Sur la piste du Serpent

Le silence épais de l’administration

5 mars 2008

Il n’y a pas que le Serpent qui soit “silencieux”... Le silence pesant des autorités sur les questions posées par le PCR, vendredi dernier, au sujet de la présence d’un mercenaire dans notre île en dit long sur leur embarras.

Au moment où le Président Sarkozy enterre, vrai ou faux, la Françafrique, la présence d’un résidu de ces bataillons armés de l’ombre a un air pour le moins anachronique. Le black-out de l’administration a un petit parfum de période debréenne, de ces temps éloignés où, quand un journaliste voulant photographier l’arrivée de touristes du pays de l’Apartheid téléphonait à Air-France... et se retrouvait orienté vers les Renseignements généraux. Séquence rétro à la Préfecture. Cette présence est plus décalée encore si le mercenaire en question, que l’on sait engagé dans le camp du colonel Bakar - du moins jusqu’à il y a peu - est venu narguer les autorités françaises après leur soutien au Président Sambi et à l’Union africaine. A noter que ce serait la première fois qu’un mercenaire engagé dans la zone prendrait La Réunion pour “base arrière”.

L’autre hypothèse est un peu “pieds nickelés”, mais toujours possible, quand on connaît le haut niveau de réflexion intellectuelle et de prospective politique auquel s’adonnent les milieux conservateurs réunionnais. Et d’ailleurs, n’est-ce pas ce que suggère le Préfet lui-même lorsqu’il oppose à toute demande d’investigation le « devoir de réserve de l’administration en cette période électorale ». Notre homme aurait-il donc un rapport avec les élections ? Et nous qui pensions qu’il s’agissait de protection du territoire !
Les autorités sont muettes, donc. Mais pas tous les fonctionnaires de l’immigration. Il en est - ils resteront anonymes vu les circonstances - qui savent que “l’oiseau des Comores” a été identifié à son passage à la frontière et « probablement pisté »... en toute liberté, bien sûr. Pourquoi, alors, le “JIR” se comporte-t-il comme si les fonctionnaires en charge de la Sécurité du territoire s’étaient laissé surprendre ?

Quant aux sarcasmes de pseudo journalistes qui mènent des “contre-enquêtes” sur... le néant, les faits en auront raison avant longtemps. C’est distrayant, mais peu significatif. Qu’on en juge à l’épisode de la “contre-enquête ” au Caro Beach. Comme contre exemple de curiosité journalistique, ce n’est pas mal ! Surpris (on le serait à moins !) par “l’investigation” du “JIR”, le patron de l’hôtel de l’Etang-Salé se retourne vers ses registres et livre sa version de la transparence : « Nous avions seulement 18 chambres qui étaient occupées. Il y avait des hommes d’affaires, un couple en voyage de noce et un touriste d’origine polonaise ». Bilan, pour 18 chambres occupées, 3 réponses ! Admettons, pour ne pas déplaire à l’hôtelier, qu’il y ait eu 16 chambres réservées à des hommes d’affaires... Que fait le Rouletabille du “JIR” censé rechercher un black “coco rasé” ? Il se tourne spontanément vers... le touriste polonais, bien sûr ! Quel flair ! Et quel respect du lecteur aussi...
Petite question anodine : il y avait qui, parmi les « hommes d’affaires » ?
Juste une dernière petite chose : autour du patron, il y a des employés à l’hôtel qui sont là tous les jours et qui n’ont pas besoin de se plonger dans un registre pour savoir ce qu’ils ont vu... Le “JIR” n’a pas croisé la bonne personne...

à suivre...

P. David


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