Premier tour des municipales à La Réunion

Les effets de l’austérité et de la double division des forces de progrès

23 mars 2014

Les effets de la politique du gouvernement ont pesé sur les résultats du premier tour. De plus, les forces de progrès subissent encore les conséquences de la double division commencée aux régionales de 2010, et poursuivie aux législatives de 2012. Dans d’autres communes, le poids de l’appareil municipal a réussi à faire pencher la balance dès le premier tour en faveur du maire sortant.

A Sainte-Suzanne, la liste conduite par Maurice Gironcel arrive en tête, ballotage favorable.

Le premier tour des élections municipales a donné lui à des résultats qui ont surpris les observateurs. Durant toute la campagne, l’accent avait été mis sur les enjeux municipaux, et sur la personnalisation du scrutin. Force est de constater que cette manière de voir ne correspondait pas totalement à la situation.

Tout d’abord, les effets de la politique du gouvernement ont pesé sur les résultats. Tous les députés socialistes ou assimilés ont eu des résultats bien loin de leurs espérances. Seul Patrick Lebreton a réussi à sauver sa mairie avec 55% des suffrages, mais il voit son score chuter considérablement par rapport à 2008. A Saint-Benoît, le député Jean-Claude Fruteau est contraint à un ballotage, et n’atteint pas 40% des suffrages alors qu’il est un habitué des élections au premier tour. A Saint-Paul, Huguette Bello était donnée ultra-favorite. Un sondage lui promettait même une victoire au premier tour avec 65% des voix.

Députés PS et PLR en difficulté

La réalité est toute autre, puisqu’elle est contrainte à un second tour, et à la différence de Jean-Claude Fruteau, Huguette Bello n’arrive même pas à être en ballotage favorable car elle est devancée par la liste conduite par Joseph Sinimalé. Au Tampon, le député Jean-Jacques Vlody est déjà battu. Avec 15% des suffrages, il arrive 4e de ce premier tour et n’a plus aucune chance d’être maire du Tampon.

Par ailleurs, le poids de l’appareil municipal a joué à plein dans plusieurs communes, permettant la réélection au premier tour du maire sortant. Dans bien des cas, la commune est le premier employeur de la ville, c’est aussi celle qui apporte l’aide sociale. Dans le contexte de grande pauvreté subi par la majeure partie de la population, cela a indiscutablement une influence sur le résultat. Tant que la gestion et le recrutement des emplois aidés ne seront pas assurés par une autorité indépendante, cette situation perdurera.

La double division

Un autre enseignement important est la conséquence de la double division des forces de progrès. Première division a eu lieu en 2010, quand le PS décide de faire battre la majorité du conseil régional. La seconde division a été introduite par Huguette Bello.

Quand elle a gagné la mairie de Saint-Paul, elle a refuse de contribuer à la campagne des régionales de l’Alliance, puis elle a affiché son opposition à la majorité du Conseil général soutenue par le PCR. Enfin, elle a crée son parti avant les législatives pour combattre le Parti communiste. Cette double division a considérablement affecté les forces de progrès. Car dans plusieurs communes, une victoire dès le premier tour était possible.

Face aux promesses

Enfin, tous ceux qui seront élus vont se retrouver face à leurs promesses. On a entendu beaucoup de choses durant cette campagne. Certains ont promis les cantines gratuites, d’autres des logements, ou alors des nouveaux transports.
Or, la crise est telle que le gouvernement prévoit de faire 50 milliards d’économies. Plus de 100 projets de transport collectif sont déjà remis en cause par la suspension de l’écotaxe. Des chantiers de bus à La Réunion sont sur cette liste.
Tous seront face à leurs promesses, et ce sera alors l’heure de vérité.

M.M.

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