
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Tribune libre
7 mai 2016
« Contrairement aux autres pays colonisés, les pré-« communistes réunionnais » et autres membres du CRADS d’après Guerre ont choisi d’assimiler leur île à l’ancienne métropole, sous le statut départemental. 13 ans après, la génération suivante de communistes à La Réunion rompît avec ce consensus de 1945 et appela à la responsabilisation des Réunionnais face à leur destin : ainsi naquit le programme d’Autonomie Démocratique et Populaire. En se l’appliquant à eux-mêmes, ces communistes fondèrent le Parti Communiste Réunionnais en 1959. »
En 1981, François Mitterrand proposa de confier aux élus locaux davantage de pouvoirs exécutifs. Les communistes réunionnais acceptèrent d’expérimenter cette « Décentralisation » tout en exprimant leur doute sur le succès d’une réforme administrative qui ne remet pas en cause l’assimilation institutionnelle d’un territoire pourtant situé dans un environnement exotique.
Après 70 ans de départementalisation, 34 ans de décentralisation, plusieurs lois d’adaptation, loi d’orientation et loi programme pour les Outre-mer, le bilan est sans appel : malgré certaines avancées indéniables, principalement sur le plan sanitaire et éducatif, l’abolition du régime colonial par l’assimilation départementale n’a pas permis le développement durable de La Réunion. Comparaison faite aux autres départements français, l’état social de notre île est « hors norme » ! Tant et si bien, qu’en mai 2015, François Hollande commande le rattrapage des retards accumulés par les Outre-mer par rapport à l’Hexagone, sous l’appellation cruellement révélatrice d’« Égalité Réelle ».
Pourtant, depuis 1959, le PCR n’a eu de cesse d’alerter l’opinion sur les mirages de l’assimilation et les dangers que son analyse lui permettait déjà d’identifier : atteinte à l’identité réunionnaise (Maloya, langue Kréol) et aux pratiques religieuses, sacrifices des agriculteurs (l’accord scélérat de 1969, fermeture des usines sucrières, disparition des cultures du géranium et du vétiver), perte de contrôle de notre économie et développement des inégalités (renforcements des monopoles, évasion des capitaux réunionnais, hausse des prix et augmentation du chômage)… L’Histoire est témoin que le PCR a toujours publié ses alertes et ses propositions : « Programme pour une Autonomie Démocratique et Populaire » (1959), « Un plan immédiat de survie » (1975), « l’Autonomie, le programme du PCR » (1981), « Égalité & développement » (1990), « Projet d’un pacte pour un développement solidaire » (1994, 1995), « Un nouveau contrat social pour un développement durable » (2003), « Pour une nouvelle politique à La Réunion » (2015), « 70 ans après la loi du 19 mars 1946 » (2016)… sans compter les conférences de presses et autres réunions publiques.
À la direction du Conseil Régional, le PCR, au sein de l’Alliance, a fait la démonstration qu’un développement de La Réunion est possible sur la base de décisions prises localement, parfois même sans le soutien de l’État : égalité sociale, autonomie énergétique (généralisation des chauffe-eau solaire), transport (route des Tamarins), coopération régionale… Mieux, le PCR avait tracé la voie d’un développement durable de La Réunion : avec une route du littoral moins chère qui permet de réaliser également les autres chantiers routiers importants de l’île et qui n’augmente pas le prix de la construction de logements en s’accaparant tout le sable et le ciment à La Réunion, avec le tram-train qui résorbe la grande majorité des embouteillages, avec l’Airbus A380 de 800 places qui baisse le prix du billet d’avion sans avoir à distribuer les impôts des Réunionnais à toutes les compagnies aériennes (y compris étrangères), avec la géothermie et les autres sources d’énergies renouvelables qui diminuent le prix de l’électricité (comme ce qui a été fait avec l’eau chaude), avec un vrai projet d’identité et de culture (à l’image du Centre culturel Tjibaou en Nouvelle-Calédonie, du Musée des Civilisations Européennes et Méditerranéenne à Marseille, du Mémorial ACTe en Guadeloupe…), etc. Certains s’y sont opposés.
Aujourd’hui encore le PCR tire la sonnette d’alarme sur les dangers qui pointent à l’horizon immédiat du destin des Réunionnais : depuis la sanction de l’Union Européenne par l’OMC en 2007 la culture de la canne à sucre est condamnée à disparaitre à La Réunion (dès l’année prochaine ?), les mêmes règles du commerce international impose la suppression de l’Octroi de mer qui finance pourtant nos collectivités locales (en 2020 ?), les Accords de Partenariats Économiques (APE applicables en 2020 ?) négociés par les pays voisins de La Réunion avec l’Union Européenne vont détruire le fragile tissu économique réunionnais, les changements climatiques ne sont pas assez pris en compte dans les projets d’aménagements actuels (Nouvelle route du littoral, Éco-cité à Cambaie, nouveau port dans l’Est, extension des aéroports Nord et Sud…), la chasse aux économies dans le budget de l’État menace la surrémunération des fonctionnaires…
Telle Cassandre, le PCR semblait avoir reçu le don de prédire l’avenir mais la malédiction de ne point être cru.
Les communistes se trouvaient bien seuls face à ce qui apparait à de plus en plus de personnes comme désormais une évidence : l’état social et le modèle économique de La Réunion reposent toujours sur les fondements du système colonial défini par Colbert depuis la création des Compagnies des Indes Orientales et Occidentales : centralisme politique (Paris décide de ce qui est bon ou pas pour tous les territoires, comme aujourd’hui l’alinéa 5 de l’article 73 de la Constitution interdit à La Réunion de décider de déroger aux lois nationales, contrairement à la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique), exclusive économique (les territoires n’ont d’intérêt qu’au service de Paris, comme aujourd’hui l’Hexagone demeure le principal client/fournisseur du commerce extérieur de La Réunion), maintien de très fortes inégalités sociales (jadis les grands propriétaires exploitaient des esclaves, aujourd’hui des monopoles commerciaux profitent de la moitié de notre population vivant sous le seuil de pauvreté).
Un autre modèle de société est nécessaire ! Quel que soit le nom qu’on lui donnera : « égalité réelle » (François Hollande), « développement endogène » (Nicolas Sarkozy), « émancipation » (Didier Robert), « Paris i komand pa nou » (Jean-Paul Virapoulé)…
Tous ces concepts rejoignent l’Idéal autrefois combattu que le PCR défend depuis 1959 : mettre fin à la politique d’assimilation au profit d’une politique de double intégration (géographique dans l’Océan Indien, et statutaire dans l’Union Européenne) et de responsabilisation des Réunionnais, dans le cadre de la République Française.
Un consensus est possible sur cette question. Le PCR étant la formation politique ayant la plus grande culture du consensus de gestion (intercommunal, départemental, régional), il appartient aux communistes de la génération actuelle de promouvoir cette démarche de type « CRADS 2 ».
Et si nous osions la synthèse « Réunion-nous pour une Réunion Nouvelle » ?
Philippe Yee-Chong-Tchi-Kan,
Heureux Réunionnais, Citoyen Terrien.
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