Le pape assume son message social

’Les choses sociales que je dis, ce sont les mêmes qu’avaient dites Jean Paul II’

11 septembre 2019

Attaqué par certains catholiques conservateurs qui le traitent de ’communiste’, Le pape François a assumé son discours très social inspiré de Jean-Paul II et affirmé n’avoir aucunement peur d’un schisme.

Le Pape François s’adresse à l’Assemblée générale de l’ONU, à New York, peu avant l’ouverture du Sommet de l’Organisation sur le développement durable. Photo : ONU/Evan Schneider

"Je prie pour qu’il n’y ait pas de schisme, mais je n’ai pas peur", a lancé François, lors d’un point presse dans l’avion qui le ramenait à Rome, après une tournée africaine au Mozambique, à Madagascar et à Maurice.

Certains prélats catholiques conservateurs, en particulier aux Etats-Unis, jugent que le pape argentin parle trop d’inégalités sociales, de migrants et d’exclus. Préférant que ce dernier mette l’accent sur les doctrines traditionnelles telles que la famille ou la morale sexuelle.

Quelques uns sont même allés jusqu’à demander sa démission en jugeant qu’il sème "la confusion" chez les croyants, voire qu’il serait "hérétique". "Les critiques ne viennent pas seulement des Américains. D’un peu partout et aussi dans la Curie" (gouvernement du Vatican)", a reconnu le pape François.

Mais "les choses sociales que je dis, ce sont les mêmes qu’avaient dites Jean Paul II. Les mêmes choses ! Je les copie !", a-t-il insisté.

Ses détracteurs répètent que "le pape est trop communiste", qu’il fait "entrer l’idéologie dans la doctrine". "Et quand la doctrine ruisselle d’idéologie, il y a la possibilité d’un schisme*", ont assuré ces opposants.

"Je n’ai pas peur des schismes. Je prie pour qu’il n’y en ait pas, parce qu’il y va de la santé spirituelle de beaucoup de gens", a insisté le pape. Le pontife a assuré qu’il était toujours disposé à répondre à des critiques "constructives" et "loyales", ouvertes au dialogue.

"Je n’aime pas quand les critiques se font sous la table" ou "ceux qui te font des sourires puis te poignardent dans le dos", a-t-il ajouté. Pour lui, cette attitude ne consiste pas à "vouloir du bien à l’Eglise". Mais à poursuivre des "idées fixes (...) comme changer de pape, changer de style, faire un schisme", a-t-il critiqué.

Selon lui, ces idées sont l’apanage de "petits groupes fermés qui ne veulent pas entendre la réponse à la critique" et rejettent toute modernité et évolution. Le pape a aussi mis en garde contre les prêtres et évêques "rigides", qui provoquent "des problèmes".

"Aujourd’hui, nous avons tellement d’écoles de rigidité dans l’Eglise, qui ne sont pas des schismes, mais qui sont des chemins chrétiens de type schismatique. A la fin, ils finiront mal", a-t-il prédit.

*Schisme : séparation des fidèles d’une religion, qui reconnaissent des autorités différentes

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