De la complicité à la coopération ouverte

Le Progrès offre ses services à Didier Robert

4 septembre 2013

En 2010, les dirigeants de la Fédération PS avaient décidé de la victoire de Didier Robert aux régionales. Devenue sénateur du PS, la tête de liste est un des animateurs de la scission des socialistes à La Réunion. La semaine dernière, il a rencontré Didier Robert pour lui affirmer son soutien à sa politique. Le Progrès décide donc de renforcer une coalition conservatrice sous la direction de Didier Robert.

En mars 2010 aux régionales, sous la direction de Michel Vergoz, les socialistes avaient fait perdre l’Alliance pour faire gagner l’UMP. Lors de l’élection de Didier Robert à la présidence de la Région, Michel Vergoz a félicité publiquement l’UMP de cette réussite. 18 mois plus tard, il était récompensé par un poste de sénateur.

Au lendemain des législatives de 2012, la Fédération PS a explosé. La scission est menée par quelques parlementaires dont le sénateur PS. La semaine dernière, la rencontre entre Michel Vergoz et Didier Robert a apporté des précisions importantes sur l’objectif de ce nouveau parti.

Une offre écrite

C’est en effet à la demande de Michel Vergoz que le président UMP de la Région a rencontré le sénateur. Elle fait suite à l’opération clientéliste méprisante pour les emplois verts de Bois Madame. Bien sûr, le représentant du Progrès n’y voit que du bien. Voici quelques extraits :

Ce dernier n’y était pas allé par quatre chemins dans sa demande d’audience : « La Région a organisé une journée des emplois verts le vendredi 16 août 2013, à Sainte-Marie, laquelle a retenue mon attention. Au-delà des polémiques qu’elle a suscitées, cette initiative et les espoirs qu’elle a fait naître, m’apparaissent intéressants dans l’intérêt supérieur de La Réunion (…) Aux côtés d’autres acteurs, les compétences de la Région vous confèrent naturellement le rôle de chef de file dans les domaines de l’aménagement du territoire, de l’environnement et du développement touristique, ce qui vous autorise des initiatives » . Et de poursuivre : « aussi, même si les emplois verts constituent une partie seulement (2 500 sur 20 000) des contrats aidés soutenus financièrement par le gouvernement, il m’apparaît important de pouvoir échanger avec vous, avant l’examen du projet de loi sur l’Économie Sociale et Solidaire qui sera prochainement présenté au parlement » . Conclusion : « Un échange avec la « Plateforme », votre opérateur des emplois verts, me serait utile également, au moment que vous jugerez opportun ».

A droite toute

Difficile de voir autre chose qu’une offre de service du Progrès à Didier Robert. C’est tout à fait dans la logique de la trahison de mars 2010. Les élus PS ne sont pas des opposants virulents à Objectif Réunion comme pouvait l’être Michel Vergoz à l’encontre de Paul Vergès. Pire, le président de Région a trouvé auprès de celui qui est devenu un parlementaire du Progrès un avocat de premier plan.

Cette lettre et cette rencontre montrent que les protagonistes de cette affaire sont passés de la neutralité bienveillante à la coopération ouverte.

Tout porte donc à croire que le Progrès met en application la volonté d’élargissement. L’initiative de Michel Vergoz montre l’orientation de cet élargissement : à droite toute sous la direction de Didier Robert.

M.M.

A la Une de l’actuDidier RobertMichel Vergoz

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus