Le Socle du développement

5 avril 2007

Après la présentation des défis que La Réunion a à relever, les ’Propositions pour la nouvelle étape du développement de La Réunion’ de l’Alliance décrivent les fondements sur lesquels pourra s’appuyer la construction du pays. C’est le Socle du développement, autrement dit un effort d’investissement d’environ 4,5 milliards d’euros (30 milliards de francs) contractualisé par des accords entre les collectivités locales, l’État et l’Union européenne. Pour l’Alliance, il est essentiel que tous les candidats à l’élection présidentielle prennent position sur cette question. Car du respect de ces engagements dépend l’avenir de La Réunion.

Protocole d’accord du 19 janvier 2007 sur le tram-train et la Route du littoral
Contrat de Projet État-Région et Programmes Opérationnels Européens (2007-2013)

Le 19 janvier 2007 à Matignon, le Premier Ministre et le Président de la Région Réunion ont signé un accord qualifié d’historique, parachevant des années d’études, de consultations et de négociations et garantissant le financement de deux équipements majeurs pour le développement des infrastructures de transports de l’île : le tram-train, dont la livraison pour la section Sainte-Marie - Saint-Paul est prévue pour 2013, et la nouvelle route littorale, prévue pour 2016.
Ce protocole d’accord garantit pour La Réunion un effort d’investissement de 2,245 milliards d’euros (près de 15 milliards de francs).

Ajoutés à celui de la Route des Tamarins, dont la livraison est prévue début 2009, et à diverses et importantes autres opérations (achèvement du boulevard Sud, déviations de Grand Bois et de Saint-Joseph, programmation des prochaines phases du tram-train dans le Sud et dans l’Est, etc.), ces travaux doteront La Réunion des infrastructures indispensables aux transports, aux déplacements, aux économies d’énergie, à la restructuration de l’aménagement urbain et à l’aménagement de notre espace insulaire. Il conviendra par la suite de compléter ces infrastructures, notamment par la réalisation de la route circulaire de moyenne altitude au-delà des extrémités de l’actuelle Route des Tamarins.

En même temps, ces travaux se traduiront par la création de milliers d’emplois. Avec la garantie de ces chantiers, c’est toute l’économie réunionnaise qui est ainsi relancée pour les 7 à 10 prochaines années.

Par ailleurs le partenariat financier avec l’État (CPER 2007-2013 : 250 millions d’euros pour la part État, hors tram-train et Route du littoral) et avec l’Europe (POE 2007-2013 : 1,897 milliard d’euros de fonds européens) permettra de poursuivre, sur toute la période, l’effort d’investissement concernant l’éducation, la recherche, la formation professionnelle, les transports, l’aménagement du territoire, l’aide à l’économie, le développement des nouvelles technologies, la mise en place des équipements publics, etc.

Globalement, le protocole d’accord sur le tram-train et la nouvelle route du littoral, le Contrat de Projet État Région (CPER) et les Programmes Opérationnels Européens (POE) représentent des engagements financiers cumulés de l’Europe de l’État et des Collectivités d’environ de 4,5 milliards d’euros, soit près de 30 milliards de francs, et couvrent l’ensemble des secteurs.

Le respect des engagements contractuels

Ces programmes - dont il nous faut mesurer la portée - fondent le socle du développement sur lequel s’édifient concrètement la société et l’économie de l’île. Ils constituent un enjeu capital tant par l’impact attendu des infrastructures programmées que par les masses financières que ces programmes draineront vers notre économie ainsi que par les effets induits non seulement dans le BTP mais aussi dans tous les autres secteurs.

Or la période 2007-2013 sur laquelle est contractualisée la grande partie de ces crédits, coïncide quasiment avec la durée du prochain mandat présidentiel. Il est donc important que les candidats s’engagent à respecter les montants arrêtés et les échéances fixées dans ces différents documents, dans la continuité d’une politique globale fondée sur le partenariat État/Collectivités locales. C’est avec la conscience de la portée de ces enjeux que, réunie le 13 février 2007, l’assemblée plénière du Conseil Régional s’est prononcée par un vote nominal : sur les 45 membres composant le Conseil régional, 1 seul conseiller Régional a voté contre ; 32 conseillers régionaux ont approuvé, sept dont cinq socialistes n’ont pas pris part au vote et 5 étaient absents. C’est donc une très large majorité qui a approuvé ces documents.


Paroles de Réunionnais

Serge Letoullec, artisan du BTP

Une perspective énorme pour les artisans

Pour nous, artisans, ces grands chantiers ouvrent une perspective énorme en termes d’emploi pour les Réunionnais. Tram-train, nouvelle Route du littoral, réalisation du contrat de projet État-Région et des programmes opérationnels européens : cela représente beaucoup pour La Réunion.
Au-delà des artisans, on voit que les grandes entreprises se bousculent pour l’attribution des chantiers. Ce que l’Alliance a mis en place est une bouffée d’oxygène pour La Réunion sur les 20 années à venir.
Il est très important également d’insister sur la formation des jeunes réunionnais afin qu’ils puissent occuper les milliers d’emplois qui seront créés. Dès à présent, les grandes entreprises doivent réfléchir à cette question car il ne faudrait pas qu’elle privilégie le recrutement à l’extérieur. Ce qui a été accompli dans le domaine de la formation des jeunes Réunionnais avec la Route des Tamarins est l’exemple à suivre.
Sur la démarche de l’Alliance de demander aux candidats à la Présidentielle de prendre position sur ces grands chantiers, elle est essentielle, et comment !
Marie-George Buffet a déjà donné son aval, nous attendons la réponse des autres.

Propos recueillis par Manuel Marchal


M. Bernard Tillon, secrétaire de la Fédération Réunionnaise du Bâtiment et des Travaux Publics (FRBTP)

« Une perspective de pérennisation des emplois »

Il convient tout d’abord de rappeler que notre Organisation Professionnelle est totalement apolitique, et que nos propos ne sauraient être considérés comme une prise de position s’inscrivant dans un programme ou dans une mouvance politique.
Cela étant, il est indéniable que les grands travaux structurant engagés à La Réunion génèrent une forte activité pour le secteur du BTP - essentiellement en travaux publics et génie civil - et donc naturellement de l’emploi. Les chantiers de la Route des Tamarins emploient aujourd’hui quelque 1.500 salariés, en emploi direct, et presque autant en emplois indirects. La poursuite des grands travaux, notamment du tram-train et de la nouvelle Route du Littoral - apportera une continuité dans l’activité des entreprises en même temps qu’une perspective de pérennisation des emplois ; elle permettra de poursuivre l’effort de formation et de professionnalisation engagé avec les chantiers de la Route des Tamarins. Si elle concerne principalement les travaux publics et le génie civil, elle tire dans son sillage l’activité bâtiment, avec la viabilisation du foncier et le développement de zones constructibles, permettant de répondre aux besoins des entreprises (création de zones d’activité) comme aussi en logements.

Propos recueillis par Matthieu Damian
mailto:[email protected]


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