Index égalité femmes-hommes

Les entreprises françaises ne jouent pas le jeu de l’égalité

19 septembre 2019

Les entreprises françaises doivent publier annuellement des indicateurs relatifs aux écarts de rémunération entre les hommes et les femmes. Or au 1er septembre 2019, l’égalité salariale était encore loin d’être atteinte, selon la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.

«  On est encore très loin de l’égalité salariale dans notre pays », a déclaré Muriel Pénicaud, lors de la présentation au ministère du Travail, d’un point d’étape sur le déploiement de l’index de l’égalité professionnelle femmes-hommes. Près de 17 % des entreprises ayant publié leur index sont en deçà de la note limite de 75 sur 100.

Depuis le 1er septembre, les entreprises de plus de 250 salariés doivent annuellement des indicateurs relatifs aux écarts de rémunération entre les hommes et les femmes.

Ainsi, alors que les 1 240 entreprises de plus de 1 000 collaborateurs sont 99 % à avoir publié leur indice le 1er mars dernier, date qui leur avait été fixée, elles ne sont que 68 % des 5 200 entreprises de 250 à 999 salariés à s’être pliées à cette obligation le 1er septembre.

Créé dans le cadre de la loi avenir professionnel de 2018, cet indice est utile car il permet aux entreprises de savoir où elles se situent en matière d’égalité professionnelle. Il comporte cinq critères (dont l’écart de salaires entre les sexes, les mêmes chances d’avoir augmentations et promotions) et est noté sur un total de 100 points.

Mais « rares sont celles qui affichent un score de 99 ou 100 », a souligné la ministre. Ainsi, les PME ont obtenu une moyenne de 82 points, tandis que la note des entreprises de plus de 1000 collaborateurs est de 83 points.

Le ministère a choisi de valoriser les 167 entreprises qui sont parvenues à 99 et 100 points en publiant leur liste sur son site. Parmi les entreprises de plus de 1 000 salariés, 7 ont obtenu la note maximale, comme Lilly France, Crédit agricole Technologies et Services ou encore Universcience. 31 d’entre elles ont atteint 99 points. Pour les moins grosses, 16 totalisent 100 points, et 113 en comptent 99.

La plus mauvaise note enregistrée est de 45 points sur 100. Contrairement à ce que la ministre avait initialement annoncé, les noms des entreprises ayant une mauvaise note ne sont pas dévoilés pour l’instant.

« Il faut beaucoup de fermeté, mais aussi de la confiance. C’est la première fois que cet index est publié et je trouve ça bien de leur donner du temps », a ­déclaré Muriel Pénicaud. Pour inciter aux bonnes pratiques, l’Inspection du travail a augmenté ses contrôles, et ceux-ci devraient atteindre les 7 000 d’ici à la fin de l’année.

Les entreprises qui ne publient pas leur index, ou qui ne prennent pas de plan de correction dès la première année en cas de note inférieure à 75 points, pourrait être sanctionné financièrement, jusqu’à 1 % de la masse salariale. ­

Les entreprises ont trois ans pour parvenir au moins à 75 points. Actuellement, 18 entreprises de plus de 1 000 salariés ont été mises en demeure de publier leur index, et pour l’une d’entre elles une procédure de pénalité a été engagée. ­

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