Contribution de Simone Yee Chong Tchi Kan

Les femmes à l’avant-garde des luttes pour l’émancipation de notre société

6EME CONGRES DU PARTI COMMUNISTE REUNIONNAIS

20 mai 2009

Le 9 mai 2009, à l’occasion du débat sur le rapport du secrétariat du Parti présenté lors du 6ème Congrès du Parti communiste réunionnais, Simone Yee Chong Tchi Kan a présenté une communication sur la place de la femme dans la société réunionnaise.

Nou lé quelques centaines de femmes dans cette salle, je souhaite aborder la place de la femme dans notre société.
« La femme est le prolétaire de l’homme », écrivait déjà Karl Marx, il y a plus d’un siècle. Le constat est encore d’actualité aujourd’hui, dans le monde entier comme à La Réunion.

Partout, les femmes subissent la double peine de l’oppression sociale et économique ainsi que la domination masculine.
50 ans après, nous constatons que c’est grâce aux luttes du PCR qu’il y a eu quelques avancées à La Réunion. Mais ce 6ème Congrès aujourd’hui doit être l’occasion de prendre conscience de l’ampleur des tâches qui restent à accomplir.

L’Histoire nous rappelle que dès les débuts du mouvement communiste, les femmes réunionnaises ont été des avant-gardes de la lutte pour l’émancipation de notre société.
Le vote des femmes a été un élément décisif du succès des forces de progrès lors des élections de 1945. Pourtant il ne faut pas oublier que les colonialistes espéraient que les femmes, qui allaient à la messe, seraient sensibles aux discours anti-communistes des prêtres. De son côté, le Dr Vergès et ses compagnons avaient une vision des femmes. Ils pensaient qu’avec la double charge du travail et de l’entretien du foyer, les femmes seraient les plus conscientes de la nécessité de transformer la société.
Les résultats de l’élection de mai 1945 ont prouvé la justesse de cette vision.

Le rôle du PCR

On doit dire que bien avant la mise en application des lois sur la parité, le Parti communiste réunionnais a toujours su donner aux femmes leurs places. On pense ainsi à Alice Pévérelly qui a été de tous les combats et directrice de "Témoignages". On pense aussi à Isnelle Amelin, syndicaliste, militante politique, membre fondatrice et présidente de l’UFR (Union des femmes réunionnaises). Cette organisation, constituée lors d’un congrès en 1958, a été de tous les combats, de toutes les luttes pour le changement de la condition des femmes à La Réunion.
On pense aussi à Huguette Bello qui, sur les traces d’Isnelle Amelin, au sein de l’UFR, fut plus tard la première femme députée de La Réunion. Aux dernières Municipales, Huguette Bello fut l’une des premières femmes maires de La Réunion près de 30 ans après Madame De Chateauvieux ! Peu après, Yolande Pausé la suivra sur ce chemin. Ainsi, à La Réunion, 2 femmes sont maires et les 2 femmes sont notre Parti.

Les premières victimes de la précarité

Quelle est la place des femmes dans la société réunionnaise actuelle ?

Actuellement, malgré les avancées significatives comme la loi sur la parité ou les égalités sociales, bien des chemins restent encore à parcourir. Notamment dans le monde professionnel où le salaire est inférieur d’au moins 20% par rapport à celui des hommes. A compétences égales, les femmes n’ont toujours pas accès aux postes auxquels elles aspirent.

Elles sont les premières victimes du chômage, du travail précaire et sont de manière globale plus pauvres que les hommes.
Les femmes demeurent aujourd’hui largement exclues des positions de responsabilités, simplement parce qu’elles sont femmes ! Pourtant elles ont montré que lorsqu’on leur confie des responsabilités, elles savent les assumer. Les statistiques prouvent que les filles réussissent à l’école, pourtant ce ne sont pas elles qui occupent plus tard les postes à responsabilités.

Pour autant, devons-nous voter pour une femme simplement parce que c’est une femme ? Ce serait une erreur. En effet, nous ne devons pas oublier que c’est une femme, ancienne ministre de la Justice, qui fut à l’origine de l’acharnement judiciaire contre notre secrétaire général, Elie Hoarau.

Changer les mentalités

Plus gravement encore, les femmes restent la cible des violences conjugales, et subissent doublement la misère sociale au travers de la violence masculine.

Ce serait une erreur de confondre l’impératif de la libération des femmes avec la simple rivalité entre l’homme et la femme. La libération de la femme passe par le changement des mentalités de la femme et de l’homme. Au-delà, une vraie réflexion doit être menée sur le changement des mentalités.
Les communistes doivent ainsi garder conscience en toutes circonstances du caractère fondamental du combat des femmes pour leurs droits ; car il ne pourra y avoir de transformation sociale véritable sans une réelle égalité entre les femmes et les hommes.
Et je lance un appel à toutes les femmes ici présentes à ce 6ème Congrès : nou lé pa plus, nou lé pa moin, nou doit prendre toute nout place dans la société !


Vendredi

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Parti communiste réunionnais PCR6ème Congrès du PCRHuguette Bello

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