Ce qui anime Daniel Cadet, dit-il, c’est la lutte contre le cumul des mandats et la moralisation de la vie politique. Après avoir entendu récemment le Président de l’Alliance plaider pour un renouvellement et un rajeunissement de la classe politique réunionnaise, le candidat du PSR lui répond : « Chiche » ! Si ce n’est que le candidat Cadet semble avoir oublié une partie du discours : d’abord rassembler autour d’une idée - le combat pour La Réunion et son avenir - au-delà des clivages politiques pour partir ensuite unis dans la bataille politique.
Il souhaite - comme tout candidat - être le candidat du sursaut, celui qui mettra fin à ce qu’il qualifie de quatre années de “mascarade”, de “vaudeville” offerts par les conseils municipaux dionysiens. Il critique le bilan d’un député qui, trop occupé selon lui par ses fonctions d’édile, aurait été transparent à l’Assemblée. Développant son programme, il plaide : « Je veux qu’on en revienne à la justice sociale, à l’égalité des chances. Je veux qu’on parle d’ambition, d’éducation, de solidarité. Je veux être le candidat de la vigilance. » Puis, cherchant à se poser, il s’oppose et déclare : « Nicolas Sarkozy, ça reste la casse sociale, l’insulte. Je persiste à dire que la droite a un projet dangereux. »
Puis se souvenant habiter à La Réunion, son discours se teinte de préoccupations réunionnaises. Il dit vouloir déployer de grands efforts pour une meilleure insertion économique et sociale. En ce sens, il souhaite promouvoir les jeunes Réunionnais pour accroître le métissage des sphères de décision (voir billet ci-contre).
Sur le plan économique, il stigmatise le fait que 70% des logements défiscalisés profitent à des personnes qui n’habitent pas à La Réunion. Il souhaite la mise en place d’une « brigade spécialisée » dans le domaine de la concurrence et du marché. Il entend améliorer la situation dans le secteur du retraitement des déchets. Il veut développer la pêche hauturière et le tourisme.
Auparavant, son suppléant, René Junker, avait présenté quelques points jugés importants par le PSR : permettre l’accès des Réunionnais aux responsabilités ; souligner l’importance du savoir pour l’égalité des chances ; promouvoir le droit à un logement de qualité.

MD et AW

Interrogé sur ses intentions de vote pour la Présidentielle, Éric Delorme, présent dans la salle, a indiqué avoir envoyé ses propositions au Parti Socialiste, à Paris. Le PSR donnera des consignes de vote plus claires une fois qu’il aura obtenu de Ségolène Royal des éléments de réponse. Pour sa part, Daniel Cadet a souligné qu’il n’appellera pas à voter pour Nicolas Sarkozy. Il a ajouté qu’il se reconnaissait dans plusieurs des cent propositions exposées par Ségolène Royal le 11 février.
Eric Delorme a indiqué que le PSR allait présenter quatre candidats sur les cinq circonscriptions. En effet, conformément à la plate-forme signée avec l’Alliance, il s’allie dès le premier tour à Huguette Bello, députée PCR de la seconde circonscription. En revanche, sur les quatre restantes, dont trois dominées par la droite, et une par le PS, le PSR a décidé de présenter : Daniel Cadet à Saint-Denis, Dominique Henri dans la troisième, Jean-François Fays dans la quatrième et Denise Delorme dans la cinquième.

MD et AW

Des glissements dangereux

Les hommes politiques devraient être plus prudents dans leurs paroles. Daniel Cadet est de ces imprudents qui se lancent dans des diatribes fleurant le communautarisme, pour ne pas dire racisme. Il a dit regretter que, dans les premiers rangs au rassemblement de l’Alliance, dimanche, « les couleurs de peau n’aient pas été aussi bigarrées que ce qu’elles sont réellement dans l’île ». On n’ose pas croire que ce dirigeant politique fasse ainsi appel à de bas instincts. Il aurait été mieux inspiré d’ôter ses œillères pour mieux observer la réalité de l’assistance du Parc des Expositions de Saint-Denis dont la particularité était justement de représenter toute la diversité et la richesse humaine de La Réunion. Espérons tous qu’il s’agisse là d’un dérapage dont s’excusera Daniel Cadet.

AIC