Le renseignement politique outre-mer sera démantelé

12 janvier 2008

Le secrétariat d’Etat à l’Outre-mer fermera les services de renseignements politiques outre-mer, les discrets “bureaux d’études” qui épient la vie publique et privée des personnalités outre-mer.

Les bureaux de renseignements du ministère de l’Outre-mer, appelés “bureaux d’études”, vont disparaître. C’est rue Oudinot qui l’annonce. Cette précision vient à la suite d’un communiqué du Parti socialiste publié mardi, demandant à Christian Estrosi d’aller plus loin que la dissolution du cabinet militaire du ministère de l’Outre-Mer qui faisait du renseignement.
Samedi, dans un entretien au “Parisien/Aujourd’hui-en-France”, Christian Estrosi avait indiqué que « le contrat du général de deuxième section qui était à la tête de ce cabinet venait à son terme fin décembre et qu’il en avait profité pour prendre, avec le ministre de la Défense et en accord avec le Président et le Premier ministre, les dispositions nécessaires pour dissoudre l’ensemble de l’entité ».

« Véritable fichage »

Chaque collectivité d’outre-mer a son “bureau d’études”, composé d’officiers de renseignements, souvent issus de la Direction générale des services extérieurs (DGSE) qui, comme son nom l’indique, travaille en principe en dehors du territoire national.
La rue Oudinot « se réjouit » que le secrétaire national à l’Outre-mer du PS, le député de Guadeloupe Victorin Lurel, soit d’accord avec la décision de supprimer le cabinet militaire et les « bureaux d’études ».
Dans un communiqué, le député de Guadeloupe rappelait ce que n’avait pas caché Christian Estrosi ce week-end : « Depuis de nombreuses années, et uniquement en outre-mer, des officiers de renseignements basés dans les préfectures se livrent à un véritable fichage des élus, journalistes et autres personnalités exerçant des responsabilités en outre-mer. »
C’est pourquoi Victorin Lurel demandait « le démantèlement pur et simple de ce service en faisant adopter au plus tôt les textes législatifs et réglementaires qui viendront abroger ceux qui ont servi de bases juridiques à sa création et à son fonctionnement ».

Exception dans la République

L’affaire Clearstream a rendu les hommes politiques très méfiants vis-à-vis des services de renseignements et de l’utilisation qui peut être faite des informations collectées. Ces « bureaux d’études » outre-mer sont une exception dans la République depuis 1959. Ils sont chargés de faire du renseignement politique, une fonction que, pourtant, les renseignements généraux n’ont eux-mêmes plus le droit d’exercer depuis plusieurs années. Leur rayon d’action est large au point de noter les aventures extraconjugales des personnalités politiques, en Nouvelle-Calédonie comme dans tout l’outre-mer. L’État gardera toutefois un œil sur l’outre-mer grâce à ses autres services de renseignements, Direction de surveillance du territoire (DST) et Renseignements généraux.


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