Rapport annuel de la Cour des comptes

Les collectivités de La Réunion devront faire face à des coupes drastiques dans leurs budgets

15 octobre 2014, par Céline Tabou

Suite à la conférence de Didier Migaud, président de la Cour des Comptes, Christian Roux, président de la Chambre régionale des comptes de La Réunion et Mayotte a évoqué la situation de l’île, où « les constats sont à peu près les mêmes que ceux faits au niveau national ».

Hausse des dépenses de personnel et baisse de dotations de l’État : la Région n’échappera pas à la règle. Le rapport de la Cour des comptes montre tout le décalage qui existe entre la réalité et le refus d’en tenir compte. Le projet de route en mer appartient manifestement à la seconde catégorie.

Concernant le « bloc communal » (commune et intercommunalités), « il y a une marge de progrès en matière d’efficacité, recherche permanente de plus de pertinence », a indiqué le président de la Chambre régionale des Comptes. Toutefois, l’ensemble des communes de l’île ont vu leur épargne brute diminuer, sauf pour Saint Paul, où elle a augmenté de 0,5%.

Face aux difficultés de gouvernance entre commune et intercommunalité, Christian Roux a donné l’exemple de deux intercommunalités du sud de l’île, dont « la pertinence et l’efficacité » restent encore en suspend. En effet, la Cour des comptes préconise une rationalisation administrative et financière du « bloc communal », en regroupant les établissements publics intercommunaux de faible taille et en réduisant la progression rapide des dépenses.

Pour Christian Roux, « le transfert devrait se faire de manière plus complète », permettant de définir le périmètre des compétences de chaque collectivité. La situation du département « reste correcte », cependant « la problématique reste la hausse des dépenses sociales ». Des dépenses qui pourraient s’accentuer dans les années à venir, avec les risques sur la filière canne mais aussi la mise en vigueur des accords de partenariat économique, qui pourraient venir gonfler les chiffres du chômage et des aides sociales. Cela ne sera pas sans conséquence sur le taux record de pauvreté de l’île et le nombre grandissant de demandeurs de minimas sociaux.

Concernant les régions, la Chambre régionale a expliqué qu’entre 2006 et 2012, les dépenses ont augmenté de +13,6% alors que les recettes se sont à peine accrue de +6%, ne permettant pas de faire l’équilibre budgétaire. D’ailleurs, La Réunion fait partie des régions les plus dépensières dans le domaine des charges de personnel, avec +14,2%.

En dépit de cette envolée des dépenses de personnel, les dotations de l’État ont diminué considérablement pour La Réunion, de près de -15,7 points, obligeant les institutions à puiser dans leurs épargnes. Avec la diminution des dotations de l’État, communes, intercommunalité, département et région devront faire face à des coupes drastiques dans leurs budgets, nécessitant selon la Cour des Comptes des économies dans plusieurs secteurs, notamment le personnel, la répartition de la baisse des dotations de l’État entre collectivités et définir des objectifs d’évolution des recettes, des dépenses, du solde et de la dette des différentes catégories de collectivités.

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