Les amendements de Virapoullé : Instituer l’injustice

12 décembre 2006

Quelle mouche a donc piqué le sénateur-maire de Saint-André, le dénommé Virapoullé ? Qu’avait-il besoin de glisser en catimini un amendement à la loi de finances instituant une nouvelle taxe additionnelle à l’octroi de mer destiné exclusivement aux seuls chefs-lieux des quatre régions d’outre-mer (à savoir Cayenne, Fort-de-France, Basse-Terre, Pointe-à-Pitre et... Saint-Denis de La Réunion) ? Pourquoi créer un déséquilibre entre les villes et favoriser les chefs-lieux, alors que beaucoup d’autres villes ne sont pas l’objet des sollicitudes de ce sénateur, comme sa voisine Salazie, ville sinistrée s’il en est ?
Beaucoup de questions pour un amendement de trop.
Actuellement, l’octroi de mer récolté est réparti à l’ensemble des communes de l’île, selon des critères de proportionnalité. L’an dernier, c’est un total de 254 millions d’euros que les 24 municipalités se sont réparties. Et la ville de Saint-Denis n’est pas la plus mal lotie avec une dotation de 40 millions en 2005.

Le sénateur-maire a bien des démangeaisons d’amendements qu’il dépose, mais qu’il ne soutient pas, comme l’amendement n°I-25 de l’article 14... Ou spécialiste des augmentations de taxes - ses électeurs jugeront de l’opportunité de réélire une personnalité qui ne fait qu’alourdir les charges -, M. Virapoullé a déposé un autre amendement augmentant à 5% la taxe sur le tabac, et un autre prorogeant une taxe d’embarquement qui devait disparaître à la fin de cette année...

Ce qui se dessine derrière tous ces dépôts d’amendement est une restriction progressive des pouvoirs des collectivités territoriales (et principalement visée la Région) en leur imposant des normes et des directives dont les élus ne seraient plus maîtres.

À la lumière de ces manœuvres, la lettre de la sénatrice Gelita Hoarau prend toute son importance (voir ci-contre).

A.W.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus