Égalité collective dans le cadre d’un Nouveau contrat social...

Le réveil d’un bonheur annoncé !

13 octobre 2006

Un projet de société se définit par la place qu’il attribue à l’Homme et par la relation qu’il établit entre l’individu et la collectivité. Mais les individus ne sont pas des atomes flottants dans le vide. Ils forment des groupes, des classes sociales, des femmes, des familles, des intérêts communs, des jeunes... Quelle doit être leur position respective ? Question qui en commande d’autres et qui doit être examinée en premier. Trois directions apparaissent avec force :

- Notre société, au lieu d’accepter son morcellement en fraction ou en groupes dominants et dominés doit tendre à réaliser son unité par la justice.

- Elle constituera une communauté d’Hommes libres et responsables.

- Elle sera une société de communication et de participation.

Ces prérogatives s’affichent en filigrane au sein du projet présentement proposé par le PCR.

Le PCR s’assigne l’ambition de participer activement et ardemment à un développement honorable pour l’ensemble de La Réunion dans le cadre d’un Nouveau contrat social.
Quelle ambition et quelle audace de vouloir conjuguer l’économie productive et alternative tout en composant à la fois un humanisme social. La dialectique est ici flagrante !
Nous pouvons qu’avoir confiance en ce Nouveau contrat social et rien ne l’arrêtera car comme le disait Victor Hugo, "rien n’arrête une idée dont le temps est venu".
Ce programme ne peut à elle seul être la panacée permettant l’endiguement de tous nos problèmes qui s’expriment sous différentes formes. Mais elle peut largement y concourir.

Le projet audacieux que le PCR présentera à l’ensemble de la population Réunionnaise expose les solutions qui s’avèrent nécessaires face aux problèmes urgents qu’éprouve notre pays, notre jeunesse, et de manière générale, l’ensemble de La Réunion :

C’est ainsi que nous pouvons constater l’existence de deux pôles entre lesquels le fossé ne cesse de s’agrandir, d’un côté l’accumulation des richesses, la Fonction publique, cadres du privé, la maîtrise de l’information ; de l’autre celle de la pauvreté, le chômage, l’analphabétisme, l’illettrisme, l’alcoolisme, l’aliénation par le modèle occidental.
Les exclus représentent ainsi aujourd’hui - de la population totale puisque 160.000 personnes sont concernées par le R.M.I., soit près de 70.000 familles. Une situation sociale désastreuse qui est la résultante du chômage croissant qui atteint 32% de la population active, soit 1OO.000 chômeurs.

110.000 illettrés et 17% d’analphabètes

Nous devons donc faire le triste constat que 56,4% des chômeurs ont moins de 25 ans, 2 personnes sur 4 de la population active est au chômage et que le chômage et le sous-emploi font que 2/3 des ménages relèvent du logement aidé et que 55% de la population dépendent de l’aide médicale.

Ce chômage qui est essentiellement dû au sous-emploi résulte également de la sous-formation car 45% des chômeurs sont sans formation.

Une sous-formation qui est la conséquence d’un fort échec scolaire car 1/3 des jeunes abordent sans véritable formation la vie active. Nous comptons également 110.000 illettrés et 17% d’analphabètes.

Il est aisément observable que la société réunionnaise éprouve un malaise social. Un malaise social qui se fait ressentir par un taux de délinquance et de criminalité en progression et par la multiplication des manifestations pour l’emploi. Ces manifestations traduisent le désarroi et l’angoisse profonde d’une jeunesse qui refuse l’assistanat, l’exclusion et la précarité. Car, quand la frustration est trop douloureuse et que la pression de la passivité est à son comble, le peuple n’a pas d’autres alternatives que d’envahir bruyamment la scène sociale. C’est la peur des nantis !

Ces chiffres et ces faits inquiétants prouvent bien que les investissements quantitatifs ne suffisent pas et qu’il faudrait s’attacher davantage aux critères qualitatifs.
Face à une telle situation qui est amenée à s’aggraver si nous considérons que chaque année on compte 7.500 actifs supplémentaires alors que se créent 3.500 emplois par an (soit un taux d’emploi de 39,6%), nous devons alors impérativement appliquer un plan d’ajustement structurel.

Cet ajustement est guidé par l’éclairage d’un Nouveau contrat social. Ce NCS contenu par le projet de développement du PCR est l’exigence d’une égalité collective qui puise sa force :

- par la mobilisation de toutes les forces vives,

- par la mise en relief des atouts potentiels de la réunion,

- par la protection de notre environnement,

- par la création de nouvelles filières économiques,

- par la valorisation de la culture et de l’identité réunionnaise,

- par l’incandescence de notre jeunesse...

- par la mise en place de pôles technologiques et d’excellence dans les domaines les plus innovateurs et porteurs de haute valeur ajoutée

- par la création de logements sociaux à la hauteur des besoins et en adéquation à un art de vivre ensemble

- par la déclinaison de solutions à toutes les priorités

- par le développement de l’économie alternative (service à la personne...)

- par une gestion raisonnée du territoire

- par une exigence de l’équilibre et à la fois une complémentarité de nos micros régions

- par une anticipation des besoins en formation

- par une réelle volonté de développer une économie productive et compétitive (pôle d’ingénierie)

- par la mise en place de zones favorisant et facilitant l’exportation

- par un rapprochement du contenu des programmes scolaire à la réalité singulière du sujet apprenant Réunionnais

- en jugulant les nouvelles inégalités telle que la fracture numérique

- par la création de réseaux de transport alternatifs et efficace

- par une labellisation du secteur touristique

- par le sport

- par une plus grande démocratisation de l’accès à la santé

- par la création d’un CHU et d’un pôle de recherche sur les épidémies émergentes...

Réparer l’ascenseur social

Par ailleurs, si nous considérons notre taux de chômage important qui, de surcroît, frappe notre jeunesse qualifiée (dont 60% ont moins de 25 ans et 38% ont entre 25 et 29 ans), il nous incombe de ne pas se voiler la vision qui laisserait place au découragement et au fatalisme.

Nous devons donc cesser de saisir les vagues reflets de notre société. Il s’agit par conséquent de réparer l’ascenseur social en permettant à notre jeunesse diplômée d’accéder prioritairement à la Fonction publique de notre région et aux postes de responsabilité.
Ne pas prendre la mesure de l’ampleur de cette situation, ce serait condamner notre jeunesse à la dérive d’une explosion sociale programmée.
C’est pourquoi le Nouveau contrat social fait de ce combat son fer de lance au nom d’une responsabilité politique par la mise en place d’un moratoire.

Nous nous trouvons aujourd’hui devant un devoir de choix qui nous positionne face à notre devenir. Il s’agit d’anticiper pour affronter une situation qui a beaucoup évolué depuis 60 ans et qui fait toujours apparaître des inégalités. Cela s’exprime à travers le chômage, la délinquance, l’échec scolaire, l’exclusion, la précarité...
Le réel défi que nous devons relever est d’avoir le courage et l’audace politique de réorienter les transferts de distribution et les mentalités vers une alternative où nous cesserons de subir le destin pour devenir maître de notre destin et participer dignement au développement de la zone Océan Indien.
Cela passe par l’adaptation des lois votées en d’autre lieu et dans un autre contexte. Adapter l’application des lois s’avère proéminent pour permettre à notre Région Réunion d’obtenir des marges de manœuvre importantes et avantageuses face à nos handicaps structurels.

Ce NCS peut se définir comme un adjuvant à l’envol économique de La Réunion. Tous les rouages de la société sont sollicités pour que les transferts financiers soient mobilisés vers un développement économique équitable afin de rompre avec notre situation statique qui ne peut que générer une paupérisation. Ainsi, de manière transversale, l’ensemble des paramètres pouvant agir sur un essor économique sont actionnés pour conduire la jeunesse réunionnaise (56% de la population active) vers la voie d’excellence. Cela est la condition d’une Réunion conquérante de son espace économique qui n’est autre que le bassin indocéanique.
L’Homme Réunionnais réuni dans une communauté de rêve (André Malraux) se trouve aujourd’hui responsable de son bonheur. Il s’agit d’une douleur mais à la fois d’une exaltation.

Krishna Damour


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus