Présentation d’une mesure phare du projet socialiste

Les “emplois d’avenir” : une solution du gouvernement

30 août 2012, par Céline Tabou

Le ministre du Travail, Michel Sapin, a présenté en Conseil des ministres le projet de loi pour la création des ’emplois d’avenir’, destinés aux jeunes les plus fragiles. Cette annonce intervient au moment où le taux de chômage s’est envolé. Le projet vise la création de 150.000 contrats sur trois ans, dont 100.000 en 2013.

Michel Sapin s’est dit prêt à anticiper la mise en place des premiers contrats "emplois d’avenir" « avant le 1er janvier » si tous les acteurs sont prêts, afin de remporter « la bataille de l’emploi ».

Donner « un vrai boulot »

Ces futurs contrats seront destinés aux 16-25 ans « sans qualification ou peu qualifiés » et « prioritairement dans les zones urbaines sensibles », a indiqué le ministre. Les jeunes non qualifiés « de zones rurales extrêmement éloignées » seront également concernés. D’après le ministre, une dérogation a été prévue pour l’Éducation nationale qui pourra embaucher sur trois ans. Mais l’objectif du gouvernement est de donner « un vrai boulot » à une partie des « 400.000 jeunes de moins de 25 ans dans la galère », a souligné Michel Sapin.

Financés pendant 1 à 3 ans par l’État à hauteur de 75% environ, ces emplois pourraient être des Contrats à durée indéterminée ou des Contrats à durée déterminée. Basés sur les "emplois-jeunes" de Lionel Jospin, « nous ciblons les jeunes en très grande difficulté de recherche d’emploi » et « dans les zones où le chômage est très accentué », « le cœur du chômage des jeunes », a-t-il insisté.

Au cours d’une conférence de presse, le ministre du Travail, entouré de cinq autres ministres, a fait passer le message de la « mobilisation » de leurs services pour « répondre à l’urgence ». L’équipe présente a expliqué que le gouvernement allait présenter des décrets d’application qui suivront « dans les semaines immédiates » après l’adoption définitive par le Parlement, qui devra avoir lieu avant la fin de sa session extraordinaire. Michel Sapin a indiqué qu’il présenterait le projet en commission parlementaire « le 4 septembre ».

Ne répond pas aux problèmes du chômage

Pour Marion Cochard, Économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), relancer les emplois aidés est « un moyen efficace » pour « amortir le choc », même si cela est « insuffisant à moyen terme », ont souligné tous les syndicats à l’“Agence France Presse”.

Pour la CGT, les contrats aidés « ont démontré leurs limites concernant l’accès durable à l’emploi ». « Il faut compléter le dispositif par des mesures qui permettent un réel accès à l’emploi », a dit à l’“AFP” le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault.

Pour Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche, il s’agit de créer une « nouvelle forme de précariat ». Dans la suite de ces propos, Force Ouvrière a relevé que « le grand défi de ce type de contrats reste la pérennisation de l’emploi du jeune lorsque l’aide de l’État prendra fin ». Le gouvernement se défend en indiquant qu’il s’agit d’une première mesure qui sera suivie d’un autre projet à visée plus ambitieuse : 500.000 « contrats de génération » en cinq ans pour encourager l’embauche de jeunes en CDI et le maintien dans l’emploi des seniors.

Céline Tabou

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