français ! maintenant nous allons subir une politique d’austérité que d’ailleurs Hollande a approuvé en Grce, en Espagne, au Portugal, si c’est ça la gauche et bien celle-ci se prépare des lendemains qui déchantes !! les Français ont voté pour un changement radical de politique et non pour appliquer le programme de Sarkozy !! c’est dire plus de sacrifices, du chomage de masse, perte du pouvoir d’achat hausse des impots, de la TVA, et de plus des cadeaux AUX ENTREPRISES qui n’ont jamais , malgré des aides de l’Etat créer des emplois ! Merci monsieur Hollande de nous avoir trahi !

  • L’analyse de Manuel Marchal est juste mais :
    Y a t-il un Parti socialiste digne ce nom encore sur notre territoire ?
    NON.
    Ce gouvernement est-il socialiste ?
    NON.
    Nous le savons, F Hollande a laisse entendre que la prochaine etape sera de nous enfiler la CSG en douceur. En fait il veut un accord entre les syndicats et le patronat sur cette question. Si pas d’accord, le gouvernement fera.


Témoignages - 80e année


+ Lus