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4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
Une analyse d’Eugène Rousse - 1 -
16 avril 2012
« Le quinquennat de Nicolas Sarkozy étant sur le point de s’achever, nous sommes tous fondés à nous poser la question de savoir si les engagements pris par le président de la République en 2007 ont été tenus ». Ainsi commence la tribune libre envoyée aux trois quotidiens de l’île par notre ami Eugène Rousse, ancien syndicaliste enseignant et militant de l’éducation populaire. Dans ce texte très intéressant, ce spécialiste des problèmes éducatifs, s’interroge dans cette première partie (la seconde à retrouver demain) notamment sur le bilan du chef de l’État UMP dans le domaine de l’enseignement. Les inter-titres sont de ’Témoignages’.
Afin d’aider les lecteurs à répondre à cette question, je me propose de rappeler qu’avant son entrée à l’Élysée, Nicolas Sarkozy avait approuvé en 2003 la suppression du corps des surveillants d’externat et d’internat (SE–SI). Il avait également approuvé le 25 avril 2005 la loi Fillon, dont le principal artisan ne cachait pas que l’école ne doit pas « proposer que tous les élèves atteignent les qualifications scolaires les plus élevées ».
En créant un « socle commun des indispensables », dont devaient se contenter les élèves en situation d’échec scolaire, la loi Fillon — combattue tant par les syndicats d’enseignants que par le Conseil Supérieur de l’Éducation Nationale (CSEN) — créait en fait en France une école à deux vitesses : qualifications scolaires les plus élevées pour les élèves jugés aptes à poursuivre des études supérieures et « socle commun des indispensables » pour les autres.
Bien qu’il ait participé, par le vote d’autres lois, au démantèlement du service public d’éducation, nous sommes nombreux à nous être laissés séduire en 2007 par les promesses de Nicolas Sarkozy, tant ses propositions de bon sens, tenues avec une remarquable conviction, nous paraissaient pouvoir remettre l’École de la République sur de bons rails.
Objectif non atteint
Après avoir fait observer fort justement que « l’École n’a plus pour mission de tirer tout le monde vers le haut (…) mais de brader les diplômes », l’actuel locataire de l’Élysée s’engageait à « reconstruire » l’édifice scolaire français, qui menaçait de s’écrouler, et il se fixait comme objectif à court terme « la division par 3 du nombre d’élèves en situation d’échec à l’entrée en sixième ».
Mais cet objectif n’a pu être atteint, faute de moyens humains et financiers. L’argent ne manque toutefois pas en France, puisque les groupes du CAC 40 ont distribué en 2011 pas moins de 44,6 milliards d’euros de dividendes, en hausse de 15% sur 2010.
L’Éducation nationale condamnée
Est-il besoin de dire que la solidité de toute construction dépend de la qualité de ses fondations ?! Or, l’école maternelle, qui constitue la fondation de l’édifice scolaire, a manifestement été sacrifiée pendant tout le quinquennat.
Dans une étude parue l’an dernier, l’OCDE (Office de Coopération et de Développement Économique) soulignait l’insuffisante préparation des enseignants français devant prendre en charge la petite enfance. Dès 2007, le Haut Conseil de l’Éducation émettait le même avis. Avis qui concerne également les personnels non enseignants. Pour avoir refusé de tenir compte de cet avis, sur plainte de plusieurs dizaines d’EVS (Emplois de vie scolaire), l’Éducation nationale a été sévèrement condamnée l’an dernier.
Notons aussi que la pré-scolarisation des enfants âgés de 2 à 3 ans, dont l’importance est souvent rappelée par les professionnels de la petite enfance, a chuté de 33% en 2007 à 8,8% en 2011.
Signalons enfin que la France se situe en maternelle à un niveau de dépenses annuelles par élève inférieur de 5% à la moyenne des pays de l’OCDE, qu’elle se situe au dernier rang de ces pays pour le taux d’encadrement des élèves et que les effectifs des classes maternelles françaises sont parmi les plus élevés d’Europe.
Préjudice causé aux jeunes
En présentant en 2007 à ses compatriotes son plan de « reconstruction de l’école », Nicolas Sarkozy avait déclaré avec force : « Je veux être le président d’une France qui mobilise tous ses moyens (…) pour que les enfants pauvres soient des enfants comme les autres… Je m’engage à ce que ceux qui ont besoin de plus de moyens en aient plus… ».
Nous nous attendions donc à ce que « l’éducation prioritaire », qui s’adresse à 1.700.000 jeunes issus majoritairement de milieux défavorisés, reçoive une aide substantielle. C’est hélas le contraire qui s’est produit, en raison des suppressions massives d’emplois dans l’Éducation nationale. Des suppressions qui n’ont pas épargné les Réseaux d’Aides Spécialisées aux Enfants en Difficulté (RASED) qui, au cours du quinquennat, auront perdu presque le tiers de leurs effectifs.
On mesure le préjudice causé à nos jeunes lorsque l’on sait que l’aide spécialisée — que le ministre a tenté de remplacer, pour des raisons budgétaires, par une aide personnalisée — concerne 4 enfants en difficultés sur 5.
Une semaine scolaire néfaste
Il n’est donc pas surprenant que dans un rapport rendu public le 23 mai 2010, la Cour des Comptes ait pu écrire : « Le système éducatif français tend à privilégier les élèves sans difficultés particulières, soit seulement un peu plus de la moitié d’une classe d’âge ». La Cour tient aussi à noter que « si la réussite de tous les élèves est bien l’objectif que le pays entend assigner à son système scolaire, il est nécessaire d’organiser, de financer et d’évaluer celui-ci en conséquence ».
Comment ne pas rappeler que l’organisation de la semaine scolaire imposée par Nicolas Sarkozy en 2008, sans la moindre concertation, est un obstacle majeur à la réussite des élèves les plus fragiles.
Cette semaine de 4 jours est « incompatible avec la réussite scolaire », ont fait observer les chercheurs de l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), tandis que l’Académie de Médecine estime pour sa part que la concentration du travail hebdomadaire sur 4 jours est néfaste à la santé des élèves.
Eugène Rousse
(À suivre)
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