Le PCR oblige les candidats du maire du Port à disputer un second tour où toutes les possibilités sont ouvertes

Les communistes du Port poursuivent sur leur dynamique

24 mars 2015, par Céline Tabou

24 heures après les résultats du premier tour de l’élection départementale, le binôme formé par Firose Gador et Jean-Yves Langenier a tenu une conférence de presse, afin de révéler des irrégularités lors de la campagne et assurer que « le travail de terrain continue », car « tout est possible ».

Naren Mayandi, Firose Gador et Jean-Yves Langenier.

« Nous sommes en seconde position, il n’y a ni déception, ni satisfaction, les résultats montrent qu’on n’a pas été éliminé dès le premier tour », a rassuré Firose Gador. En effet, la liste PCR est arrivée en seconde place avec 31,11 % des voix dans un canton où l’abstention a été de 56,13 %.

Pour les candidats, « ce n’est pas une bataille perdue », « le travail qui s’annonce cette semaine se portera sur les abstentionnistes », qui sont 13 737. « On n’a toujours été sur le terrain depuis les municipales, la dynamique continue. Nous sommes déterminés, c’est ce qui va guider notre action », afin « d’aller piocher dans les réserves de voix qu’on n’a pas totalement capitalisé » lors de ce premier tour, a expliqué la jeune femme.

« La permanence du PLR devenue une annexe de la mairie »

Cependant, « les résultats acquis par le PLR sont contestables », en raison d’un « usage massif des moyens de la mairie », a assuré cette dernière et ses colistiers, Jean-Yves Langenier et Naren Mayandy. Cette dernière a évoqué en premier lieu, l’article du journal « Le Quotidien », intitulé « Le maire fait la rentrée », en date du 30 janvier 2015, affirmant que le maire Olivier Hoarau était en « campagne électorale avec ses adjoints candidats » dans une école du Port.

« Cela montre à quel point le maire voulait s’impliquer dans la campagne », a précisé Firose Gador, qui a réaffirmé que « les voix acquises l’ont été de manière contestable ». D’autant plus qu’Olivier Hoarau, a « recruté massivement des contrats d’avenir », à hauteur de plus de 150 contrats. De même, « une semaine avant le scrutin, le maire a recruté plus de 60 CAE et CIU, qui ont assisté à une réunion avec le maire ».

Pour Jean-Yves Langenier, Firose Gador et Naren Mayandy, « on voit l’emploi massif de contrat » avant le scrutin et durant la campagne. À tel point que « la permanence est devenue une annexe de la mairie ». La jeune femme a assuré : « on a dit à des personnes de déposer leur CV à la permanence du PLR pour être embauchées à la mairie ».

Un service pour un contrat

D’autre part, « des personnes pouvaient avoir droit à un contrat si elles faisaient des réunions de campagne dans leur cour », ont ils expliqué. Pour les communistes du Port, « on abuse de la misère des gens, c’est prendre les électeurs pour des personnes à qui on peut acheter leurs voix ».

Plusieurs évènements se sont déroulés avant le lancement de la campagne électorale en mars. Ainsi, « la mairie a distribué une semaine avant le démarrage de la campagne les agendas » publiés par les collectivités. Rompant avec les habitudes passées, « auparavant on distribuait les agendas aux écoles, pour être des outils pédagogiques et les agents ne possédaient d’agenda, seul les services en avaient », a expliqué Jean-Yves Langenier. Qualifié de « démarchage électoral », « ce sont des attentions qui rendent les salariés plus sensibles à entendre le discours politique », a assuré ce dernier.

Un 13e mois devenu prime avant l’élection

Autre élément « un peu gros doigt », le versement du 13e mois en décembre 2014 et février 2015. « Nous avions voté un accord avec les syndicats pour revaloriser le 13e mois de salaire de 8,33 % à 10 %, mais le nouveau maire a décidé de verser cette revalorisation sur le salaire de décembre 2014 et celui de février 2015, quelque mois avant les élections, sans aucune explication », a expliqué Jean-Yves Langenier, ancien maire du Port.

« Certains ont pensé qu’ils avaient eu une prime ou une hausse de salaire », mais ce n’est pas le cas. En effet, depuis 2008 chaque mois, il était prélevé 8,33 % du salaire, afin de payer un 13e mois aux salariés. Mais depuis fin 2013, le prélèvement est de 10 % permettant une hausse du 13e mois de 20 %.

Cependant, la mairie a versé 1759,36 euros en décembre 2014 et 351,88 euros en février 2015 ce qui représente le 13e mois à hauteur de 10 %. De plus, celui-ci a été versé à l’ensemble des agents, également aux non titulaires. « Le 13e mois est prévu en fin d’année, mais il a été versé en deux temps, sans la moindre explication à quelques mois des élections, c’est un peu gros doigt », a assuré Firose Gador.

Des « méthodes incontestables »

Les candidats ont également dénoncé « le passage de Sergio Erapa en compagnie d’un membre du cabinet chez des personnes âgées, leur proposant de nettoyer leurs cours gratuitement, le tout avec les moyens de la mairie. C’est encore un moyen d’influencer l’électorat âgé ».

Ensuite, concernant le Comité de chômeur présidé par la remplaçante de Paulette Lacpatia, Maryse Dasche, qui a « distribué avant et pendant la campagne des colis alimentaires, par des personnes avec des tee-shirts du PLR. Il y a eu une distribution plus importante de colis pendant la période électorale. Voilà encore une méthode pour influencer les gens », ont déploré Firose Gador et Jean-Yves Langenier. Pour l’heure, les candidats attendent plus d’éléments pour pouvoir prouver leurs dires.

Autre exemple, la journée de la femme, au cours de laquelle, « il y a eu un deux évènements organisé l’un par la mairie, l’autre par le PLR, avec les moyens de la mairie ». Enfin, « beaucoup de gens disent que le maire n’est pas candidat, mais sur chaque tract, c’est noté avec le soutien d’Olivier Hoarau », sur certains la photo du maire est publiée. « On voit les moyens utilisés par la mairie pour influencer un certain nombre de personnes », a assuré la jeune femme.

« On dénonce les méthodes qui sont incontestables, notamment concernant l’usage des moyens de la mairie pour l’élection ». « On ne parle pas encore de recours, mais on attend la fin du scrutin. Chaque chose en son temps », a ajouté Jean-Yves Langenier.

« On a une marge de manœuvre »


« On a une certaine marge de manœuvre quand on voit le scrutin, on va travailler » pour convaincre les abstentionnistes, a assuré Jean-Yves Langenier. « On considère que tout est possible, on peut mener une campagne sans se sentir vaincu d’avance. D’autant plus que « les candidats de la mairie sont en ballottage face aux candidats du PCR, qu’on a jugé dépassés. Ce n’est pas un avantage, mais cela montre que dans les abstentions, il y a la possibilité de capitaliser sur notre candidature », a assuré ce dernier.

D’ailleurs, « les candidats de la mairie ont bénéficié de vote de circonstances, mais dans les votes pour nous, ce sont des votes d’adhésion, des votes de convictions. A partir de là, il y a une masse de Portois qui peuvent s’identifier sur des voix de conviction et vers un rassemblement à nos côtés ».

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