Roch Wamytan ouvert à des discussions avec le prochain gouvernement pour organiser le 3e référendum prévu dans l’Accord de Matignon

Le président du Congrès de Kanaky-Nouvelle Calédonie : l’indépendance dans les années qui viennent

13 décembre 2021

Roch Wamytan souligne que le vote organisé le 12 décembre était « le référendum de l’État français et de ses soutiens en Nouvelle-Calédonie, pas le nôtre » et ne peut donc pas être qualifié de 3e référendum prévu dans l’Accord de Nouméa. Le président du Congrès de Kanaky-Nouvelle Calédonie tend la main à la France : « Nous attendons que le prochain président de la République soit élu, et que le prochain gouvernement soit en place, pour pouvoir venir à la table des négociations ». « J’appelle le gouvernement français actuel et celui qui va se mettre en place bientôt à continuer à accompagner le peuple kanak et le peuple calédonien à son émancipation et peut-être demain à sa souveraineté. »

« Pour nous, ce n’est pas le troisième référendum. Nous considérons qu’en termes de légitimité juridique et politique, il n’y a que deux référendums, 2018 et 2020. Celui-là, c’est le référendum de l’État français et de ses soutiens en Nouvelle-Calédonie, pas le nôtre », a déclaré hier sur France Infos le président du congrès de la Nouvelle-Calédonie Roch Wamytan. « Nous avons lancé un appel pour dire à notre population de ne pas participer à ce vote. Ils nous ont suivi, puisqu’on est à plus de 50 % du taux de participation (...) Les autres ont participé à ce référendum, mais ils sont à moins de 50 % au niveau de leur résultat. Donc, nous sommes, nous, satisfaits, et eux, ils sont satisfaits. »
« Il faut reposer la question. Tout va dépendre du résultat de nos discussions pour savoir à quel moment la question sera posée, peut-être pas l’année prochaine (…) mais nous sommes dans ce processus-là. »

« Nous attendons que le prochain président de la République soit élu, et que le prochain gouvernement soit en place, pour pouvoir venir à la table des négociations »

Les indépendantistes avaient demandé le report du référendum du 12 décembre pour cause de deuil et de crise sanitaire, mais Paris a décidé de passer outre.
Roch Wamytan rappelle que si la campagne et le scrutin avaient pu se dérouler normalement, l’indépendance était possible après le vote :

« Même si nous avons commencé à nous préparer à partir du week-end du 21-22 août à nous mettre en ordre de bataille, nous avions 110 jours pour nous préparer pour gagner, regrette Roch Wamytan. Nous étions à peu près à 10 000 voix pour basculer. Nous avons fait 43 % en 2018, presque 47 % en 2020 pour l’indépendance. Nous pensions sérieusement que, du fait que la réserve de voix était en notre faveur, nous allions pouvoir passer. »

« Comment pouvez-vous organiser un référendum sans le peuple autochtone ? »

Cette semaine, Roch Wamytan était reçu au siège des Nations Unies à New-York. La Kanaky-Nouvelle Calédonie figure en effet sur la liste des pays à décoloniser. Missionné par le bureau politique du FLNKS, Roch Wamytan a prononcé ce jeudi 10 décembre à New York, un discours devant le Comité spécial de la décolonisation de l’ONU. « Le FLNKS considère que ce prochain référendum n’a pas une grande valeur, en termes de légitimité, car il ne sera pas reconnu par le FLNKS » a déclaré le signataire de l’accord de Nouméa, devant la présidente du C24, Keisha Aniya McGuire.
Là encore, divers motifs sont mentionnés. Notamment : « Comment pouvez-vous organiser un référendum sans le peuple autochtone ? »

« Nous allons poursuivre le travail » et l’indépendance « va se faire dans les années qui viennent. J’appelle le gouvernement français actuel et celui qui va se mettre en place bientôt à continuer à accompagner le peuple kanak et le peuple calédonien à son émancipation et peut-être demain à sa souveraineté. En tout cas, c’est notre objectif », conclut-il.

M.M.

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