Contre les restrictions proposées pour l’aide alimentaire

Les associations appellent à continuer la bataille

1er février 2013, par Céline Tabou

Lors de la conférence de presse de Younous Omarjee, député de l’Alliance des Outre-mer au Parlement européen, un groupe d’associations s’est réuni à ses côtés afin de faire part de leurs inquiétudes concernant l’avenir des aides alimentaires, subventionnées par le Programme Européen d’Aides aux plus Démunis (PEAD).

Suite à l’annonce de la remise en question du Programme d’aide alimentaire par l’Union européenne, l’ensemble des organisations européennes et réunionnaises s’est mobilisé pour appeler les chefs d’État européens à pérenniser et financer le PEAD. « Comment allons-nous continuer le combat contre la pauvreté et la précarité quand on voit des coupes sombres ? », a posé Danio Gaze, de la Banque Alimentaire des Mascareignes. Les représentants d’associations ont appelé à « continuer la bataille ».

Un système complexe et incertain

Danio Gaze a expliqué que les organisations, comme la sienne, sont dépositaires des produits alimentaires puis travaillent en relation avec les différentes plates-formes qui vont ensuite envoyer aux associations les colis qu’elles vont distribuer auprès du public. En dehors des fonds européens, l’ensemble des acteurs de l’aide alimentaire doit trouver les moyens financiers et humains pour faire fonctionner leur organisme.

Sans matériel, ni espace, le stockage est entièrement pris en charge par les organismes qui doivent composer avec « un cercle vicieux » des emplois aidés. Majoritairement constituée en association, celle-ci dépend des emplois aidés qui « ne permettent pas de créer des emplois pérennes » , en effet, les associations doivent former leur personnel à la fin de chaque contrat aidé, créant retard et difficulté pour former. « Nous avons besoin de créer de vrai emploi » dans ce domaine, a expliqué Danio Gaze.

« Ensemble, aidons l’homme à se restaurer »

Michel Lescat de la Croix-Rouge française a indiqué « nous sommes tous responsables et l’action continue » , en dépit de cette menace sur le Programme européen d’aides aux plus démunis. « Les personnes que nous aidons en ont vraiment besoin, c’est devenu une aide d’urgence alimentaire. C’est pour cette raison que le sérieux est de rigueur et c’est le cas à La Réunion », a insisté ce dernier. En effet, les tributaires des colis alimentaires arrivent dans les associations en situation de grande pauvreté et de nécessité extrême, « des personnes ont les papiers des CCAS ou du Conseil général, ce qui montre à quel point ils en ont besoin », ont souligné les associatifs de la Croix-Rouge.

Danio Gaze a d’ailleurs rappelé le slogan de la Banque Alimentaire : “Ensemble aidons l’homme à se restaurer” . Sous cet adage, l’ensemble des acteurs du secteur explique qu’il est « dommage de se retrouver avec une diminution financière drastique. Nous sommes inquiets, car cela devient trop complexe, notamment à La Réunion. Nous aurons beaucoup de mal à gérer les fonds européens », a expliqué Danio Gaze. Ce dernier s’est réjoui d’avoir « un Ultramarin pour défendre ce dossier à l’Union européenne, car il faut les moyens pour continuer à prodiguer ces aides ».

Céline Tabou

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