La Réunion île du développement durable — 2 —

Le traitement des eaux usées enjeu majeur à venir

6 mai 2011, par Céline Tabou

A l’occasion du Forum des idées sur l’Outre-mer, Paul Vergès a évoqué la question de l’environnement, notamment le domaine de l’élimination des eaux usées. Suite aux nouvelles réglementations européennes, La Réunion s’expose à des sanctions, car les maires réunionnais ont accumulé un retard considérable par manque de financement. Une alternative au système actuel est possible, elle créera des emplois de proximité dans tous les quartiers.

Après plus de vingt ans passés à prôner pour un développement « écologique et pérenne », le président de l’Alliance a eu le temps de voir de nombreux projets usant du système de lagunage en France et à Mayotte, « Pourquoi ailleurs et pas à La Réunion ? », a-t-il demandé.
En effet, depuis de nombreuses années, le PCR préconise de changer la technologie du traitement des eaux. Au lieu d’importer dans notre île un système qui nécessite la pose de kilomètres de canalisation pour relier toutes les maisons à une station d’épuration, le PCR met l’accent sur le lagunage. Le système de lagunage utilisant l’eau, le soleil et les plantes permet aux eaux usées d’être traitées grâce à différents bassins de décantation. « Cela offre l’avantage d’éviter la pollution, de permettre la fertilisation des terres par création de compost et de créer des emplois. Le tout pour un montant de 90% moins élevé qu’une station d’épuration », a expliqué Paul Vergès sur son site internet.
« La technologie est au point, nous avons l’eau, le soleil et les plantes, des centaines de stations de ce type fonctionnent déjà », a expliqué Paul Vergès.
C’est précisément ce système par lagunage qui est à l’étude à Mayotte, et qui sera réalisé aux Seychelles avec le financement de la coopération.
Le lagunage, c’est la possibilité pour tous les quartiers d’avoir leur propre station, et donc de créer des emplois de proximité.

Lors de l’intervention de la délégation réunionnaise, il a aussi été question d’un autre point relatif à l’environnement.
Paul Vergès a plaidé pour une autre vision du traitement des déchets. Ce dernier avait constaté que l’importation d’un modèle promouvant la concentration du traitement dans un centre ne correspond pas au contexte insulaire, et alourdit la facture financière et environnementale du fait du coût du transport.
Le transport des déchets vers les deux zones d’enfouissement est coûteux. Cependant, un traitement de proximité des déchets serait possible par la multiplication de déchetteries dans les quartiers ou les écarts ruraux. De plus, la réutilisation sur place des déchets biodégradables pour constituer du compost et la transformation des déchets verts en combustible, « en plus de réduire le poids des déchets à transporter, ce traitement de proximité fournirait du travail ».

Céline Tabou

Parti communiste réunionnais PCR

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