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La Possession
23 juin 2008
Ce mercredi, le Conseil municipal de La Possession va se réunir pour l’examen du compte administratif de l’exercice 2007 - qui occupe une large partie de l’ordre du jour de la séance. La communication du rapport d’observation de la Chambre régionale des comptes sur les exercices 2001-2007 de la commune et 1999-2006 du Comité de jumelage est aussi à l’ordre du jour. En prévision de ce grand moment de critique de la gestion municipale, les élus ont choisi la transparence en mettant d’avance, dans le public, les grandes lignes des observations qui leur ont été transmises.
Le dernier rapport de la Chambre régionale des comptes sur la commune de La Possession datant de 2001, celui de 2008 examine les 7 années écoulées. Annoncé depuis septembre 2006, le contrôle de la CRC s’est appuyé sur plusieurs investigations (questionnaires, rencontres avec les cadres municipaux, contrôles sur place des conseillers de la Chambre et visites de terrains) et sur des échanges réguliers entre la commune et la CRC depuis les observations provisoires du magistrat reporteur, suite à l’entretien préalable en janvier 2007, jusqu’à l’audition du maire le 13 novembre dernier. Suspendues pendant la période électorale, les observations définitives ont été transmises le 15 mai dernier, pour être communiquées au Conseil le plus rapproché.
En conférence de presse, le maire de La Possession a noté que sa longévité politique à la Mairie de La Possession faisait de lui le seul maire de l’île actuellement en exercice à avoir connu l’administration d’avant 1982 et « la libre administration issue des lois de décentralisation », ajoutant qu’il attachait la plus haute importance aux différents niveaux de contrôle - dont celui exercé par les électeurs, qui viennent de lui confier son 7ème mandat.
Audit complet et situation financière « satisfaisante »
Le rapport de la Chambre régionale des comptes constitue un audit complet de la gestion et des services, qui souligne « une situation globalement satisfaisante, mais met également en exergue quelques anomalies et ajustements nécessaires », a relevé Roland Robert, signalant que l’outil de la coopération décentralisée qu’est le Comité de jumelage devra être municipalisé, pour tenir compte des remarques faites sur cette association dans un rapport spécifique de 18 pages.
Les observations de la Chambre sur les comptes de gestion des années 2001-2007 sont organisées en 10 rubriques.
L’appréciation sur la situation financière de la commune en souligne la « bonne tenue » et le fait que la commune « conserve une marge de manœuvre certaine au niveau de son endettement et de l’augmentation du produit de sa fiscalité locale ». Cette situation survient après une croissance démographique exceptionnelle, de 1990 à 1999 (+38%), restée largement supérieure au taux de croissance annuel de l’île (1,7%) de 1999 à 2005 (16%) et jusqu’à aujourd’hui (4%). Sur la période, 200 opérations d’investissements ont été réalisées pour un montant de près de 38,4 millions d’euros, ce qui met La Possession parmi les trois premières communes de sa catégorie (20.000-50.000 habitants) pour le ratio “dépense d’investissement par habitant”.
Les dépenses de personnel ne représentent “que” 53% des dépenses de fonctionnement (la moyenne départementale étant au-dessus de 65%).
De nouvelles critiques à intégrer
Le contrôle des associations s’est amélioré, mais les élus notent que « du chemin reste à parcourir » et observent que la CRC, dans ses critiques visant l’OMS, l’Office du Tourisme, le Comité de Jumelage et l’USP, a suivi les conclusions des audits communaux. Sur l’opération de RHI “Tamarin Sarda”, la CRC note un « dépassement de la durée prévisionnelle » et une augmentation de la participation communale assimilée à un « manque de maîtrise ». La commune prend acte en notant que les défaillances qui lui sont reprochées « sont aussi celles de la SEMADER » de l’après 2001, avec une succession de pas moins de 5 chargés d’opération sur cette RHI.
La commune réunit les critiques formulées sur plusieurs opérations pour constater que, la facture étant lourde (7 millions d’euros donnés à la SEDRE sur l’opération Moulin Joli), il convient d’engager une réflexion « sur la fiabilité et la solidité des SEM ».
C’est aussi une réflexion de refondation qui doit être engagée au sujet du Comité de jumelage (voir entretien). « Il nous faut réfléchir à un outil prenant le relais de la gestion de nos actions de coopération décentralisée », a indiqué Roland Robert, maire de La Possession.
Une réflexion qui sera peut-être engagée dès le Conseil municipal de mercredi, avec la participation d’une mosaïque d’opposants.
P. David
Entretien avec Roland Robert
Chercher à mieux coordonner la coopération décentralisée
La CRC fait des observations sur le Comité de jumelage. Peut-on dire que cela va signifier pour La Possession une remise en cause, à termes, de vos actions de coopération décentralisée ?
- Je crois que ce n’est pas une remise en cause, mais une nouvelle manière, peut-être, de voir les problèmes. La coopération décentralisée existe depuis longtemps à La Possession. Loin de la remettre en question, nous allons la conforter, au contraire. Ceci dit, l’outil utilisé - en grande partie, le Comité de jumelage - va être “municipalisé”. Dans la plus grande partie des communes qui pratiquent la coopération décentralisée, il n’y a pas de comité de jumelage. A La Possession, c’est un héritage ancien : nous avions un comité de jumelage, qui avait le but des comités de jumelage de l’après-guerre - la lutte pour la paix, l’amitié entre les peuples, etc... Ensuite, il y a eu le comité de solidarité - une ville riche unie (jumelée) à une ville pauvre. Maintenant, en plus du côté humanitaire, il y a l’aspect de mise en valeur, d’aménagement du pays pauvre, et donc, à La Possession, nous avons utilisé le Comité de jumelage, qui existait depuis avant, dans la poursuite de ces actions. Dans d’autres villes - au Port par exemple, qui déploie des actions avec Tamatave, ou à Saint-Denis, qui coopère dans certains domaines avec Tananarive -, il n’y a pas de comité de jumelage.
Comme vous l’avez expliqué, ce Comité de jumelage correspondait à des formes d’actions que vous avez voulu développer. Quelles peuvent être les conséquences de cette refonte, concrètement, sur le terrain ?
- Sur le terrain, le Comité ne sera plus là, mais la collectivité sera toujours présente. Ensuite, tout va dépendre de la coopération que nous mettrons sur pied. La Possession est jumelée avec plusieurs communes, dans différents pays. La coopération avec Madagascar, par exemple, demande l’entrée en action d’un certain nombre d’acteurs. Et nous aurons aussi des gens sur place - comme la Région avec les Volontaires du Progrès, par exemple.
Il faudra des gens pour travailler là-bas, payés par la collectivité, contrôlés par l’AFVP, dans des relations nouvelles qu’on ne trouve pas nécessairement entre villes jumelées.
Notre coopération comprend également une partie culturelle. Nous avons des relations avec l’Ambassade de France et avec d’autres collectivités, et ce sont ces relations qu’il faudra revoir.
Ne pensez-vous pas que cette révision - ou refondation - devrait se faire à un autre niveau que la seule collectivité locale, à un niveau plus global, régional peut-être ?
- M. le Préfet a eu l’occasion, l’année dernière je crois, de visiter à Madagascar ce que nous faisons à Antanifotsy. Sa conclusion, même si elle ne nous est pas parvenue par un rapport officiel, est qu’il faut mieux coordonner toutes ces actions : que l’on sache qui fait quoi, et où. Actuellement, on peut avoir des relations avec une région, pendant que la région limitrophe travaille avec une autre collectivité réunionnaise. Un répertoire des actions de coopération décentralisée menées depuis La Réunion a été mis sur pied : de commune à commune, avec la Région, mais aussi avec les ONG. Il faudrait savoir ce que fait tout ce monde-là, pour coordonner le tout. C’est une partie de la réponse aux observations qui nous sont faites.
Et selon vous, quel organisme ou quelle collectivité pourrait être ce pôle coordinateur ?
- Nous pensons que cela pourrait être au sein du TCO, dans un premier temps. J’en suis un vice-président chargé de la coopération décentralisée. Il y a déjà Le Port et La Possession. Le nouveau maire de Saint-Paul, je suppose, va reprendre ce projet de jumelage qui existe depuis très longtemps avec Antsiranana (Diego Suarez) et s’intéresser à la question. Mais si je dis “je suppose”, c’est que nous n’avons pas encore eu l’occasion d’en parler. Il faut donc poser ces questions au niveau du TCO, pour commencer, puis au niveau de l’assemblée des maires. Ce sera certainement une des questions dont l’Association des maires (ADMR) aura à débattre.
Plus ça va, lorsqu’on regarde la situation dans le monde - la misère et les inégalités profondes entre pays riches et pays pauvres - plus nous nous disons qu’il est important, avant d’aller voir ce qui se passe ailleurs, de nous recentrer sur notre région de l’océan Indien. Si chaque ville de La Réunion pouvait s’intéresser à un village, une ville ou une région de Madagascar... Si chaque ville de La Réunion pouvait seulement y construire un puits, je pense que ce serait déjà une grande avancée. D’autres peuvent avoir d’autres préoccupations, mais peut-être qu’en mettant tout le monde autour d’une table, nous réussirions à intéresser beaucoup plus de maires de l’île à ces actions de co-développement et apporter beaucoup plus à Madagascar ou aux Comores.
Pour le président de l’AMDR que vous êtes, c’est un objectif à quelle échéance : 2009 ?
- Je pense, oui. Dès 2008, nous allons sensibiliser le plus grand nombre d’élus, pour ensuite lancer les actions. Cela fait déjà partie de ce que nous faisons avec le TCO.
(Entretien P. D.)
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