5ème circonscription : Jean-Claude Fruteau

« Les électeurs ont le choix entre deux parcours, deux projets, deux attitudes »

15 juin 2007

Avec plus de 54% des voix exprimées pour la gauche traditionnelle (PS et PCR) dans la cinquième circonscription au premier tour, Jean-Claude Fruteau est très confiant pour le second tour. Hier, il rappelait la nécessité pour la circonscription et pour La Réunion d’élire un « député de l’opposition constructive ». Un député qui pourra dire non aux mesures qui se préparent et qui pourra réunir les conditions de développement de l’Est.

Pour Jean-Claude Fruteau, les électeurs de la cinquième circonscription ont le choix entre un député qui acquiescera à toutes les propositions du gouvernement et un député qui pourra dire non aux mesures qui risquent de pénaliser les Réunionnais.
(photo EP)

Pour Jean-Claude Fruteau, le choix qui s’offre aux électeurs dans la cinquième circonscription ce dimanche est un choix entre deux opposés. D’un côté, un député qui acquiescera à toutes les propositions du gouvernement et qui n’osera pas s’y opposer malgré les spécificités de La Réunion, de l’autre, un député qui pourra dire non aux mesures qui risquent de pénaliser les Réunionnais. Loin d’être une simple opposition à l’Assemblée nationale, Jean-Claude Fruteau est convaincu qu’un député de gauche peut jouer un rôle positif, être le garant de la démocratie.

La preuve qu’un député de l’opposition peut agir : Huguette Bello

« Je ne serais pas comme le député sortant Bertho Audifax, qui ne s’élève jamais contre des choix défavorables aux Réunionnais »,
a-t-il déclaré hier à la permanence du PS de Saint-Benoît. Il appelle les électeurs à voter pour lui, car « il est important d’avoir une opposition à l’Assemblée nationale pour protéger La Réunion, et les plus pauvres contre les coups bas ». Et des coups bas, il y en a déjà eu. Le candidat cite ainsi le CPE (Contrat Première Embauche). « S’il n’y avait pas eu un groupe pour mettre l’accent sur ce projet, pour alerter l’opinion publique, il n’y aurait pas eu de manifestations, le projet serait passé ». Pour lui, il est incontestable qu’un député de l’opposition peut agir à l’Assemblée nationale. « La preuve, dans le précédent gouvernement, Huguette Bello a été le député le plus actif, elle a mené un travail efficace face à la majorité ».

« Protéger La Réunion contre ce qui se prépare »

Déjà, les franchises médicales et la TVA sociale. « Les franchises médicales, ce sont quatre taxes supplémentaires sur la santé, de 10 à 100 euros selon les cas. Il y aura une santé à deux vitesses, ceux qui ont les moyens se soigneront, les autres hésiteront à le faire. Quel drôle de moyen pour résoudre le problème de la Sécurité sociale ! La TVA sociale, c’est une taxe sur la consommation qui va pénaliser les plus pauvres », souligne Jean-Claude Fruteau. Pour le candidat, il ne faut pas s’attendre à ce que les députés de la majorité votent contre ces mesures. « Bertho Audifax a assuré qu’il ne votera pas ces propositions si le gouvernement n’accorde pas une dérogation pour les minima sociaux. Mais a-t-il demandé une dérogation dans le passé pour les “emplois jeunes” de La Réunion, et pour les retraités ? Le député n’assume pas, mais il a voté pendant 5 ans pour la politique de De Villepin et Raffarin. Je n’ai pas le souvenir qu’il se soit élevé ne serait-ce qu’une seule fois contre cette politique. Il était même l’un des plus ardents défenseurs de cette politique. Il s’est levé à l’Assemblée nationale pour encourager Raffarin à continuer dans cette voie », rappelle Jean-Claude Fruteau.

Préserver l’authenticité de la région Est

Le candidat espère, s’il est élu, dynamiser la région Est, en « préservant son authenticité ». Comment ? Inscrire l’agriculture dans un développement durable car la culture de la canne est aussi un moyen de lutter contre l’érosion des sols. « C’est ce que j’ai défendu en tant que député européen, en demandant à ce que la réforme sucrière ne touche pas La Réunion », précise-t-il. La préservation des paysages, c’est aussi garder un atout touristique. « Il ne s’agit pas de remplacer tout ça par du béton, ce serait tarir deux sources que sont la canne et le tourisme », ajoute-t-il.
Mais il faudra aussi construire des logements. L’Est accueillera 60.000 habitants de plus en 2020. Pour Jean-Claude Fruteau, un plan d’urgence sur le logement social doit être défendu à l’Assemblée, pour construire un centre urbain à mi-hauteur. « Pour cela, le gouvernement doit rendre aux Réunionnais les 100 millions d’euros qu’il leur doit pour les logements qui n’ont pas été construits, et nous devons établir une vraie politique départementale et même nationale d’acquisition du foncier pour le logement social ». A prévoir aussi, le désenclavement de la région, avec une liaison Sud et Est.

Travailler avec les maires

Pour avancer sur ces projets, le candidat demande déjà aux maires de s’associer à lui pour travailler ensemble. « Qu’ils ne confondent pas les Législatives et les Municipales. Je ne tiens pas à devenir maire de Bras-Panon, La Plaine-des-Palmistes, Salazie, Saint-André, Sainte-Suzanne, a-t-il déclaré. Je propose de rencontrer les maires après les élections pour que je puisse apporter mon soutien à la population. Si je suis élu, je recevrai les gens dans chaque commune, et même dans les mairies si on veut bien m’accorder une permanence ».

Edith Poulbassia


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