L’ACCD’OM à la Plaine-des-Palmistes

Le siège du Parc National dans un écrin

14 novembre 2007, par Edith Poulbassia

La Plaine-des-Palmistes a été choisie pour accueillir le siège du Parc National de La Réunion. L’inauguration a eu lieu hier au Domaine des Tourelles, en présence des élus de l’Outre-mer dans le cadre du congrès de l’ACCD’OM. En attendant de trouver de nouveaux locaux au Parc, c’est au domaine qu’il va s’installer.

Hier, les élus invités pour le congrès de l’ACCD’OM ont travaillé à la Plaine-des-Palmistes.
(Photos EP)

Hier, les élus invités pour le congrès de l’ACCD’OM ont passé la journée dans la fraîcheur des Hauts. Plus précisément à la Plaine-des-Palmistes, ville qui a été choisie vendredi dernier pour accueillir le siège du Parc National de La Réunion. « Un outil de développement durable », insiste Daniel Gonthier, Maire de Bras-Panon et Président du Parc, qui aura donc son administration basée dans un écrin de verdure. 3 ou 4 autres antennes devraient compléter cette organisation.
Ce congrès était l’occasion de présenter ce 9ème parc national français qui vient à peine d’être créé (mars 2007), d’expliquer les spécificités de la flore et la faune, la particularité de son relief, bref le caractère unique de l’île. C’est grâce à un film, “La fille du feu et de l’océan”, produit par la Région Réunion (documentaire en trois parties de 45 minutes) que les invités ont pu mieux découvrir cette richesse naturelle : des espèces végétales qui ont été portées par les vents, les courants, les oiseaux depuis Madagascar, l’Asie et l’Australie, et qui se sont adaptées sur cette île volcanique. Elles se sont tellement bien adaptées qu’elles ne partagent plus les mêmes caractères que les espèces d’origine.

La richesse de l’Outre-mer

Aujourd’hui, il ne reste plus que 30% (90.000 hectares) de ce milieu naturel exceptionnel sur l’île. Une biodiversité que le Parc national va préserver. La Réunion partage ce même souci de préservation avec les autres territoires d’Outre-mer. D’après un rapport du Comité Français de l’Union Mondiale pour la Nature, « avec une surface quatre fois et demie plus petite que la métropole, les collectivités françaises d’outre-mer abritent comparativement 100 fois plus de poissons d’eau douce, 60 fois plus d’oiseaux, 26 fois plus de plantes et 3,5 fois plus de mollusques endémiques. Ainsi, avec 3.450 plantes et 380 animaux vertébrés uniques au monde, l’Outre-mer accueille autant d’espèces endémiques que toute l’Europe continentale ! Le milieu marin complète ce formidable palmarès avec 10% des récifs coralliens et lagons de la planète. »
Pour le scientifique René Robert, La Réunion est « un livre d’histoire de valeur universelle ». L’étude de sa biodiversité finalement assez jeune peut contribuer à mieux connaître les autres territoires à préserver. En 4 siècles, les forêts se sont constituées ; les coulées régulières du volcan sans cesse envahies par la végétation font de La Réunion un laboratoire vivant ; la faune est plus pauvre car de nombreux animaux ont disparu mais ce qui en reste est suffisamment rare pour être sauvegardé.

Une centaine d’emplois à créer d’ici 2009

D’ici 2009, le Parc National de La Réunion devra créer une centaine d’emplois pour se donner les moyens de ses ambitions. La Guyane en est au même stade, elle met en place son Parc National, le 8ème parc français, qui présente également une extraordinaire richesse et surtout une étendue impressionnante : 3,4 millions d’hectares, plus 5 communes qui doivent définir leur zone d’adhésion, souligne Hermann Charlotte, président du Parc National de Guyane. Pour avancer ensemble pour la protection de ces espaces, les 9 parcs nationaux de France se rencontrent tous les deux mois au sein d’une fédération. La Réunion envisage ainsi un jumelage avec le Parc des Ecrins, dans le sud-est de la France.
Prochaine étape pour La Réunion, la candidature au patrimoine mondial de l’UNESCO. Mardi dernier, scientifiques, élus, Conseil Général et Régional ont présenté cette candidature au Comité Français de l’Unesco. Le Comité a retenu cette proposition, La Réunion sera présentée en 2008 à l’UNESCO pour la rareté de sa nature. Cilaos et Salazie, qui ne font pas partie du Parc National (contrairement à Mafate), sont intégrés à cette candidature. Quant à la Nouvelle-Calédonie, elle mettra en avant la richesse de son récif en 2009 pour être classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. A noter la présence du ministre du Développement communautaire, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture des Seychelles, Vincent Meriton. Daniel Gonthier a ainsi relayé une demande de l’UNESCO : dans 10 à 15 ans, l’UNESCO souhaite un patrimoine qui englobe l’ensemble des Mascareignes.

Edith Poulbassia


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus